Développé par Sales Curve Interactive, publié par Ocean Software Ltd. en 1990.
Voici un jeu sain et positif : vous incarnez un membre d’une brigade antidrogues, et vous devez arrêter ou buter les trafiquants et leurs chiens d’attaque, jusqu’à la confrontation finale avec le chef, Mr. Big…
La pochette du jeu montre un mec bien bâti, chaussé de lunettes de soleil bien classes, une moue virile du plus bel effet, deux cartouchières lui barrant la poitrine et un flingue tellement énorme dans chaque main qu’on se demande comment il fait pour ne pas perdre l’équilibre. Pas de doute : on va avoir affaire à un défouloir pas trop intellectuel.
Born to pète ta gueule
NARC est composé de plusieurs niveaux urbains (casse, métro, Krak Street, laboratoire, un pont, Sunset Strip, maternité, serre…) dont certains contiennent des portes donnant accès à de petits sous-niveaux. Mais l’objectif est bien toujours le même, à savoir avancer vers la droite en tirant sur tout ce qui bouge, en arrêtant des malfrats, et en ramassant autant d’items que possible avant de rejoindre la porte de sortie. Et en se frottant à quelques boss aussi, sans compter le grand méchant de la fin (plusieurs fois). C’est tout à fait linéaire, donc.
Il sera possible de sauter dans des voitures sur le pont pour atteindre plus vite la fin du niveau.
On notera qu’il est – tout de même ! – plus intéressant d’arrêter les criminels que de les massacrer purement et simplement, puisqu’on obtient davantage de points de la sorte, ceux-ci donnant une vie supplémentaire en atteignant un certain nombre.
Les ennemis tués laissent derrière eux de l’argent et de la drogue qu’il s’agira de ramasser, toujours afin d’obtenir des points en plus. Ils abandonnent également des cartouches et missiles qui seront ramassés, eux, pour servir de munitions. De même, des cartes d’accès devront être collectées sporadiquement afin de pouvoir ouvrir une porte plus loin. Tous ces objets, lorsque vous marchez dessus, se déplacent vers l’inventaire situé à gauche de l’écran (pour le joueur 1).
Aspect technique
Le premier truc qui m’a frappé, c’est l’absence totale de son durant le jeu. Ni musique, ni bruitages, c’est le silence assourdissant qui vous attend. Bien sûr, ça déçoit !
Ensuite, les graphismes. Eh bien, les décors sont passables, vu la plate-forme ils sont assez variés et on traverse plusieurs environnements bien distincts donc il n’y a pas lieu de se plaindre. Par contre, pour ce qui est des sprites, ce n’est franchement pas terrible : ils sont fort basiques et pas super définis. Les nuées d’ennemis qui déferlent se chevauchent fréquemment et donnent lieu à des bouillies de pixels. On reconnaît le ‘héros’, ça oui, c’est celui qui est différent des autres, mais bon… L’animation est correcte, sans être extraordinaire.
L’écran où se déroule l’action proprement dite est fort petit, puisque entouré de diverses fenêtres d’informations : l’inventaire à gauche, le nom du niveau en cours et l’espèce de radar indiquant les ennemis en présence, au-dessus, le score, les vies et la barre de vie dans le coin supérieur gauche ; à droite vous avez la même chose pour le joueur 2 (car on peut jouer à deux, oui, oui). C’est dommage d’avoir sacrifié la taille de la fenêtre d’action, d’autant que je trouve l’utilité du radar discutable.
Des écrans de transition apparaissent avant chaque niveau ou votre boss vous ‘briefe’ sur la mission suivante.
Mais ce qui achève le jeu, c’est sa maniabilité ridicule. En effet, le personnage est lent dans ses déplacements, y compris les sauts où on dirait un ralenti de reportage d’athlétisme. Les commandes ne sont pas un modèle de réponse immédiate (j’ai joué au joystick) ; pour s’accroupir il faut appuyer sur bas + espace, pour sauter, haut + espace, la même commande qu’il faut exécuter pour se relever après s’être accroupi.
L’arrestation des ennemis s’opère de façon curieuse : à certains moments, des adversaires s’affichent de face/dos ; il faut alors se tenir à côté d’eux un petit moment, après quoi ils s’envoleront vers l’inventaire comme un objet ramassé. Rester immobile 2 ou 3 secondes alors que ça canarde de partout est plutôt idiot.
En outre il n’est pas très aisé de bien aligner les ennemis, et la vitesse – lente elle aussi – des projectiles fait qu’ils ont le temps de se déplacer avant qu’ils ne les atteignent et donc on les rate souvent, à moins d’être fort proche. On tire à la mitraillette en appuyant sur la gâchette, et des missiles en la maintenant enfoncée une ou deux secondes.
En bref
NARC est un jeu d’action pas décoiffant bien que le nombre de niveaux soit correct et leur diversité bienvenue. L’absence de musiques et de sons, la répétitivité de l’action ainsi que la maniabilité très rigide ne procurent guère de plaisir de jeu.
Verdict : 3/10