Développé par Ocean Software Ltd, paru en 1987.
Aaaaaaah, les années 80. Vertes années de mes premiers apprentissages… Cette douce époque qui vit fleurir de multiples chefs d’œuvre du septième art, provenant des États-Unis d’Amérique, tous mettant en scène un héros solitaire et pugnace, tous plus ou moins inspirés de First Blood, plus communément appelé Rambo.
Attention, le premier Rambo est un bon film ! Il est aujourd’hui bien discrédité par ses suites bof-bof, et sa progéniture plus encline à capitaliser sur son succès qu’à innover et travailler sur les scénarios.
Parmi cette flopée de films violents où un justicier (?) plutôt réfractaire à l’autorité et adepte de méthodes musclées et coûteuses en frais de rénovation de bâtiments (accessoirement en vies humaines, mais c’est des méchants donc la censure laisse passer), on note Cobra, dont l’affiche montrait ce cher vieux Sylvester Stallone avec les Ray-Bans de rigueur, le fusil-mitrailleur, peut-être un couteau et une ou deux grenades (je ne l’ai pas vu depuis un bail), et bien entendu, the ultimate touch : les petites étoiles censées figurer les reflets des rayons lumineux caressant son musculeux corps d’athlète.
Cobra donc, film ultra violent ou Sly se retrouve en bute aux attaques pas sympa d’une bande d’excités du couteau, et dont la fin, en particulier la mort du chef des méchants pour ceux et celles qui l’ont vue, est particulièrement jouissive.
It’s ve faille-neul kant-daaaaaaaawne !
Oui, je l’avoue, je les aimais bien ces années 80. C’était la crise (ça n’a pas changé), Thatcher était Prime Minister chez nos voisins Grands-Britons (les pauvres), la mode craignait, la musique était atroce (Argh ! Ces putains de groupe à synthétiseurs… et les brushings des groupes de metal, au secours), mais elles ont formé le cadre de mon enfance, et je leur serai à jamais affectivement attaché.
Et mine de rien, je viens de faire un gros pâté qui donnera l’impression au lecteur lambda que nom d’un chien ! Il en a des choses à dire, Angus.
Eh bien ce que j’ai à dire tient en cinq mots : ce jeu n’est pas terrible.
Agite tes petits poings, lance tes petits couteaux, tire tes petites balles
Vous êtes Cobra (Mario Cobretti), et vous déambulez dans les rues d’une ville quelconque, pleine de méchants lanceurs de couteaux, armés de pistolets ou mitraillettes, ou encore de bazookas ! Votre but est de traverser huit niveaux, qui se ressemblent absolument tous, afin de localiser la beauté Ingrid Knutsen retenue par le psychopathe Night Slasher.
Le décor : des murs de briques, des plates-formes sur les murs, des fenêtres dont certaines laissent choir sur votre occiput quelque substance douloureuse mais absolument indéfinissable (acide ?). De derrière ces mêmes fenêtres peuvent surgir des tireurs embusqués. Il en sort même des poubelles. J’aime l’Amérique.
En cassant les vitres des fenêtres qui abritaient des ennemis, vous verrez parfois apparaître le sacro-saint (aux USA) hamburger !!! Un énorme, luisant, et qui clignote. Je n’y toucherais pas si ma vie en dépendait.
Cobra, lui, est blasé. Il s’en empare avidement et, oh ! miracle ! Le voilà en possession de couteaux qu’il peut à foison lancer sur ses adversaires. Un second ? Voici un pistolet. Un troisième (la gourmandise est un vilain défaut) et voici le fusil-mitrailleur de l’affiche du film ! Gloria, alléluia… Ces savoureux aliments rechargeront aussi la barre d’énergie de l’arme que vous employez en même temps.
Toutes ces armes présentent la particularité bizarre d’expédier des projectiles qui s’arrêtent et disparaissent après une courte distance. Sans doute pour éviter qu’il y en ait trop affichés simultanément à l’écran et avoir des ralentissements.
On rencontre aussi plein d’ennemis, sur le sol, sur les plates-formes… quelques prostituées (qui font perdre des points si on leur tire dessus) complétant la faune.
Aspect technique
Les graphismes sont fort pixelisés, mais bien animés. Le mouvement des jambes, celui des poings quand on les brandit devant soi, c’est pas mal. Les sprites sont suffisamment grands pour qu’on les distingue les uns des autres. Après tout on est sur Amstrad en 1987 (l’année de mes dix ans, quelle émotion… celle de la sortie d’Appetite for Destruction).
Les couleurs sont bonnes, suffisamment variées et permettent une bonne visibilité.
La maniabilité…
La maniabilité… !!!
Hé, hé… Qu’en dire, de la maniabilité ?
Eh bien, elle fait ch*er, la maniabilité !!!
En effet, elle plombe tout. Le personnage est raide, il répond très moyennement ; si vous avez le malheur de modifier légèrement la pression sur le joystick, il se met à sauter au lieu de marcher. Ou, dans l’autre sens, il s’accroupit subitement, tel le malheureux quidam saisi d’une subite crise de colique.
Vous pensez : au moins, ainsi est-il à l’abri des tirs ennemis (oh la belle allitération que voici). Fi ! Les pigeons (à moins que ce soit des canards ?) se chargeront de le rappeler à la dure réalité.
En effet, pour je ne sais quelle raison, les programmeurs ont cru judicieux d’inclure, dans la liste des antagonistes, des volatiles qui sont une plaie !
Ces sales bêtes apparaissent, et descendent ou montent (cela dépend d’où vous vous trouvez) vers vous. S’ils se trouvent au même niveau que vous, il « suffit » de tirer dans leur direction. Mais vu qu’ils déboulent le plus souvent des hauteurs célestes, il est quasi impossible de les détruire directement, à moins de leur mettre un coup de boule bien placé (et vu la maniabilité, bonne chance !) ; donc vous allez souffrir. Je les hais ! Je les abhorre !
En parlant de souffrir, on a trois vies (symbolisées par des gants de boxe ! Rocky, avez-vous dit ?), mais aucun compteur de vitalité. Donc, pas moyen de savoir où vous en êtes dans votre santé. Et à un moment, alors que vous arrivez en fin d’un niveau, vous éclatez en quatre morceaux ! N’importe quoi, je vous l’accorde.
Vous regagnez cependant un gant / une vie lorsque vous obtenez un certain nombre de points.
En bref
De ce jeu se dégage un sentiment de frustration pour cause de maniabilité erratique doublé d’ennui face à la répétition du même niveau avec juste les briques qui changent. Ajoutez-y une collision des sprites qui soulève quelques interrogations, et vous obtenez un jeu à licence sorti pour profiter du film (heu, en fait je ne sais pas s’il a marché, ce film).
Verdict : 3/10