Cybernoid II est un jeu vidéo CPC publié par Hewsonen 1988 .

  • 1988
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Cybernoid II

4/5 — Exceptionnel ! par

Puisque j’aime bien les suites, il est temps pour moi d’attaquer le test d’un des jeux les plus difficiles de sa génération : Cybernoid II, édité par Hewson en 1988. Certains s’en souviennent encore (si ce n’est du premier opus) pour avoir passé de longues nuits blanches à essayer ne serait-ce que de passer le premier niveau. Un jeu pas impossible mais qui demande des nerfs d’acier.

Graphismes

Waaaah, c’est tout beau, tout coloré et fait honneur à notre bon vieil Amstrad CPC. On reconnaît absolument tout : les ennemis, les missiles qui nous foncent droit dessus (surtout ceux-là, en fait), les différentes armes utilisées, etc. Les sprites sont plutôt gros et le tout n’est pas désagréable à regarder. Comme on baigne dans une ambiance assez rouge, cela nous monte vite à la tète, ce qui est le but : c’est un jeu de carnage maximum où le nombre d’ennemis est illimité (mais comment font-ils : je n’ai pas beaucoup de vies, moi ?). En réalité, le système graphique est quasiment identique à son prédécesseur. Mais quand on a atteint un niveau de graphisme aussi soigné, faut-il alors tout remettre en cause ?

Animation et jouabilité

Il ne s’agit pas d’un classique shoot’em up à scrolling horizontal ou vertical. Ici, le vaisseau se déplace un peu comme il veut d’écran en écran.

Ce dernier répond d’ailleurs au doigt et à l’oeil. Néanmoins, dès que l’écran est rempli d’ennemi ou que vous venez d’utiliser des missiles air-sol ou des bombes à rebonds, le jeu se met à ralentir quelque peu (ce qui est tant mieux, d’un autre côté, car on peut alors anticiper tout ce qu’on nous tire dessus). Les commandes sont relativement simples : haut, gauche, droite - le vaisseau étant soumis à la gravité, il n’y a pas de bas - feu pour tirer et, si vous maintenez le bouton enfoncé, vous aurez le droit d’utiliser une des multiples armes spéciales. Bref, une maniabilité à la Airwolf (autre jeu bien sympathique). Génial, non? Car le jeu comporte 7 armes spéciales :

  • missiles air-sol/sol-air (ça dépend de la direction de la manette)

  • missiles rampants qui parcourent les bords des aspérités qu’ils rencontrent en détruisant tout sur leur passage

  • bombes rebondissantes qui annihilent absolument tout ce qu’elles rencontrent

  • bouclier d’invincibilité

  • missiles à tête chercheuse

  • mines à retardement

  • une sorte de bombe ultime qui détruit tout à l’écran.

Malheureusement, ces armes ne sont disponibles que par l’emploi des touches 1 - 7 (un peu comme pour Doom) ce qui prend du temps au joueur, le temps étant une denrée EXTREMEMENT précieuse dans ce jeu car, à la moindre hésitation, votre vaisseau explose en petits morceaux (ils plaisantent pas, les aliens). Cela nuit à une bonne jouabilité et vous mordrez plus d’une fois votre joystick voire votre clavier (préparez donc un bon sandwich, cela vous évitera de perdre un objet précieux à votre ordinateur). De plus, ces armes sont en nombre TRES limité (heureusement qu’elles se rechargent entre chaque vie perdue).

A ces armes viennent se rajouter trois armes optionnelles que l’on peut trouver à l’écran : un bouclier/masse d’arme qui tourne autour du vaisseau en détruisant les ennemis, un tir arrière, un mini vaisseau qui gravite autour de vous afin de doubler votre puissance de feu.

Cela nous donne un jeu très riche, voire un peu trop.

Musiques et sons

Aaaaah, un très bon point : Dave Rogers nous offre une fois de plus une pure merveille. Un seul point noir est la gestion des sons. L’Amstrad CPC ne sachant utiliser que 3 canaux et la musique les utilisant intégralement, les sons doivent rogner sur l’un d’entre eux… et ils rognent sur le canal principal : ce qui fait que, lorsque ça pète de partout, on n’entend que les basses et les percussions. Dommage.

Difficulté et durée de vie

Ce jeu est incroyablement long. D’une part, les niveaux sont plutôt longs eux-mêmes et, d’autre part, la difficulté de ce jeu est extrême : les ennemis abondent de partout (je dis bien PARTOUT - de tous les côtés : devant, derrière, en haut et en bas : c’est un CAUCHEMARD), les gros méchants pas beaux immobiles (parfois invincibles) nous crachent une tripotée de missiles à une vitesse un peu trop mal dosée à mon humble avis. Le challenge est bien dans cette capacité à esquiver tout ce qui bouge et à annihiler tout ce qui se trouve dans votre périmètre.

Pour accroître la difficulté, chaque niveau possède un sablier et il faut le terminer avant que celui-ci n’atteigne zéro… fort heureusement, vous ne perdrez que le bonus attribué au niveau et vous aurez droit à des réprimandes de vos supérieurs (« c’est à cause de vous que tout le monde est mort », en gros).

En bref

Ce jeu est digne de son prédécesseur : il l’améliore quelque peu mais l’ensemble est quasiment identique (après tout, ils sont tous les deux sortis la même année). La petite équipe de Hewson (3 personnes me semble-t-il) a créé là un très bon jeu dont la difficulté est cependant un peu trop mal dosée (heureusement, on peut redéfinir les touches pour une orgie - le jeu est en anglais, ne l’oubliez pas - c’est un indice, les fans comprendront).

Néanmoins, on y prend plaisir car on trouve fort peu de shoot’em up de ce type et de cette qualité. Un challenge pour tous les hardcore gamers en mal de jeux difficiles mais pas impossibles (Ghosts ‘n’ Goblins version CPC, c’est à toi que je m’adresse).

Une version PC a été développée par un indépendant et semble très bien réalisée. A essayer ici : http://retrospec.sgn.net/game-overview.php?link=cybernoid2

Cybernoid II