Night Hunter est un jeu vidéo CPC publié par Ubi Soften 1990 .

  • 1990
  • Aventure

Test du jeu vidéo Night Hunter

3.5/5 — Très bien par

Développé par Ubi Soft (Ali Ibrahim Rachid), paru en France en 1990.

Scénario

Le titre du jeu vous aura sans doute mis la puce à l’oreille, il sera ici question de vampires. Et pas n’importe lequel, puisque maître Dracula himself nous fait l’insigne honneur de remettre son destin entre nos mains. En effet, pas question de se la jouer Simon Belmont : ici, VOUS êtes Dracula, et vous saignez les pauvres mortels à blanc (yeah !). Le méchant se nomme Van Helsing, le chasseur de vampires. Ce dernier a rameuté toute la population pour tenter de contrecarrer vos plans démoniaques. Tolérerez-vous un tel affront ?

Trame du jeu

Le jeu se divise en plusieurs niveaux (je ne sais plus combien, je n’ai jamais fini le jeu), dont l’action se déroule aussi bien derrière les murs d’une ville médiévale qu’en plein air, parmi les chaumières, il y a quelques siècles. Bien entendu, cela se passe durant la nuit. Votre but est de passer au niveau suivant (non, sans blague, j’te crois pas là !). Pour ce faire, vous devez collecter cinq clés – pour ouvrir des portes dans le niveau en cours, derrière lesquelles se cachent objets et ennemis - et trois parchemins, ainsi que des médaillons qui devraient vous permettre d’asseoir votre domination sur le monde (Woh, oh, oh, oh – rire sépulcral).

Attention ! Le temps passe, dans ce jeu, et le soleil finit par se lever. Vous devez surveiller les compteurs en bas de l’écran et repérer la crypte, afin de pouvoir vous y réfugier à temps une fois la nuit terminée. Un confortable cercueil y est toujours prêt pour vous. Ça c’est du service !

À noter également que les portes surmontées d’un crucifix vous sont interdites. Et il y en a une spéciale qui vous fait passer au niveau suivant.

Le vampire (= vous)

Vu la qualité de vampire de votre personnage, vous serez fréquemment amené à ouvrir la gorge des gens que vous croiserez, afin de remplir votre jauge d’énergie de sang frais et vermeil (mmmmmh). Gardez toutefois en mémoire que vous restez vulnérable aux attaques des autres ennemis lorsque vous en saignez un ou une (argh, ce bruitage lorsque le vampire s’abreuve… encore aujourd’hui il résonne délicieusement dans mon crâne).

Outre cette apparence première, il est possible de se transformer en chauve-souris et en loup-garou. Chaque forme présente des avantages et des inconvénients :

a) Il n’y a qu’en tant que vampire que vous pouvez déchirer la jugulaire de ces outres à hémoglobine que sont ces pathétiques humains. Il n’y a aussi que sous cette forme que vous pouvez être tué instantanément par les ennemis possédant un pieu effilé (et portant une espèce d’imperméable façon privé hollywoodien). Les balles en argent ne vous sont pas fatales (mais ce n’est pas une raison pour vous laisser tirer dessus, nom d’une canine).

b) La chauve-souris présente – of course - l’avantage de pouvoir voler. Prenez garde, toutefois : si vous reprenez votre forme première au-dessus de l’eau ou d’un piège, tant pis pour vous. De même, il est impossible de redevenir vampire sur une plateforme : vous passerez au travers et vous écraserez comme un étron sur le sol. Il vous est aussi impossible d’infliger le moindre dommage à qui que ce soit. Cette apparence représente donc avant tout une excellente manière de gagner du temps en traversant les écrans à toute berzingue, particulièrement si le soleil est sur le point de se lever. (Gaffe aux collisions frontales avec les ennemis, quand même ! Surtout les sorcières… Vous ne voulez pas risquer d’être surpris par l’astre diurne en remplissant un constat d”accident.)

c) Le loup-garou est sensible aux gardiens de la paix qui utilisent des balles en argent : un coup le détruit. Il est toutefois beaucoup plus fort physiquement et balance des grandes baffes dans la figure qui détruisent la plupart des adversaires. S’il est touché par un homme armé d’un pieu, il redevient vampire (mais ne meurt pas sur le coup, donc faites vite sa fête à l’importun).

Chacune de ces transformations (chauve-souris et loup-garou donc) consomme de l’énergie (eh oui). Il s’agit donc de bien réfléchir avant de les utiliser. Rien de plus frustrant que de tomber à court de jus alors que vous survolez une étendue d’eau…

Jouabilité

Le personnage répond bien aux injonctions. Les mouvements sont particulièrement fluides. J’y avais joué à l’époque au joystick et je me souviens juste avoir rencontré quelques soucis en montant / descendant les escaliers (un peu le genre de problèmes rencontrés dans Castlevania sur NES) : pour peu que l’on soit mal positionné on le loupe et on continue tout droit.

Attention : certains endroits présentent des pièges (des trous par terre) au-dessus desquels il faut bondir. Le vampire ne pouvant sauter, il faut choisir entre le chiroptère (je suis bien content d’avoir pu le placer, tiens) ou le lycanthrope (Bernard Pivot, bonsoir…).

Les ennemis

Vous rencontrerez plusieurs adversaires bien décidés à mettre un terme à vos activités. En vrac, notons les femmes que vous ne pouvez regarder en face puisqu’elles brandissent un crucifix à votre approche (une seule solution : les prendre par derrière, si j’ose m’exprimer de la sorte), les sorcières juchées sur leur balai (attention lorsque vous avez pris l’apparence d’une chauve-souris), les curés qui vous aspergent d’eau bénite, les chasseurs de vampires armés d’un pieu (dangereux !), les voyous balèzes qui vous donnent des gros coups de poings (approche, jeune présomptueux…), les « gens d’armes » armés de pistolets… sans oublier Van Helsing lui-même. Beware ! Ils sont particulièrement dangereux lorsqu’ils arrivent en groupe. Sachez que la fuite n’est en rien déshonorante.

Graphismes et sons

Les graphismes sont beaux pour l’époque. Les sprites sont bien détaillés, on différencie bien les protagonistes. Les décors ne sont pas en reste (mon écran de l’époque étant monochrome, la version à laquelle j’ai joué utilisait un subtil mélange de noir, de blanc et de… rouge, bien sûr !). Quant à la musique, elle brille par son absence. Vous n’aurez donc droit qu’à des bruitages minimalistes : le suçage du sang (qui s’apparente davantage à un déchirement de chair, je trouve), les chutes, les coups et vos cris de douleur, les coups de feu, etc. Passez-vous donc un disque bien glauque pour caler l’ambiance.

En résumé…

Un jeu bien réalisé, un brin répétitif dans son déroulement (bon, vachement quand même), mais entraînant malgré tout, et puis c’est bien jouissif d’incarner le vampire, pour une fois.

Verdict : 7/10

Night Hunter