Gauntlet est un jeu vidéo CPC publié par US Golden 1986 .

  • 1986
  • Action

Test du jeu vidéo Gauntlet

3.5/5 — Très bien par

Développé par Atari Games Corporation, publié par U.S. Gold Ltd. en 1986.

Il était une fois, il y a bien longtemps, dans un pays lointain, un méchant sorcier qui jalousait le bonheur du monarque local. Une nuit terrible, alors que l’orage faisait rage, sa folie le submergea et il prononça une formule maléfique tellement terrible que le Malin lui-même l’entendit.

Satan surgit alors des profondeurs de l’enfer, et déchaîna ses hordes de créatures innommables sur la contrée verte et riante. Bientôt, plus rien de ce qui fut jadis un paradis terrestre ne subsistait : les démons régnaient et semaient la mort et la destruction partout ; l’herbe verte fit place à la cendre ; des squelettes d’arbres noircis se dressaient encore çà et là tels des dents cariées plantées de guingois dans des gencives pourries.

L’ultime espoir de parvenir à renvoyer ces monstres dans la géhenne et de restaurer la liberté repose sur les épaules de quatre personnages : Thor le guerrier, Questor l’elfe, Merlin le mage et Thyra la valkyrie.

En fait, j’ai complètement inventé ce scénario diabolique, car il n’y en a pas vraiment pour ce jeu. Il faut casser du stremon, c’est tout. Mais c’est chouettos, non, cette intro ?

Construction des niveaux

La centaine de niveaux qui constituent Gauntlet est composée de labyrinthes – au début ça va, il n’y a que quelques murs, après ça se corse – dans lesquels votre personnage doit éliminer les monstres et chercher la sortie. Les monstres sont issus de générateurs, qu’il faut s’employer à détruire le plus rapidement possible pour éviter de se faire submerger par le nombre !

Plusieurs items sont disséminés dans les donjons tels que des trésors, des potions qui suppriment tout ennemi présent à l’écran, de la nourriture pour augmenter la santé, du poison aussi (ouh ! les sournois). On trouve aussi des clés, indispensables pour ouvrir les portes, des téléporteurs pour passer d’un endroit du niveau à un autre, et bien entendu les portes de sortie.

Les portes ordinaires vous font accéder au niveau suivant, mais certaines vous expédient plusieurs niveaux plus loin. Il existe aussi des chambres aux trésors, où on peut faire le plein de bonus.

Réalisation technique

Les décors sont vraiment basiques et très pixelisés. Une couleur pour le sol, une pour les murs, avec quelquefois de petits motifs en losange, par exemple, mais ça reste sommaire. Heureusement, le choix des couleurs est plutôt judicieux et contribue à une bonne visibilité.

Les sprites sont eux aussi dans le registre plus-simple-tu-meurs ; ils sont absolument identiques au sein d’une même catégorie, et un gros effort d’imagination est requis pour parvenir à distinguer quelque chose d’identifiable auprès de chacun d’eux. Cependant, on observe quelques ‘animations’ : éclat lumineux des trésors, projectiles donnant l’illusion de tournoyer, arc de Questor qui monte et descend lorsqu’il se déplace, pattes des bestioles, …

Encore une fois, tout ceci demeure très simple et basique, mais ça ne nuit pas au jeu lui-même.

Signalons que la taille des sprites est fort réduite, ce qui en contrepartie permet d’avoir une plus grande vue d’ensemble de l’aire de jeu.

Au niveau sonore, ce n’est pas non plus le grand déballage : il n’y a aucune musique hormis un jingle de 3 ou 4 secondes au début de chaque niveau. Les bruitages (tirs, obtention d’un objet, impacts, utilisation d’un téléporteur ou d’une porte, …) sont réduits à leur plus simple expression.

Jouabilité

Elle est bonne pour un jeu de cette époque : les personnages peuvent se déplacer et attaquer dans huit directions (donc ceci inclut les diagonales). Ils s’arrêtent de marcher lorsqu’ils attaquent.

Chaque personnage est un peu différent des trois autres : le guerrier est le plus puissant au corps à corps, mais une brêle en magie ; le mage utilise des attaques magiques à distance mais se fait niquer de près ; la valkyrie a la meilleure armure mais ses attaques de loin font pitié ; l’elfe est le plus véloce mais n’est guère résistant.

Leurs mouvements demeurent malgré tout assez raides ; il est particulièrement difficile de contourner un adversaire, par exemple. Mieux vaut tenter d’attaquer de loin, car au corps à corps, éviter les attaques est très dur.

Terminons en signalant que l’on peut jouer à deux pour augmenter ses chances d’avancer. Attention toutefois au partage des bonus !

Difficulté

Le jeu atteint d’ailleurs des sommets de difficulté après un moment, les créatures noyant parfois l’écran. Trouver son chemin devient aussi peu à peu une véritable épreuve. De plus, la vie des joueurs diminue avec le temps qui s’écoule !!! D’où la nécessité de ne pas traîner en route.

En fait, une tactique intéressante consiste à attirer les monstres (puisque ceux-ci se dirigent automatiquement vers vous) dans un endroit où il est plus aisé de les affronter. Par exemple dans un couloir étroit ou vous pouvez les dégommer à la chaîne, plutôt que dans un espace ouvert où ils vont fondre sur vous de toutes parts.

Il y a un ennemi particulièrement difficile : la mort elle-même. Elle vide les personnages de leur énergie vitale et est indestructible, ou quasiment.

En bref

Gauntlet est un jeu étalon dans l’histoire vidéoludique. Ce jeu fut adapté sur virtuellement tous les systèmes qui ont existé un jour, jusqu’à aujourd’hui.

Cette version n’est, je pense, pas la meilleure. Je n’ai joué à aucune autre, mais les photos d’écran que j’ai vues sur d’autres systèmes que le CPC sont toutes plus détaillées et colorées.

Mais pour 1985, sur CPC, ce jeu est tout à fait honorable.

Verdict : 7/10

Gauntlet