Spindizzy est un jeu vidéo CPC publié par Electric Dreams Softwareen 1986 .

  • 1986
  • Inclassable

Test du jeu vidéo Spindizzy

4/5 — Exceptionnel ! par

Amis stressés, bonjour. Si vous cherchez un petit jeu sympa pour vous défouler… passez votre chemin. Spindizzy est d’une difficulté incroyable et met les nerfs à rude épreuve. Il n’est pas rare de ressortir d’une partie dans un état d’excitation tel, que la consommation de dix expressos fumants vous parait dérisoire. Ce logiciel, développé par Electric Dreams Software (une petite compagnie anglaise), s’inspire des productions en 3D isométrique de l’époque, et plus particulièrement de Marble Madness.

La porte des étoiles

Dans ce jeu de réflexion et d’action, le joueur doit déplacer une sonde appelée Gerald (Gyroscopic Environmental Reconnaissance And Land-mapping Device, Système Gyroscopique de Reconnaissance et Cartographie Environnementale en français). Gerald est une sorte de mini pyramide renversée qui se déplace sur sa pointe. Il doit explorer un plan suspendu dans l’espace pour récolter tous les diamants qui s’y trouvent. Ce plan est divisé en 386 écrans qui devront tous être explorés. Ça peut paraître beaucoup à première vue. En réalité, c’est gargantuesque. La représentation isométrique a été choisie afin de donner du volume à chaque écran. Chacun de ceux-ci est composé de ponts, de tunnels, d’ascenseurs, de tremplins et autres trampolines. C’est un véritable enchevêtrement de structures. Heureusement, le joueur a accès à une carte de ce plan spatial. C’est à ce moment qu’on se rend compte de la véritable nature du nombre 386. Ce n’est pas qu’un nom de processeur pour PC.

Hard Drivin’ en gyroscope

Reprenons un peu du début. Vous devez récupérer tous les diamants du plan. Mais ce n’est pas tout. Cela doit se faire en un temps limité ! Lorsque vous explorez un nouvel écran ou que vous ramassez un diamant, vous gagnez du temps. Si vous tombez dans l’espace ou de trop haut, vous en perdez. Et vous allez souvent tomber… Si certains écrans sont simples, d’autres sont très complexes et dangereux. Vous êtes parfois face à de bêtes corridors ou de faciles labyrinthes, mais il existe de nombreux ponts, inclinés et suspendus au-dessus du vide, parsemés de trous. Il arrive souvent de tomber plusieurs fois pour passer un écran. La gravité ne vous a jamais paru aussi cruelle. Cette dernière n’est pas votre seule ennemie, l’inertie de Gerald est également à prendre en compte. Les déplacements de celui-ci sont assez simples, les huit directions du manche du joystick vous permettent d’accélérer jusqu’à une vitesse maximum. Si vous relâchez les commandes, Gerald poursuit sa route en perdant de la vitesse jusqu’à s’immobiliser. Il est possible d’augmenter sa vitesse en appuyant sur le bouton du contrôleur. Ceci est très utile pour passer les tremplins. Ce système d’inertie et d’accélérations vous permet de trouver des angles de mouvements très variés, ne se limitant pas aux huit directions du manche.

Au royaume des pyramides, les gyroscopes sont rois

Les graphismes sont forcément datés. Les couleurs sont criardes. Et pourtant, force est de constater que l’ensemble est fin et sobre, permettant une vision claire et précise de l’environnement. Il est d’ailleurs possible de faire tourner la caméra autour de l’écran grâce aux flèches du clavier. Évidemment, tout cela reste du CPC, chaque écran ne possède donc que quatre vues différentes. Ce n’est pas toujours idéal, mais on s’en sort parfaitement.

Les sons, quant à eux, sont presque inexistants. Ils se limitent aux bruits de chutes de Gerald et aux bruits de mouvement des ascenseurs.

Oui, avec du sel et du poivre

Ce jeu a eu un très bon succès critique et un bon succès commercial, notamment au Royaume-Uni. Rien d’étrange à cela : Spindizzy est très bon. Le logiciel est parfaitement réalisé et ne souffre d’aucun bug. Les graphismes sobres et toujours clairs sont loin des meilleures productions de l’Amstrad CPC, mais pour un jeu de 1986, c’est bien. L’animation est parfaitement fluide et permet une jouabilité idéale. Idéale et non parfaite car un stick analogique aurait été le bienvenu… Il est possible de changer de forme et de transformer Gerald en gyroscope ou en boule. L’inertie est censée être différente mais c’est quasiment imperceptible.

Spindizzy est très, voire trop difficile. En venir à bout est un véritable travail de titan. Ceci pourrait gâcher l’expérience de jeu, mais ce n’est pas le cas. Explorer le monde et apprendre à éviter les pièges sont les deux attraits principaux de ce jeu. À chaque nouvelle partie, on essaye de visiter des endroits inconnus du plan spatial. On cherche à découvrir les nombreux pièges et à les surmonter. Si on n’arrive pas à récolter tous les diamants, ce n’est pas très grave. À l’époque, les joueurs ont passé de nombreuses heures à naviguer dans ce monde bizarre. Maintenant, il est difficile de se replonger dedans car le jeu (bien que parfaitement jouable) est très dur et l’absence de sauvegarde est un vrai handicap. Il faut malgré tout tenter sa chance, afin de connaître l’effet que provoquerait l’absorption d’un litre de café noir.

Spindizzy