Fruity Frank est un jeu vidéo CPC publié par Kuma Computersen 1984 .

  • 1984
  • Action

Test du jeu vidéo Fruity Frank

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Développé par Kuma Computers Ltd. (Steven Wallis), paru en 1984.

Ce petit jeu sans prétention aura marqué les esprits, puisqu’on en débat encore vingt ans plus tard sur internet. Non sans raison(s)…

Kézako ?

Le concept de cet inoubliable jeu est on ne peut plus simple : on incarne un petit personnage dont le verger a été envahi par la vermine. Il doit parcourir des niveaux d’un écran chacun (aka tableaux) et y collecter différents fruits (sauf les pommes, qui sont à la fois une menace – elles peuvent vous écrabouiller – et une arme – vous pouvez les faire tomber sur les bestioles qui sont à vos trousses). Un niveau est terminé une fois tous les fruits ramassés. Les bébêtes ne touchent pas aux fruits, cependant.

À l’écran-titre, vous pouvez choisir le niveau de rapidité des monstres et aussi consulter la valeur en points de chacun d’eux.

Quelles bestioles ?

Eh oui, il y a effectivement une ribambelle (enfin, quatre variétés différentes…) de créatures carnivores, pour lesquelles vous représentez un bien meilleur ordinaire que de la marmelade de fruits. Celles-ci apparaissent au début à l’intersection des deux couloirs (voir plus bas), là où se trouve une sorte de tache informe. D’autres font leur entrée en tombant du haut de l’écran.

On distingue les monstres de base – reconnaissables à leur gros nez – qui ne présentent guère de danger (ils ne peuvent pas creuser). Sachez que si vous dirigez Frank sur le générateur de monstres (et l’y laissez), ces créatures cessent d’apparaître, mais en contrepartie vous aurez alors affaire au « Bonus » : cette bestiole (une prune ?) porte sur le corps une des cinq lettres du mot précité. Tuez-la cinq fois, obtenez le mot « bonus » dans sa totalité et vos points augmenteront significativement. Ensuite on trouve une espèce mauve (aubergine ?) plus agressive et… et… Oh ! mon Dieu, est-ce que j’ose parler de ce monstre répugnant et si dangereux ??? Je vous le dois, chers lecteurs et lectrices, et pourtant il m’en coûte, si vous saviez… Ce cauchemar ambulant, cette Némésis, c’est… la… FRAISE !!! (Hurlement d’épouvante du dormeur se réveillant en sueur après un très mauvais rêve.)

Oui, la fraise est la pire créature dont vous aurez à vous préoccuper. Elle n’apparaît qu’assez tard dans le jeu, mais une fois là, ATTENTION !!! Elle est très rapide, et elle vous en veut !

Agencement

La structure des niveaux est simple à souhait (ce qui ne veut pas dire simpliste). Au commencement, deux couloirs (un vertical et un horizontal, qui se croisent) sont visibles. C’est à leur intersection qu’est situé le générateur de monstres. Vous pouvez vous déplacer où bon vous semble – sauf si votre chemin est obstrué par une pomme – en « creusant » votre chemin dans le décor (à la manière de Boulder Dash), lequel change à chaque niveau (magnifiques papiers peints ringards à souhait, briques, herbe, etc.).

Il n’y a pas de fin en soi à ce jeu. Il faut juste terminer niveau après niveau et tenter d’exploser le score. Pas de boss à affronter, de princesse éplorée à sauver, non. Simple comme bonjour, sans s’encombrer de fioritures et de scénario improbable. La recette miracle ?

Une dernière chose : lorsqu’on perd une vie, seuls les fruits non encore ramassés sont réaffichés à l’écran, mais leur emplacement change.

Armement

Heureusement, vous avez un véritable arsenal à votre disposition pour vous défendre contre les vilaines bébêtes : les pommes dont j’ai déjà parlé et… votre balle. Attention : une fois celle-ci lancée, il faut compter un petit laps de temps avant de pouvoir la lancer de nouveau. De plus, les points ne sont pas les mêmes selon que vous éliminiez un monstre avec la balle ou avec une pomme.

Put*** ! Vingt-deux ans, déjà ?!?

Les graphismes sont bien jolis pour l’année 1984. Les couleurs sont chaudes et bien choisies. Les sprites sont de taille respectable (à l’exception du héros qui est vraiment un nabot à côté des monstres). Les musiques sont des adaptations instrumentales de comptines ou de chansons populaires anglo-saxonnes (mention spéciale à « My Bonnie » qui m’est toujours restée en tête). Les bruits divers se marient bien à l’ensemble.

Fruity Frank occupe vraiment une place à part dans l’univers des jeux vidéo. Il ne se rattache véritablement à aucun style de jeu précis (on peut le rapprocher de Boulder Dash, ceci dit). C’est une curiosité qui aurait logiquement dû tomber aux oubliettes, mais dont la facilité d’accès, le concept original et simple ont contribué à la rendre immortelle. Une pépite !

Il est à noter ici que Fruity Frank pourrait être un clone d’un jeu sorti en 1982 intitulé Dig Dug (lui-même inspiré de Pac-Man… ça remonte !). Dans le même genre on peut citer Mr. Do ! sorti en 1983.

Verdict : 9/10

Fruity Frank