Développé et édité par Martech sur Amstrad CPC, ZX Spectrum, C64, MSX, BBC, 1986.
Non mais franchement !! Je reste tellement scié de la médiocrité de ce jeu que j’en perds mon accroche. Cherchez pas, le qualificatif reflétant la valeur réelle de ce titre n’a pas encore été inventé.
On a affaire ici au seul jeu de Strip Poker de l’Amstrad disposant d’une licence, puisque l’anglaise Samantha Fox, égérie sexy du milieu des années 80 (faut dire qu’il n’y avait pas trop de concurrence à l’époque, on ne retrouvait pas 95% des chanteuses, actrices, figurantes de la télé réalité ou miss France à poil dans tous les magasines qui se « respectent » comme actuellement), lui prête ses traits et ses formes.
Avant de lancer le jeu, je ne la connaissais que de réputation, sans trop savoir si elle savait faire autre chose que montrer ses nibards. Après recherches sur le net (merci Wiki), puisqu’il faut bien rester pro même quand on teste un jeu pourri, je peux donc préciser que Sam est une chanteuse pop dont le principal tube est Touch Me (« Touch me ! I wanna feel your body ! »). Apparemment elle en a fait d’autres et continue toujours, mais elle n’est pas super médiatisée en France.
Toujours est-il que Samantha décide en 1986 de ressortir son arme fatale (elle a été découverte en finissant seconde d’une compétition de photographie seins nus) et de se faire un peu de blé par la même occase, en collaborant avec Martech.
Alors bon, l’idée ne manque pas de sex appeal, Samantha Fox Strip Poker ça sonne bien, on va pouvoir déshabiller soi même une nana qu’on a matée tant de fois que notre numéro de Playboy en est recouvert de bave (ou toute autre substance organique).
Oui, sauf que pour pouvoir contempler son anatomie, vous allez en baver aussi, mais façon arrachage de cheveux cette fois.
Le seul et unique, mais alors vraiment unique, point positif de ce jeu, c’est son écran de présentation. Joli titre avec photo de Samantha, on commence à être dans l’ambiance. Sauf que l’ambiance retombe aussi sec dès l’écran suivant, en même temps que votre éventuel début d’érection : plus de Samantha, mais un écran vert, supposé être un tapis de jeu, et des formes rectangulaires aux couleurs criardes et incroyablement mal choisies, ornées de motifs gribouillés sous Paint par un gamin de 4 ans, qui font lentement leur apparition. Qu’est-ce que c’est que ce binz !! Attendez, c’est quand même pas des cartes ça ?? Oh my god…surprise, vous en recevez 3, et non 5, très difficilement distinguables, et Sam (on déduit qu’elle est en haut et vous en bas) en reçoit 2 cachées et une découverte… mais c’est pas du poker ça ?
Ce n’est pas le poker, c’est le calvaire. A vous de vous débrouiller pour comprendre quoi faire et comment le faire. Des nombres flottant au-dessous ou au-dessus des cartes semblent représenter votre tapis, un ultime montant semble désigner l’argent dans le pot. Oui, et ? On fait quoi ? C’est alors que je remarque un vieux rectangle en bas de l’écran avec écrit PASS dedans. L’action à faire ? Une des actions possibles ? En appuyant sur une flèche ou ENTRER, je réussis à passer à CALL puis RAISE (payer et relancer). Mais alors comment activer la commande mystère, comment changer le montant de la mise, mystère ; en fait je n’ai pas compris du tout comment marchent les commandes. En tâtonnant, j’arrive à faire venir d’autres cartes, qui viennent s’ajouter à celles qu’on a déjà. On se retrouve ainsi à 7 cartes chacun, dont environ la moitié est cachée chez Sam, l’autre découverte. Est-ce du poker ? Y a-t-il des combinaisons de cartes genre paire, brelan ? Aucune idée. A un moment le coup se termine, l’ordi ne dit pas qui l’a gagné, mais apparemment l’un des 2 joueurs. Et alors on revoit enfin Sam, non pas dévêtue, non pas en tenue sexy, mais couverte d’un chapeau, d’un foulard et d’épaisses lunettes noires. En gros on voit quelques cheveux et 2 ou 3 dents. Ce qui veut dire qu’il faudra remporter beaucoup de batailles pour la foutre complètement à oualp. Enlève-t-elle un habit ou un accessoire dès qu’elle perd un pot ou uniquement quand son tapis tombe à 0 ? Aucune idée. Mais sachant que la mise de départ est de 1 à chaque fois sur un tapis de 1000, ça risque de mettre du temps.
Bon assez tourné autour du pot, je cale que dalle à ce jeu de merde, laid, anti-ergonomique au possible, frustrant, incompréhensible ; je récuse l’appellation même de « jeu » pour une monstruosité pareille. Moi qui m’attendais au meilleur titre du genre sur le support (je l’ai essayé en tout dernier), je suis effaré de constater que même le très artisanal Strip Poker de Core est 1000 fois supérieur en tous points à cette bouse.
Je ne vois qu’une explication : tout le budget est parti pour acheter les faveurs de Samantha. Remarque, d’un point de vue marketing c’est pas mal, ça fait acheter le jeu…
Je décerne ici mon tout premier 0 dans le projet Veda.
Autres versions :
Sans les avoir testées, elles ne semblent pas franchement meilleures que celle-ci.
Je peux toutefois vous informer que la version C64 est la seule où on voit Samantha et les cartes sur le même écran. La seule capture que j’ai vue de ce soft me permet de dire qu’il est relativement beau, qu’on y joue un poker compréhensible sur une interface claire. Rien à voir avec le jeu Amstrad quoi…