Cet épisode de Lode Runner est le premier opus d’une longue série qui s’est par la suite adaptée à de nombreuses plates-formes de jeu (PC, Mac, NES, WonderSwan, PlayStation, et j’en passe…).
Comment ça marche ?
Dans Lode Runner, vous contrôlez un petit bonhomme haut comme dix pixels, parcourant des niveaux « labyrinthiques » à écran fixe, armé uniquement d’un tir laser, de deux jambes, de deux bras (et de votre cerveau). Tout au long des 150 niveaux de ce jeu, votre but est d’amasser tous les trésors contenus dans le niveau, ce qui fera apparaître une échelle au sommet de l’écran que vous devrez gravir pour accéder au niveau suivant… et ainsi de suite. A chaque niveau, de 1 à 5 ennemis seront là pour vous empêcher de mettre la main sur tous les trésors, vous perdez une vie s’ils vous touchent, mais grâce à votre tir laser, vous pourrez trouer les plates-formes afin de les faire chûter et les piéger.
Un niveau est contitué de plusieurs éléments : des « briques » qui font office de plates-formes, des échelles sur lesquelles vous pourrez monter et descendre, des fils sur lesquels vous pourrez vous accrocher, des briques indestructibles sur lesquelles votre laser n’aura aucun effet, des « fausses briques » au travers desquelles vous passerez si vous marchez dessus, un à cinq ennemis, un certain nombre de trésors, et votre personnage. Jusqu’ici, le jeu promet déjà d’être sympathique, mais en lisant la suite, vous verrez qu’il mérite bien plus que ce faible adjectif…
Cinq touches vous permettent de jouer : gauche et droite pour vous déplacer, haut et bas pour monter / descendre les échelles, et une touche vous permettant de creuser, à droite ou à gauche, suivant la touche de direction sur laquelle vous appuyez simultanément. Vous ne pouvez pas creuser directement sous vos pieds mais uniquement sur une brique adjacente.
En effet, tout l’intérêt du jeu réside dans l’utilisation de votre laser. Celui-ci ne vous permet pas de tirer directement sur les ennemis mais sur les briques afin de les « creuser ». Au bout de quelques secondes, une brique creusée se rebouchera et reviendra à son état originel. Les ennemis ne disposent pas de laser. L’utilisation de ce laser présente plusieurs intérêts :
passer au travers d’une ou plusieurs rangées de briques en creusant un ou plusieurs trous dans une plate-forme.
piéger un ennemi. Une fois qu’il sera tombé dans le trou, vous pourrez lui marcher dessus comme si la brique était toujours là ! Au bout de quelques secondes, l’ennemi sortira de son trou. Si ce dernier s’est rebouché entre temps, l’ennemi rapparaîtra immédiatement tout en haut de l’écran, il est donc impossible de se débarasser définitivement d’un ennemi (fort heureusement, le jeu serait bien trop facile sinon). Si un ennemi est trop proche de vous, vous ne pourrez pas creuser de trou.
Sachez également que les ennemis peuvent eux aussi attraper les trésors (chaque ennemi ne peut avoir qu’un trésor sur lui à la fois), ils peuvent laisser ce trésor en route n’importe où, et s’ils tombent dans un de vos trous, ils lâcheront immédiatement ce trésor.
Les ennemis ne sont pas très intelligents et ils sont moins rapides que vous. Au bout d’un moment, on comprend comment est-ce qu’ils fonctionnent et on peut facilement les éviter. Sauf quand ils sont nombreux… C’est tout de suite plus difficile. La difficulté n’est pas forcément croissante mais assez variable d’un niveau à l’autre, je trouve tout de même qu’elle est plutôt bien dosée : il n’y a presque pas de niveaux « trop faciles » ou « trop durs ».
Vous débutez le jeu avec quatre vies seulement mais vous gagnez une vie à chaque fois que vous franchissez un niveau.
En résumé
Graphismes
Les graphismes n’ont rien d’exceptionnel et c’est tant mieux : le niveau entier tient sur un seul écran, impossible donc d’avoir des graphismes plus détaillés. Et magré ses dix pixels de haut, on voit bien le bonhomme chûter, courir, grimper une échelle ou s’accrocher à une corde. Les graphismes sont donc parfaitement réussis compte tenu du gameplay. De plus, il existe différentes couleurs de briques (mais les briques ont toutes la même couleur pour un niveau donné), l’aspect des briques change selon leur couleur (les violettes on un aspect « tuyau », les rouges ressemblent véritablement à des briques, etc.), et certaines briques sont « décorées » afin que l’ensemble ne soit pas trop monotone. C’est également le cas des échelles et fils, qui peuvent changer d’aspect d’un niveau à un autre, et des trésors, qui ressemblent tantôt à des lingots, tantôt à des sapins, tantôt à des dollars, etc. En bref, ce n’est pas – pas trop – monotone, pour moi les graphismes n’auraient pas pu être mieux compte tenu du gameplay et des possibilités de l’Amstrad.
Animation
C’est fluide, ça glisse comme sur des roulettes, il y a parfois quelques petits ralentissements mais ça ne gâche quasiment rien au jeu.
Son
Les effets sonores auraient pu être un petit peu plus travaillés mais ils restent cependant fort sympathiques. Les bruitages du bonhomme qui court, qui creuse avec son laser, qui tombe, qui gravit une échelle, qui ramasse un trésor… Et juste un petit « tadadadam ! » une fois que vous avez fini le niveau. Ce n’est pas grand chose mais je trouve que c’est bien suffisant.
Jouabilité
Niveau jouabilité, pas grand chose à redire : on prend vite le coup de main, et on dirige le petit bonhomme sans trop de difficultés. (Notez que si vous y jouez via un émulateur, une version de la ROM de ce jeu est buggée au niveau de la jouabilité. Si vous n’arrivez pas à grimper aux échelles, prenez une autre version).
Durée de vie
Alors là, c’est impeccable : le jeu dispose de pas moins de 150 niveaux, sachant que vous pouvez choisir votre niveau et le nombre de vies de départ, ce qui permet une sauvegarde « fictive » (seul votre score ne sera pas gardé) et cela permet également de passer un niveau si vraiment vous n’arrivez pas à en venir au bout. De plus, vous pouvez également créer vos niveaux, et vous pouvez là encore en créer jusqu’à 150, et les jouer l’un à la suite de l’autre, comme pour les « vrais » niveaux. (Notez que la version de la ROM « buggée » dont j’ai parlé plus haut bugge également lors de la construction de niveaux). L’éditeur de niveau est bien fait et facile à utiliser. Bref, la durée de vie est déjà très élevée, même sans l’éditeur de niveau, et devient quasi-illimitée, pour peu que vous preniez la peine de créer vos niveaux.
Gameplay
Le gameplay est assez innovant et très réussi, vous devez être rapide, adroit, réfléchir vite et réfléchir bien : en bref, c’est un mélange de puzzle, de casse-têtes, de plates-formes, d’action, de réflexes et de réflexion ; le mélange de tout cela est très bien fait et offre un challenge très intéressant pour tout amateur de jeux vidéo.
Conclusion
Bon, et bien je crois que tout est dit. Ce jeu est très réussi, très fluide, très jouable, on peut y passer des heures sans s’en lasser, les graphismes simplistes sont parfaitement adaptés au gameplay, la quantité de niveaux ainsi que la possibilité de créer ses propres niveaux impliquent une durée de vie quasi-illimitée, et la grande majorité des suites de Lode Runner fait pâle figure vis-à-vis de l’original.
Quelques petits défauts quand même ? Très peu… Celui des bruitages, que j’ai déjà expliqué, mais qui est minime, et peut-être aussi la façon de jouer des ennemis : ils ont quelquefois des réactions assez étranges, et au bout d’un certain temps de jeu, on connaît leurs faiblesses et on peut les exploiter sans trop de mal. Cependant, la plupart des niveaux disposent tout de même d’une difficulté assez importante, surtout quand les ennemis sont nombreux et que les trésors sont difficiles à récupérer (dès le niveau 5, par exemple…).
N’hésitez pas, essayez ce jeu et je vous assure que vous ne le regretterez pas, si toutefois vous n’êtes pas allergique aux graphismes et bruitages simplistes des jeux d’antan…
NB : A noter, comme le dit Ti Dragon dans son commentaire, que la difficulté de cette série est très élevée, mais que ce premier opus est toutefois le moins difficile d’entre eux. Si les versions « Championship », « Battle », « Extra », etc… vous ont déroutées uniquement à cause de leur difficulté, je vous conseille de tester ce premier opus dont la difficulté est bien mieux adaptée à ceux qui n’aiment pas recommencer 48 fois le même niveau !