Cauldron II est un jeu vidéo CPC publié par Palaceen 1986 .

  • 1986
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Cauldron II

4.5/5 — Exceptionnel ! par

C’est fou ce que l’on trouve comme jeux atypiques sur nos bons vieux ordinateurs. Bien que celui-ci ne soit pas trop dur à comprendre, Cauldron II est pourtant un jeu aussi fun que difficile. Succédant à Cauldron premier du nom qui fut un succès, Cauldron II en est une amélioration. Avec la touche de fun en plus qui réside dans la manipulation d’une… citrouille.

Scénario

Une fois n’est pas coutume, vous incarnerez une citrouille qui doit récupérer son bien. Chose intéressante, vous incarnez donc l’ennemie de la sorcière qui se trouvait dans le premier opus de la série. Car, ayant réussi sa quête, celle-ci se repose tranquillement, croyant qu’elle est a l’abri de tout et qu’elle peut, comme ça, s’autoriser à faire résonner ses ronflements. Elle a bien pris soin de disperser tous les objets nécessaires à votre quête aux quatre coins de son château : des ciseaux pour lui couper les cheveux (ben ouais, rien de tel que des cheveux pour réussir une incantation vaudou digne de ce nom), une hache pour ouvrir les portes récalcitrantes, un grimoire pour trouver la bonne formule, etc. je vous laisse découvrir le reste.

Elle a de plus jeté un sort maléfique qui a eu pour effet de faire apparaître des gardes un peu partout dont certains sont mortels et invulnérables (si on avait manipulé l’énorme citrouille du premier épisode, ils auraient moins fait les malins). Bref, on a un scénario de jeu de plates-formes / aventure qui se respecte, quoi.

Graphismes et animation

Pour un jeu de cette époque, les graphismes sont très bons et, si vous y jouez aujourd’hui, vos yeux ne seront pas trop agressés par les pixels. Si on mettait un moteur Super Eagle derrière, on pourrait presque facilement rééditer le jeu sur Game Boy, pour la plus grande joie des fans : c’est coloré, bien détouré, et on reconnaît aisément chacun des monstres qui se trouvent dans le jeu. L’animation est elle aussi fluide pour un Amstrad à cette époque. Le rebondissement de la citrouille est très réaliste, de même que ses roulements, et les ennemis sont animés par plus de deux sprites, ce qui rend le jeu très dynamique.

Musiques et sons

Mis à part la musique d’intro qui est bien marrante mais dont la durée est assez courte, elle est inexistante dans le jeu : vous n’aurez droit qu’aux bruitages de la citrouille qui rebondit (empoisonnée ou normalement), des ennemis que vous éclaterez, des chutes éventuelles que vous allez faire et des rires (des ricanements, plutôt) de la sorcière lorsque vous perdrez une vie. Un bon conseil : mettez du Bach, en pleine nuit, seul, et vous aurez droit à une folle ambiance.

Gameplay

Le maniement de la citrouille (qui avance par bonds) est très simple. Les commandes répondent au doigt et à l’oeil (ou presque). On peut bondir à trois hauteurs différentes et sauter de plate-forme en plate-forme avec une facilité déconcertante. Bien sûr, certains passages sont plus ardus que d’autres et une petite période de prise en main est forcément nécessaire (c’est pas tous les jours qu’on manipule une citrouille) mais un jeu sans difficulté perd tout son charme, non? Les ralentissements sont rares voire inexistants ce qui est une bonne chose dans ce genre de jeu.

Seule petite ombre au tableau : les tirs de la citrouille. Le joystick du CPC de l’époque n’ayant qu’un seul bouton, ce dernier est utilisé afin d’amplifier les bonds de la citrouille mais aussi afin de pulvériser les méchants à l’aide d’un tir bien senti. Le problème est que chaque tir nous enlève 1% de notre énergie. Cela demande donc énormément d’adresse pour avancer en amplifiant le mouvement sans tirer ou, pire, avancer sans amplifier le mouvement et tirer. Vous n’aurez donc pas trop de vos 6 vies et des recharges d’énergie disséminées dans le jeu.

Difficulté et durée de vie

Combien de personnes se sont cassées les dents sur ce jeu ? Il n’est PAS impossible mais, comme tous les jeux de l’époque, il faut mieux le recommencer une vingtaine de fois avant de pouvoir mieux connaître les recoins du château, les objets a trouver, leur utilisation, les ennemis à éviter, etc. Et quand bien même vous réussirez à en arriver là, vous serez encore assez loin de réussir à terminer le jeu.

Car c’est un challenge d’adresse : vous devez bien calculer certains de vos angles et les distances avant de franchir un précipice ou de monter (voire descendre) de plate-forme en plate-forme. Esquiver les ennemis relève de la maîtrise absolue du jeu mais votre arme (un petit souffle magique) vous sera bien utile pour vous débarrasser de tous les gêneurs… sauf des créatures invulnérables (et quand elles sont invulnérables, elles sont également mortelles, pour rajouter à la difficulté - vous vous croyiez en vacances dans un château avec vue sur la mer, oiseaux enchanteurs qui viennent vous dire bonjour, des voisins sympa et toutes sortes d’animaux exotiques ? Tout ce que vous verrez, ce sont les marécages, les chauves-souris vampires, des zombies et des squelettes sympas comme des portes de prison et des tarentules toutes plus sexy les unes que les autres).

A cause de (ou plutôt grâce à) cela, le jeu se révèle addictif, surtout pour les amateurs du « AH OUAIS !? C’EST COMME CA !? Nan mais tu vas voiiiiir ! » ou les « RAAAAAAAAAH, M’ENERVE CE JEU ! Bon, allez, encore une, mais c’est la dernière ! ». Il suffit juste de l’essayer.

En bref

Cauldron II est admirable par ses graphismes et sa jouabilité qui placent le jeu parmi les meilleurs du CPC. Sa difficulté en rebutera plus d’un mais les amateurs de challenge n’hésiteront pas à se plonger dans un jeu peu commun de par le « personnage » principal que vous incarnerez et l’ambiance du jeu, un croisement entre action, aventure, maison hantée et humour léger (rien que de voir la citrouille bondir de partout, ça me fait rire, surtout que, peu importe la situation, elle a toujours le sourire aux lèvres, comme si elle était contente de faire la peau à la vieille. Et puis, il y a ce rire sexy de la sorcière…). A chaque fois que j’y rejoue pour tester mon habileté, je ressens le goût de la petite madeleine de Proust (désolé pour les clichés, mais ils sont tellement vrais). Bref, un moment de nostalgie et de challenge dans un jeu simple et complexe à la fois.

Cauldron II