Prince of Persia est un jeu vidéo CPC publié par Broderbunden 1990 .

  • 1990
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Prince of Persia

4.5/5 — Exceptionnel ! par

L’heure est grave

En l’absence du sultan, le grand vizir Jaffar gouverne dans le sang et la sueur. Le trône ne peut plus lui échapper, à moins que la fille du sultan n’épouse quelqu’un, qui deviendra le nouveau sultan à la place du vizir.

Ce dernier propose donc le choix suivant à la belle : l’épouser ou mourir dans l’heure… Diantre ! Son unique espoir repose sur cet aventurier gracile gambadant dans les donjons…

Toutes mes excuses pour « aventurier gracile gambadant dans les donjons » ; je ne fais que répéter le texte de la séquence d’intro.

Prince of Persia est un jeu de plate-forme, dans lequel vous avez une heure (en temps réel) pour vous enfuir d’un sordide donjon et rejoindre votre belle pour contrecarrer les plans du vizir.

Soixante minutes chrono

Vous devrez donc gambader gracieusement au sein de quatorze niveaux pour trouver la sortie. Esquivant harmonieusement les pièges mortels sur votre chemin et tuant affablement les gardes du vizir…

Bon, OK, là je me moque un peu du texte d’introduction ; mais, dans Prince of Persia, c’est le seul moment où vous pouvez vous permettre de sourire, parce qu’ensuite commence pour vous une heure infernale.

Le premier niveau est une formalité et vous enseigne les bases. À savoir que tomber de trop haut vous fait perdre de l’énergie, et que tomber de très haut vous tue directement. Rapidement, vous mettrez la main sur une épée qui vous permettra de tuer le garde devant la sortie permettant d’accéder au niveau suivant.

Le second niveau vous fera livrer plusieurs combats faciles avant la première grande difficulté : un garde vous tuant avant que vous n’ayez pu dégainer votre épée. Mais bon, deux solutions existent pour le passer et aucune n’est particulièrement difficile à trouver ni à mettre en œuvre.

Non. L’enfer commence au niveau 3. Trouver la sortie est facile, mais il n’existe AUCUN moyen d’accéder au mécanisme permettant l’ouverture de cette satanée porte ! Enfin, pour être honnête, aucun à première vue. Et c’est là que vos neurones vont commencer à chauffer… Comment ouvrir cette **CENSURÉ** de porte ?! Bon, de nos jours avec Internet, c’est facile de trouver l’astuce, mais imaginez à l’époque l’enfer que c’était… surtout que ce n’est que le début ! Les pièges deviennent de plus en plus vicieux et retors, vous tuant à la moindre erreur.

Sur une échelle de 1 à 10, le machiavélisme de certains passages atteint facilement 12.

Mais soyons honnête : évident ou pas, il y a toujours un moyen de s’en sortir.

La seule chose ‘compensant’ la difficulté est le fait que vous ayez un nombre de vies infini ; vous pouvez mourir autant de fois que vous voulez. À chaque décès, vous revenez au début du niveau en cours, que vous devez bien sûr totalement recommencer. À première vue, on se dit que c’est sympa… le problème c’est que l’heure, elle, elle continue à tourner. Et lorsqu’après avoir passé cinquante-sept minutes pour passer les cinq premiers niveaux, en sachant qu’il vous en reste encore neuf encore plus difficiles et tordus à faire en trois minutes, vous vous doutez que ce n’est cette fois-là que vous allez réussir, eh zou ! on repart du premier niveau… Une chance que de nos jours on puisse, avec les émulateurs, sauvegarder le jeu en cours de partie. Cela rend la difficulté un peu plus humaine.

L’heure de vérité

Malgré sa difficulté, c’est un véritable bonheur de jouer à Prince de Perse, car la maniabilité du personnage est parfaite. Il répond au doigt et à l’œil, sans temps mort et avec… je ne vais pas dire ‘grâce’, mais une fluidité comme on n’en a jamais vu sur Amstrad et, à mon avis, vu le peu de jeux sortant pour ce support de nos jours, comme on n’en verra jamais.

Bon, il n’a pas cinquante mouvements différents non plus : il marche, court, saute, se baisse, ramasse des objets et se bat à l’épée grâce au joystick ou au clavier. C’est un pur bonheur que de voir cela.

Par contre, les décors sont répétitifs : le même fond noir, les mêmes pierres, les mêmes ennemis. Même chose au niveau des objets ; il n’y a pas dix milliards de bonus, juste trois : l’épée que vous récupérez au premier niveau, des potions rouges vous redonnant un point de vie, et de grosses potions rouges augmentant votre maximum total de points de vie. Comme vous ne débutez qu’avec trois points de vie, et que la moindre blessure douloureuse ne vous tuant pas instantanément vous en fait perdre au moins un, ce n’est pas du luxe de les trouver pour les boire, même si parfois il faut faire un petit détour, et prendre tout un tas de risques mortels, pour pouvoir goûter à la précieuse potion.

Vous avez aussi droit aux potions bleues, qui vous font perdre de la vie si vous les buvez… le piège à cons de base, quoi.

Ajoutez à cela une petite souris amicale et un doppelganger qui vous pourrira (encore plus) la vie, et vous obtenez un jeu qui marqua les années 90 et qui est encore incroyablement jouable et prenant de nos jours.

Un jeu qui a l’heur de me plaire

Graphisme : Les personnages sont très bien faits. Les décors sont un peu répétitifs mais dans le feu de l’action, on n’y fait pas attention.

Son : Le point faible du jeu. Je trouve la musique d’introduction du jeu moche : l’Amstrad nous a habitués à mieux que cela. Durant le jeu il n’y a pas de musique de fond, juste quelques jingles sonores lorsque vous tuez un ennemi ou prenez un objet. Dans le même ordre d’idées, les bruitages sont aussi largement en dessous de ce que l’on pouvait espérer d’un jeu de cette qualité.

Animation : C’est fluide, c’est beau, c’est gracieux. On ne peut que regretter (mais bon, c’est le cas de toutes les versions du jeu) qu’il n’y ait pas de scrolling et que l’on passe abruptement d’un écran à l’autre.

Difficulté : C’est dur. Le jeu ne fait preuve d’aucune pitié à votre égard ; la moindre erreur est sanctionnée. Néanmoins, le jeu est parfaitement jouable et peut être terminé largement en moins d’une heure… si on le connaît bien.

Richesse : Avec juste quelques plates-formes et des bonus ne se comptant même pas sur les doigts d’une main, on pourrait dire que ce jeu n’a pas grand-chose. Mais non : sa richesse provient des énigmes et des pièges qu’il vous faudra déjouer pour progresser. À aucun moment on n’a l’impression de refaire la même chose encore et encore.

Ergonomie : Le héros répond au doigt et à l’œil sans temps mort. Bref, c’est parfait.

Scénario : Et on est reparti pour libérer la princesse.

Longévité : Théoriquement, le jeu se finit en même pas une heure. Mais pour en voir le bout, il vous faudra des jours, des mois, des années, voire des siècles. J’espère que vous n’êtes pas pressés.

En bref : Même si Prince of Persia est avant tout un jeu de plates-formes, progresser ne se fera pas seulement à l’aide de vos réflexes. Votre cerveau sera votre plus grand atout, et ça c’est ce que j’aime dans un jeu vidéo.

Prince of Persia