Michael Jackson's Moonwalker (computer game) est un jeu vidéo CPC publié par US Golden 1989 .

  • 1989
  • Action

Test du jeu vidéo Michael Jackson's Moonwalker (computer game)

1.5/5 — Bof… par

Programmé par Emerald Software, développé par Keypunch Software, édité par US Gold sur Amstrad CPC, Amiga, Atari ST, C64, ZX Spectrum, MSX, MS-DOS, 1989.

Michael, tu nous as quittés.

Les témoignages d’affection, d’émotion, les cris de tristesse, les pleurs, les louanges se sont élevés de par le monde pour saluer l’artiste de légende que tu as été.

Beaucoup t’ont rendu hommage, en rachetant tes albums, en se saignant pour assister à tes funérailles, ou simplement en écoutant en boucle tes hits intemporels.

Eh bien moi mon Micky, je te rends hommage en délivrant à l’humanité le test de ce jeu Amstrad, que tu illumines de ta présence, de ton charisme, de ta classe.

Michael, je te dédie ce test.

UN MÊME TITRE MAIS 3 JEUX DIFFÉRENTS

Moonwalker est l’adaptation plus ou moins libre du film éponyme, dont M.J. est la vedette.

Le jeu est dans la droite lignée du long-métrage, à savoir purement commercial et capitalisant entièrement et sans vergogne sur son image. Ils ont voulu se faire du fric sur ton dos, Michael, et toi dans ta grande candeur, toi qui voyais le bien partout, toi la générosité incarnée, tu les as laissés faire. Mon pauvre Michael…

Moonwalker est sorti sur 3 types de plates-formes :

  • sur Arcade, le jeu prend la forme d’un beat them all en vue 3D isométrique.

  • sur les consoles Sega de l’époque (Master System, Mega Drive et Game Gear ; logique, puisque le jeu a été développé et édité par le constructeur), il est un beat them all / jeu de plate-forme en vue 2D latérale. Il ressemble pas mal à Shinobi.

  • sur ordinateur, le soft est protéiforme, alternant niveaux d’exploration en vue aérienne et niveaux de combat en vue latérale.

Ainsi donc, chaque adaptation est assez différentiable des autres. Kenseiden s’étant chargé de tester la version console (Mega Drive et Master System), je vais présenter la version ordinateur.

PAC-MAN + DIRTY HARRY = MICHAEL JACKSON

Michael, ce jeu a été créé à ton image. Avec de multiples facettes, non linéaire, toujours original, mais étant loin de faire l’unanimité. Oui, comme toi Michael, toi qui t’en es pris plein la tronche pendant les 15 dernières années ; y a que depuis que t’es mort que tout le monde t’aime en fait.

Le scénario et la trame de Moonwalker ont été particulièrement « travaillés ». Je vais vous dévoiler tout ça parce que la réalisation est tellement médiocre, et le jeu tellement avare en directives, que vous ne risquez pas de comprendre ce que vous êtes en train de faire sans aide extérieure.

Il y a 4 niveaux.

Level 1 : Michael se balade dans la rue. Il doit ramasser des objets et des vêtements éparpillés sur le sol, en évitant des collisions avec des euh… des sprites informes qui bougent, parce que sinon il revient à son point de départ et perd un disque. Okaaay.

Le manuel (merci Phenixinformatique) : « dans les 4 zones du studio de cinéma sont disséminées 7 parties d’un costume de lapin, que Bambi doit enfiler pour ne pas être reconnu par ses fans ». En plus des éléments du déguisement, il faudra mettre la patte sur 4 objets spéciaux, que je n’arrive pas à distinguer et qui ne servent de toute façon à rien (genre une clé ou un micro). Pendant la collecte, il faudra éviter « la grand-mère, le petit-fils, les cow-boys à cheval, les frères Biff et les touristes japonais » qui veulent tous vous chouraver un disque de platine. Perso, je n’arrive pas à dire qui est qui, de la grand-mère ou du petit fils ou du reste de la meute. Et les décors ne ressemblent à rien non plus. Ni même toi, Michael !

Il faudra en tout cas écumer le plateau (scrolling multi-directionnel) en s’aidant d’un radar localisant les objets et les « ennemis », radar de type Soliton dans Metal Gear quoi. Notre héros bien-aimé ne peut que marcher et courir. Et pas moonwalker, juste walker.

Une fois tous les objets collectés, il faut encore trouver la moto pour pouvoir tailler la route. Sauf que celle-là n’apparaît pas sur le radar. Voilà qui promet des rondes interminables avant de mettre la patte dessus.

Niveau sans intérêt et pas agréable à jouer. Musique : « Bad ».

Level 2 : Michael, déguisé en lapin et chevauchant sa bécane, se balade dans les rues. Il doit ramasser des boules jaunes pour euh… manuel please !

Le manuel : « votre déguisement n’a pas trompé M. Big, qui a averti ses fans et dressé des barrages dans Michaelsville. Il vous faudra ramasser 10 orbes lumineux qui vont transformer votre moto en scintillante voiture de sport pendant 10 secondes ». Okaaaay. La voiture est capable de franchir les barrières. Il s’agira donc de les localiser (compliqué de pouvoir identifier lesdites barrières !) et de collecter les orbes à la manière de Pac-Man, en faisant attention au délai fatidique.

Une fois une barrière franchie, on passe à une nouvelle zone et on recommence le toutim, jusqu’à ce que votre moto se transforme en jet-ski (même opération sur l’eau), puis se retransforme pour le compte en voiture. Soit. Pareil que dans le niveau 1, faudra éviter les ennemis sous peine de perdre un disque de platine, et également écraser les « trafiquants de drogue de M. Big, qui vous tirent dessus ». Oui oui, écraser. Leur rouler dessus, ce qui laisse une belle marre de sang teintée de viscères très ragoûtantes. C’est qu’il faut pas trop t’emmerder non plus, mon Michael.

Niveau sans intérêt et un chouïa plus agréable à jouer que le 1, une fois qu’on a compris comment ça marche. Musique : « Speed Demon » (pas très connue, cette chanson).

Level 3 : le Club 30. Ah, l’écran de transition indique enfin où on est.

Changement radical de gameplay. On passe en 2D latérale, pour un bon gros shoot avec une mitraillette (on se rapproche des jeux Sega). Ou quand Pac-Mac se mue en Dirty Harry.

Le manuel : « M. Big a trouvé votre repaire et a décidé de vous éliminer sommairement ». Fini de rigoler là, le premier niveau est loin. Quand des enfants (qui vivent ou se trouvent dans le club) sont menacés, Michael devient Bad. Un conseil : just Beat it. Il ramasse la mitraillette, et dégomme à tour de gâchette les smooth criminals (thème du niveau) qui essaient de le sniper en apparaissant derrière les vitres. L’objectif, c’est d’en tuer 30 en évitant de tirer sur les mioches. Quand M.J. se prend une balle, ou qu’il tire sur un gosse, sa barre de force diminue. Dès qu’elle atteint 0, il perd un disque et recommence au début du niveau. Attention : les munitions sont limitées, il faudra en retrouver. L’homme qui n’était pas encore en plastique peut en plus de tirer, sauter (un bond de tortue ninja) et s’accroupir. Comme dans chaque niveau, il faut un (long) temps pour comprendre quoi faire. Viser et tirer sur les méchants est super super galère. Au bout de 3 ou 4 tentatives, on s’en sort sans trop de problèmes.

Niveau avec très peu d’intérêt et désagréable à jouer. Seul le thème est très bien choisi, « Smooth Criminal » mettant bien dans l’ambiance.

Level 4 : l’arène. La baston finale avec M. Big et ses acolytes armés jusqu’aux dents face au seul, l’unique, le téméraire, le vaillant Michael Jackson, qui doit libérer sa copine Katy.

L’arène se compose d’un écran unique en 3D. Enfin, les décors sont en 3D, pas les personnages. Ça ressemble un peu au stage d’entraînement virtuel dans Metal Gear Solid.

Michael se pointe, prend place au centre de la pièce, et commence à… se transformer en robot géant. Okaaaay. Même le manuel n’arrive pas à l’expliquer.

Toujours est-il que le niveau consiste à dégommer tous les ennemis qui pointent le bout du nez. On ne pourra bouger que le viseur du laser de Mécha Mick, s’agira de dégainer le premier quoi. Les munitions sont cette fois-ci infinies. Ok. L’écran vous indique 2 compteurs associés à une fenêtre d’arme. D’après ce que j’ai compris, cela matérialise le nombre de soldats encore en vie utilisant chacune de ces armes. Il faudra ainsi liquider 40 soldats oranges et 40 soldats bleus, et enfin détruire le canon à plasma, qui vous fait très mal quand il vous touche. Le tout avant de perdre son dernier disque de platine. C’est bon, vous suivez ? Si vous y parvenez, Mécha Mick se transforme en… avion, et s’enfuit par le plafond. Et vous avez fini Moonwalker. Et aucune trace de Katy, qu’on devait soi-disant libérer…

Du 100% shoot sans s’embêter avec des déplacements. Mais le viseur se déplace à une lenteur effroyable…

Niveau pas intéressant mais presque agréable à faire quand même (une fois).

Thème : « The way you make me feel ».

Je ne l’ai pas précisé, mais vous démarrez le jeu avec 20 disques de platine. Si vous les perdez tous, le jeu prend fin. Et il n’est pas possible de regagner les disques perdus. Autant ne pas attaquer le niveau 2 avec 3 disques, quoi.

Dans chaque niveau, il y a un temps imparti pour compléter la tâche assignée. Si vous dépassez le délai, vous perdez un disque. Mais si vous perdez un disque, le décompte est réinitialisé, donc le cas est assez rare.

THIS GAME IS BAAAAD, REALLY REALLY BAD

Tu sais quoi, Michael ? Je n’arriverai jamais à être toi. En fait, je t’avouerai même que ça m’a gonflé sévère, ma petite incursion dans tes chaussures et ton costume de lapin tout pourri.

Allez, de toi à moi : quand t’as accepté d’être la star de ce jeu, t’as demandé un max de pognon pour pouvoir construire ton Neverland et te faire refaire le nez une dizaine de fois, et du coup il n’en restait plus pour réaliser correctement le jeu, c’est ça ?

Je le disais en préambule, ce jeu est à l’image de sa tête d’affiche. Étrange et déroutant. Que le scénario soit farfelu, pourquoi pas, mais ni le gameplay ni la réalisation ne sont à la hauteur.

On patauge à chaque début de niveau pour comprendre ce qu’on doit faire, comment tout marche, et sans lire le manuel on n’a aucun moyen de piger ce qu’on est en train de fabriquer. Quand Michael a commencé à enfiler sa tête de Pluto (enfin, paraît que c’est un lapin), je me suis demandé dans quel délire je m’étais fourré.

Pour se déplacer dans les niveaux en vue aérienne, ça va encore, dans ceux de beat c’est un peu galère, et viser est carrément « calvairique ».

Et puis alors, c’est moche !!! Mince quoi, on n’arrive même pas à reconnaître le Roi de la pop dans les 2 premiers niveaux. Les décors et autres personnages ne ressemblent à rien non plus. Du Moonwalk, vous ne verrez qu’un ou deux pas, dans la présentation du jeu ; c’est mince compte-tenu du titre…

Les niveaux en vue de côté sont beaucoup plus jolis, par contre. Les décors sont assez détaillés (tables, chandeliers, juke-box, escaliers), l’interface est claire. On dépasse de peu la moyenne.

Dommage qu’on n’arrive jamais à allier bon gameplay et bons graphismes dans un même niveau.

Et la bande-son alors ?! Fais péter la zic, Mick !

4 thèmes musicaux en format midi, qui ne sont pas forcément ses tubes les plus connus (à part Bad), de quoi dépiter les aficionados. Dans l’ensemble, ça rend pas trop mal, mais malheureusement, c’est assez répétitif et ça tape assez vite sur les nerfs (Bad notamment). Speed Demon est trop discret et trop méconnu pour figurer dans la BO, et The way you make me feel, pour un niveau de tuerie, c’est pas forcément top. Y a juste Smooth Criminal qui pète bien, très entraînant et immersif.

On notera que toutes les chansons proviennent de l’album Bad, aucune de Thriller.

RÉSUMÉ

Tu t’es bien éclaté dans ce jeu, Michael, t’as fait du jet-ski, de la moto, écrasé des méchants, tu t’es déguisé en lapinou, t’as explosé les vilains pas beaux en gardant la classe, c’est super ça. Mais nous, ben on s’est un peu fait chier.

Alors, je pense que tu m’en voudras pas si je conseille aux lecteurs d’écouter ou d’acheter tes albums plutôt que de jouer à la version ordi de Moonwalker.

3/10

Michael Jackson's Moonwalker (computer game)