Développé par Chris Gray et Peter Liepa, publié par First Star Software en 1984 (Mirrorsoft pour la version CPC).
Bien, bien, bien, bien… comment présenter un jeu mythique qui a engendré une flopée de suites jusqu’à aujourd’hui, et qui a véritablement imposé un genre… Ben, en le décrivant, pardi !
Un concept en béton (pardon, en pierre !)
Boulder Dash est un jeu de réflexion. Ce ne sont pas ici vos petits doigts boudinés qui chaufferont (bien qu’à certains moments, il faudra courir vite !) mais vos méninges, synapses et autres éléments de ce tas de matière gluante rose-gris (enfin, d’après ce que j’en ai vu dans des films et autres documentaires) nommé cerveau.
Vous incarnez un personnage appelé Rockford, mineur de son état, et dont l’activité principale consiste dans l’extraction de pierres précieuses et autres matières contenues au sein de notre bonne vieille Terre.
Vous allez donc déplacer Rockford (avec un nom pareil, je ne serais pas surpris d’apprendre que The Jedi soit un fan complet de Boulder Dash) dans des niveaux dont la complexité (aspect labyrinthique et agencement) ira croissante. Il peut creuser des tunnels dans le sable, la terre etc., mais les murs et les rochers représentent des obstacles à contourner.
Obstacles ? Oui mais pas rien que ça. En effet, pour éviter une certaine monotonie, les développeurs ont cru bon d’inclure dans le jeu certaines petites bébêtes bien sympathiques qui veilleront à ce que notre Rockford ne se repose pas sur ses lauriers. Eh oui, je veux parler ici de monstres en tous genres qui au mieux se contenteront de déambuler plus ou moins au hasard, au pire se feront un malin plaisir de harceler notre héros des univers souterrains.
Les rochers pourront alors se révéler utiles : arrangez-vous pour en faire tomber un sur une créature un peu trop zélée et vous en serez débarrassé(e). Mieux : la bestiole pourra se transformer en objet à collecter. Mais attention à ne pas vous écrabouiller vous-même !
Pour reparler un peu des niveaux eux-mêmes, l’agencement parfois bien alambiqué de certains vous demandera réellement de réfléchir quant à la meilleure action à accomplir, car les conséquences liées au simple creusement d’une portion de terre peuvent parfois entraîner une modification drastique de la configuration générale et de la position des rochers, gemmes etc.
De même, la présence parfois massive de bestioles vous forcera parfois à véritablement creuser un labyrinthe dans l’espace disponible, avant d’aller libérer les monstres contenus jusque là en espérant parvenir à les faire se fourvoyer dans votre dédale fraîchement préparé, vous donnant ainsi le champ libre pour vous emparer des pierres précieuses désormais sans surveillance. Quel plaisir alors de voir ces empaffés tomber droit dans le panneau… ou au contraire quel stress lorsqu’ils ne mordent pas à l’hameçon et se dirigent droit vers vous !!!
Une fois que vous aurez amassé suffisamment de gemmes, un signal vous annoncera que l’issue vous permettant de passer du niveau en cours au suivant vient d’apparaître quelque part. A vous alors de la rechercher et de la franchir. Simple, non ?
Réalisation technique
Les graphismes ont bien sûr vieilli depuis 1984 (moi aussi d’ailleurs…). Ils sont basiques et très pixelisés. Certains monstres sont représentés par de simples cubes clignotants. Mais c’est tellement représentatif de l’époque que c’en est charmant. Et puis rien que voir Rockford commencer à taper du pied quand on le laisse sans rien faire un petit moment, ça vaut de l’or !
Les couleurs sont tout sauf flashy. Parfois même ternes. Mais cela participe à l’ambiance unique que ce jeu procure. On peut même se sentir devenir claustrophobe par moments, ce qui est de circonstance, évidemment ! Ceci dit on distingue bien les pierres précieuses des rochers ou des créatures. Pas de soucis à ce niveau.
Il n’y a pas de musique qui accompagne les pérégrinations de notre mineur. Seuls quelques effets sonores, eux-aussi sommaires mais efficaces, se font remarquer (chutes de rochers, obtention d’un diamant, mort du héros, …).
Rockford se manie très correctement. En effet, il suffit de le diriger dans les quatre directions possibles, et c’est tout ! Pas d’armes ou de mécanismes à actionner, rien que se déplacer.
Et donc ?
Classique d’entre les classiques, Boulder Dash est un des rares jeux à ne pas perdre de son attrait au fil des années, bien qu’il ait plus de vingt ans aujourd’hui. Son concept résolument envoûtant prend le pas sur la – relative – pauvreté graphique. Un véritable coup de génie, en plus d’un réel plaisir de jouer.
Verdict : 9/10