L’histoire
Au départ, Space Crusade est un jeu de plateau édité par MB et Games Workshop en 1990 et reprenant l’univers de « Warhammer 40,000 ». Gremlins Interactive s’est occupé de le retranscrire sur ordinateur, en respectant assez scrupuleusement les règles du jeu de plateau. L’histoire est assez simple : dans un futur pas très proche, vos troupes de « Space Marines » débarquent à bord d’un vaisseau extra-terrestre afin de le débarrasser de sa racaille non-terrienne. A la base du jeu de plateau, le jeu se jouait de 2 à 4 joueurs : un joueur contrôle les monstres et fait également office de maître du jeu, les 1 à 3 joueurs supplémentaires disposent chacun d’une équipe de Marines : les « Blood Angels », les « Imperial Fists » et les « Ultra Marines », respectivement rouges, jaunes et bleus. Sur le jeu d’ordinateur, c’est ce dernier qui commande les troupes ennemies et fait office de maître du jeu, et le(s) joueur(s) humain(s) qui contrôle(nt) les « Space Marines ».
Comment ça marche ?
En début de partie, vous choisissez le nombre de joueurs (1 à 3 joueurs donc), qui joueront alternativement. Vous pouvez donc tout à fait choisir de jouer seul en commandant les trois équipes de marines, ce qui est d’ailleurs fortement conseillé. Une équipe de marines est composée de 5 membres : le chef et quatre « officiers ». Ensuite, chaque joueur choisit l’équipement de ses Space Marines. Enfin, vous choisissez une mission parmi les 12 disponibles (une mission peut être : tuer tous les ennemis, tuer un ennemi précis, trouver un objet, etc.), et ça y est, c’est parti pour du dégommage extra-terrestre. Sachez qu’une fois la mission accomplie, vous devrez retourner au point de départ pour valider votre mission, et que vous devez finir cette mission en 40 tours maximum.
Ah oui, et si vous jouez à plusieurs, le gagnant est celui qui, à la fin de la mission, aura gagné le plus de points, sachant qu’il vous faudra au moins 40 points pour être considéré comme victorieux (remerciements du général en chef à la fin de la mission). Vous gagnez des points en éliminant des ennemis, principalement, mais également en accomplissant les missions (une mission principale et parfois une mission secondaire).
Le principe du jeu
« Space Crusade » est à la base un jeu de plateau, avec des cases carrées. Vos Space Marines débarquent sur un côté du plateau. Le jeu fonctionne au « tour par tour » : d’abord le joueur rouge, puis le jaune, puis le bleu, puis le méchant (l’ordinateur), puis le rouge, etc. Pendant votre tour, vous déplacez et / ou attaquez avec vos « Space Marines », que vous dirigez dans l’ordre que vous souhaitez. Vous disposez d’un certain nombre de cases maximum par tour et par joueur (4 ou 6). Au début, le plateau ne contient aucun ennemi, vous les verrez uniquement quand ils apparaîtront dans le champ de vision d’un de vos « Space Marines » (principe dit du « brouillard de guerre »), et vous ne pouvez tirer sur un ennemi que s’il est dans votre ligne de mire, ou l’attaquer au corps à corps s’il est sur une case adjacente à celle de votre « Space Marine ». Pour savoir si vous avez infligé des dégâts à l’ennemi, cela se joue avec des dés, (blancs ou rouges dans le jeu original, gris et bleu clair dans cette version vidéo-ludique). Les dés blancs ont quatre faces 0, une face 1 et une face 2. Les dés rouges ont 3 faces 0, une face 1, une face 2 et une face 3. C’est-à-dire qu’une arme disposant de dés rouges aura plus de chance de causer des dégâts, et pourra en infliger de plus importants qu’une arme disposant de dés blancs. Quand vous tirez sur un ennemi (et réciproquement quand un ennemi vous tire dessus), vous lancez vos dés. Si vous faites un total supérieur à la valeur de son armure, il perd autant de points de vie que la différence de vos dés par rapport à cette valeur d’armure. Lors d’un combat au corps-à-corps, chaque unité lance les dés correspondant à la valeur corps-à-corps de son arme, on compare les résultats, et celui qui fait le plus grand chiffre inflige autant de blessures que la différence entre les totaux des deux lancers de dés (l’armure ne rentre plus en compte). Les ennemis disposent tous de 1 point de vie, vos Space Marines également, à l’exception du chef qui en possède 6.
Votre chef peut avoir trois armes différentes : une arme qui ne permet d’attaquer qu’au corps à corps mais très puissante (2 dés rouges + 2 dés blancs) ; une arme puissante au corps à corps (2 dés rouges) et disposant également d’un tir à distance, mais plutôt faible (2 dés blancs) ; enfin, une arme disposant d’une puissance de feu importante (2 dés rouges) mais faible au corps à corps (2 dés blancs). Vos troupes, quant à elles, peuvent s’équiper de quatre armes différentes : une arme légère et trois armes lourdes, avec les restrictions suivantes : au moins une unité doit posséder une arme légère et au moins une unité doit posséder une arme lourde. Une arme légère dispose d’une force d’attaque de 2 dés blancs, une arme lourde dispose d’une force d’attaque de 2 dés rouges. Pour tirer sur un ennemi avec une arme légère, il faut qu’il soit dans votre champ de vision (c’est-à-dire qu’une ligne droite peut vous relier à votre ennemi sans que cette ligne droite ne rencontre un mur ou une autre unité). Pour les armes lourdes, ça dépend de l’arme :
Une arme permet de tirer sur n’importe quel ennemi de votre champ de vision, et vous permet éventuellement choisir de tirer sur deux ennemis différents (un dé par ennemi).
Une autre arme permet de tirer sur n’importe quel ennemi de votre champ de vision, et dispose de dégâts de zone (tout ennemi se trouvant sur une case adjacente – diagonale comprise – subit également les dégâts).
La dernière arme permet de tirer uniquement sur un ennemi se trouvant sur la même ligne / colonne / diagonale que votre unité, mais touche toutes les unités se trouvant sur cette ligne / colonne / diagonale.
Tous vos officiers ont une force de 2 dés blancs au corps à corps, quelles que soient leurs armes. Enfin, les unités disposant d’armes lourdes peuvent se déplacer de quatre cases, alors que les unités disposant d’armes légères peuvent se déplacer de six cases. Votre commandant peut toujours se déplacer de six cases, quelle que soit son arme.
Une fois l’équipement choisi, vous pouvez choisir 1 carte « ordre » parmi 4 et 4 cartes « équipements » parmi 8. Les cartes « équipements » disponibles dépendent de l’équipe que vous avez choisi au départ (rouge, jaune ou bleu). Exemples de cartes : un équipement permettant à un utilisateur d’arme lourde de se déplacer de six cases ; un équipement permettant d’attaquer au corps à corps en diagonale, etc…
En résumé
Graphismes
Le jeu se déroule en vue de dessus. Les couleurs sont assez sommaires, du noir, du bleu très clair presque blanc, du vert, du gris et c’est presque tout. Ajoutez simplement la couleur de vos équipes (jaune, rouge et bleu) et vous avez les seules 7 couleurs du jeu. Bref, graphiquement ce n’est pas le top, mais après tout ce n’est pas ce qui importe le plus. Cependant, lorsque vous attaquez, (et également lorsque vous vous déplacez si vous le souhaitez), vous pouvez modifier la vue pour passer en une vue « 3D isométrique ». Là, c’est un peu plus joli, mais déjà vous perdez en couleur (bleu clair et noir exclusivement), et puis c’est lent, tellement lent… Pour les attaques, ça va, mais pour les déplacements… Ca vaut peut-être le coup d’essayer juste pour voir, mais vous laisserez vite tomber cette possibilité pour en revenir à la vue du dessus. En tout cas, l’effort est louable, c’est toujours un petit plus, inutile, certes, mais un petit plus quand même.
Sons
Au niveau du son, il n’y pas de musique, sauf lors de l’intro du jeu. Puis, une fois le jeu commencé, plus rien. Vous aurez simplement droit à quelques bruitages insignifiants quand vos bonhommes se déplacent, tirent, ouvrent une porte, etc. L’ambiance sonore est très vide.
Animation
L’animation, euh, comment dire… Il n’y en a quasiment pas : en vue du dessus, vos personnages passent directement d’une case à une autre, sans transition. En vue isométrique, l’animation est un tout petit peu plus détaillée, mais tellement lente… Le scrolling, par contre, est assez fluide, mais rien d’exceptionnel.
Jouablilité
Niveau jouabilité, c’est pas top non plus, mais bon c’est pas tellement compliqué : vous cliquez sur l’unité que vous souhaitez déplacer, puis sur l’action à effectuer (se déplacer, attaquer, utiliser une carte, ouvrir une porte, finir son tour, etc.) puis sur la case sur laquelle effectuer l’action… Le fait que l’Amstrad ne gère pas la souris engendre un point faible au niveau de la jouabilité.
Durée de vie
Pour la durée de vie, c’est assez acceptable, puisque vous avez 12 missions à faire, vous devrez donc y passer un peu de temps si vous voulez toutes les accomplir.
Gameplay
Le gameplay est bon, mais il ne faut pas oublier que ce jeu n’est qu’une adaptation d’un jeu de société. « Space Crusade » est une adaptation très fidèle du jeu de plateau, le mérite du principe du jeu revient donc aux concepteurs du jeu de société, l’adaptation sur Amstrad n’apporte rien de positif au jeu de plateau original.
Conclusion
Au final, je pense que les anciens joueurs de « Space Crusade » y trouveront un peu leur compte : c’est un réel plaisir de rejouer à ce jeu si vous êtes seul (si vous avez des amis, préférez très largement le jeu de plateau original), à dégommer du Gretchin, des Orks, des Androïds et ce bon vieux Dreadnought. Pour les autres, l’avis est plus mitigé, mais je pense quand même que les fans de jeu de plateau et autres wargames ne seront pas – pas trop ? – déçus. C’est sympa, mais c’est lent, pas très beau et pas très jouable, le jeu n’en reste pas moins bon parce que le jeu de plateau, au départ, est bon, mais l’adaptation n’est pas franchement réussie… Avis plutôt mitigé donc.