Ghostbusters est un jeu vidéo CPC publié par Activisionen 1985 .

  • 1985
  • Action

Test du jeu vidéo Ghostbusters

1/5 — Bof… par

S’il y a une année à sauver dans les années 80, c’est cette bonne vieille année de 1985 (bon ok, 1984 aussi pour les pinailleurs). Elles ont vu naître des légendes du jeu vidéo, comme la NES ou l’Amstrad CPC, et des chefs d’œuvre du cinéma de divertissement, comme Retour vers le Futur ou Ghostbusters. Certaines personnes ont essayé de mélanger ces différents éléments historiques. On pouvait s’attendre au meilleur ; eh bien, malheureusement, nous avons appris à nos dépens qu’il valait mieux s’attendre au pire. Les adaptations ratées de films deviendront récurrentes et nous nous en méfions maintenant comme de la peste.

If there’s something strange in the neighborhood

Lorsqu’on lance le jeu, on est tout de suite agressé par une petite boule violette. Elle se trouve être un curseur de karaoké. La musique démarre, les paroles apparaissent et c’est parti… Mal parti évidemment ; si nous voulions un karaoké, nous serions sortis avec des amis. Tout ce qu’on souhaite, c’est griller de l’ectoplasme. En plus, vous avez déjà essayé de chanter sur une musique venant tout droit du haut-parleur d’un vieil ordinateur 8 bits ? Même sur une chanson en format MIDI c’est difficile, alors là… Ce générique annonce clairement la couleur : « Nous sommes là pour profiter de la licence Ghostbusters ».

Parlons un peu du jeu, puisque c’est ce qui nous intéresse. Il s’agit de monter sa propre agence de chasseurs de fantômes. Vous commencez avec un pactole de $10.000 et vous devez vous équiper. Il faut s’acheter une voiture, des pièges à fantômes, des appâts et un détecteur d’activité paranormale. Il existe des objets étranges qui ne respectent pas l’univers du film, comme l’ aspirateur à fantômes, à utiliser lorsque vous roulez à fond dans les rues de la ville.

If there’s something weird and it don’t look good

Ghostbusters est découpé en trois phases de jeu assez simples.

Dans la première, vous vous trouvez sur un plan de la ville. On s’aperçoit assez rapidement que le bâtiment central porte le nom de Zuul. C’est un des serviteurs de Gozer, qui est lui-même un ancien dieu sumérien polymorphe et le grand méchant de l’histoire. Le but du jeu est de se débarrasser de celui-ci. Malheureusement, vous n’avez pas tout le matériel nécessaire au début. Il faut donc commencer par chasser de petits fantômes pour se faire de l’argent. Vous devez pour cela surveiller l’activité paranormale. Des fantômes apparaissent à chaque coin de la carte et se déplacent vers le centre. S’ils atteignent le bâtiment Zuul, le taux d’activité paranormale augmente considérablement. Plus celui-ci augmente, plus les bâtiments de la ville risquent d’être infestés de fantômes. Quand un bâtiment devient hanté, il se met à clignoter en rouge. C’est le moment de vous déplacer dans les rues de la ville pour l’atteindre. Ce faisant, il est conseillé de passer sur les fantômes qui se déplacent : ils seront paralysés. Lorsque vous êtes contre le bâtiment clignotant, vous pouvez appuyer sur le joystick pour passer à la phase deux.

Vous voyez votre voiture de dessus, sur une route à trois voies. Il n’y a rien d’autre à faire que d’attendre. Si vous avez paralysé un ou plusieurs fantômes sur la carte, ils apparaissent sur la route. Il faut alors les aspirer en appuyant sur le bouton de tir. Je préfère vous prévenir tout de suite, cette phase de jeu est lente, « antiludique », et paraît horriblement longue. Heureusement, vous finissez par arriver à destination. Ouf. Phase trois !

Voici le moment qui est censé être le plus amusant… Vous voilà face à un bâtiment. Un fantôme se déplace aléatoirement dans les airs. Vous devez déposer le piège au centre et placer deux personnages de part et d’autre de celui-ci. Une fois cela fait, vous pouvez faire parler la poudre, ou plutôt les canons à protons. Lorsque l’ectoplasme est coincé entre vos tirs et le piège, il faut déclencher ce dernier et prier pour que ça marche. Cette phase de jeu est à peine plus intéressante que les autres. Une fois sur trois, les tirs de vos personnages se croisent, ce qui vide vos munitions et vous renvoie sur la carte. Une autre possibilité est de manquer le fantôme, ce qui implique une dégradation de l’humeur de l’ectoplasme, qui vous sanctionne en éliminant un de vos personnages. Inutile de vous dire que cela arrive assez souvent. Ce n’est pas parfaitement injouable, mais ça s’en rapproche.

Puis vous revenez à la première phase où une possibilité supplémentaire se présente : rentrer à la base faire le plein de munitions. Lorsque l’activité paranormale devient trop importante, Gozer prendra forme dans le bâtiment central et vous devrez l’éliminer. Si vous arrivez jusque-là, c’est que vous êtes un maître zen. Le jeu est rébarbatif, répétitif et ennuyeux.

Who you gonna call ?

Maintenant, nous savons que ce jeu est une adaptation vidéoludique ratée. Mais peut-être l’aspect visuel et sonore rattrape-t-il le reste ? Et bien non, pas vraiment. Les graphismes ne sont pas vraiment laids… Pour un jeu de 1985 sur CPC, ils sont à peu près corrects. Mais ils ne font pas honneur au long métrage et sont plutôt insipides. Les animations sont presque inexistantes. Quant aux effets sonores, le jeu en est dépourvu. Seule la musique du générique du film se fait entendre. Elle est correctement adaptée, mais ça n’aide pas vraiment à se mettre dans l’ambiance.

- Ghostbusters !

- Oui, mais non merci.

Passez votre chemin. À l’époque de sa sortie, ce jeu était déjà médiocre. Le gameplay est limité, répétitif et soporifique. Le film débordait d’énergie et son adaptation sur CPC est bien molle et ennuyeuse. Les graphismes et le son ne changent rien à l’affaire. Même le fan absolu n’y trouvera pas son compte. On observe ainsi qu’il y a déjà bien longtemps, la qualité d’une œuvre sur un support (cinéma) n’impliquait pas une bonne adaptation sur un autre support (jeu vidéo).

Au final, 2/10 est la note qu’obtient ce jeu, grâce à son fabuleux karaoké d’introduction…

Ghostbusters