« Ouais, chui Billy moi, et chui un ouf guedin dans ma teuté ! J’descend dans la banlieue de Paris buter du cassos et jouer aux jeux vidéo à leurs places. C’est qu’il faut pas me chercher moi, j’ai un look terrible, à rendre jaloux Antoine de Caunes déguisé en punk. Moi j’ai le blouson en cuir, les santiags, le jeans, les lunettes de soleil, mais surtout, j’ai la coupe en banane teintée en bleu ! Et ouais, ça personne ne l’a, la banane bleue… » (je profite de cette remarque pour une private joke bidon concernant la dorsale économique du même nom) Mais c’est quoi ce jeu à la fin ? « Billy la Banlieue », ça devrait être interdit un titre aussi pourri ! Et pourtant, Billy est encore aujourd’hui là où les joueurs de l’époque ne s’y attendaient pas.
La story à Billy
Vous incarnez Billy, et votre but, c’est de téléphoner à votre copine, avant qu’elle ne se fasse draguer par Ricky le têtard (mon dieu, ces noms…). Mais d’abord, vous devrez jouer aux bornes d’arcade parsemant la ville, et y faire vos preuves. Mais la route est parsemée d’embûches ! Il y aura des ennemis du genre loubards. Et puis il y aura la Seine, par-dessus laquelle il faudra sauter, sinon, au moindre contact, c’est la mort assurée (c’est assez réaliste finalement). Alors que dans le 1er épisode, il fallait un objet spécial pour passer les loubards qui vous bloquent la route, cette fois ci, on y va direct, c’est de la baston. Bon, si à l’écran, on dirait plus qu’ils dansent, il n’empêche qu’il faudra mettre KO votre adversaire grâce à un système de combat qui marche un peu au petit bonheur la chance. Je m’explique : Bouton + haut = coup de pied haut, bouton = coup de poing, bouton + bas = coup de pied bas. Si vous faites un coup de pied bas alors que votre ennemi est en l’air, vous ne le toucherez pas, de même pour l’inverse. Quand au poing tout court, ça ne marche qu’une fois sur deux. En bref, c’est du pierre/ciseau/papier en temps réel. Une fois le combat gagné, vous récupérez l’argent de la victime (sympa !) et vous pouvez continuer tranquillement votre route.
La plupart des tableaux auront 2 niveaux : la banlieue et son sous-sol. C’est dans le sous-sol que vous trouverez des téléphones, des distributeurs de chewing-gum (pour récupérer de la vie), et des bornes de jeu (pour gagner de l’argent, ou en perdre si vous êtes mauvais). Vous aurez droit à un jeu de tir avec des cow-boys, un jeu de voiture, un jeu avec un gars qui pousse un trampoline et un autre qui rebondit dessus, et un autre où vous devez tirer sur des parachutes qui contiennent des mines. Bref, des mini-jeux dans le jeu. Ca n’a l’air de rien comme ça, mais on doit bien avoir là le premier jeu qui en a eu l’idée ! Ils sont assez différents les uns des autres. Le jeu avec les cow-boys nécessitera beaucoup de précision. Celui avec la voiture est celui à lorgner de près, on peut gagner beaucoup d’argent avec celui là. Celui du trampoline est assez stressant, de même pour le petit jeu de shoot.
Quand aux tableaux où il faudra sauter par-dessus la Seine, ça permet de se changer les idées, et de se faire un peu de plates-formes, d’autant plus que les sauts sont très maniables (c’était une horreur dans le 1).
« T’as le look, coco ! »
On a droit à des graphismes plutôt sympa ! Des couleurs assez chatoyantes, de bonnes animations, et surtout un petit look BD des plus sympa, notamment grâce à un contour noir autour des sprites. Dommage que le passage d’un tableau à un autre dure bien 2-3 secondes. Quand à la musique, elle est bien sympa, bien qu’elle tourne en boucle, elle ne rend pas dingue à force. La maniabilité est très bonne, si ce n’est des combats pas folichons.
Mais au jour d’aujourd’hui, Billy la Banlieue 2, même s’il garde quelques atouts de son époque, en trouve d’autres, qui le rendent un peu intemporel. Déjà, l’idée de pouvoir jouer à des vieux jeux d’arcade dans ce jeu, c’est déjà rendre hommage aux vieux jeux, et c’est donc déjà du retrogaming. Du retrogaming en 1986, fallait le faire ! Et puis Billy la Banlieue, c’est toute une époque aussi. En effet, l’image du rebelle banlieusard a bien changé ! Le look du héros, avec sa banane bleue qui bouge quand il marche, ses santiags, sa démarche les mains dans les poches avec les bras un peu écartés, ses lunettes de soleil en pleine nuit… De même pour les ennemis, des loubards de la grande époque. Quid des décors, avec ses affiches, ses sous-sols malfamés, son imagerie… Bref, c’est un témoignage de l’image banlieusarde des années 80, et ça en jette si j’ose dire. Le jeu garde toujours son charme, et son gameplay marrant le rend d’autant plus sympathique. Un soft bien sympa de l’Amstrad de la part de Loriciel. Vous pourrez d’ailleurs jeter un coup d’il sur leur site des tests de l’époque : http://www.loriciel.org/
D’ailleurs, je ne peux m’empêcher de vous faire part du petit texte qui accompagnait les pubs du premier Billy la Banlieue : « Connais-tu Billy, le rocker pas craignos qui hante la zone en quête d’aventure ! Le monde de Billy, c’est Nini Jolie, une minette « canon » mais très nerveuse. C’est aussi Bob, le « Dieu du Sax », et Punky le baroudeur… un dur ! Mais Billy, ce qu’il préfère, c’est les jeux vidéo (il y claque toutes ses « tunes »). C’est un pote, Billy, mais parfois, y fait pas gaffe, et quand les « Keufs » rôdent, y’a danger… Mais comme dit Billy : « Les Képis, y m’font pas peur ». Il a du cran, ce mec, alors, le provoque pas, sinon ça saigne… Parole de Billy ! »
Ha, sacré Billy ! A noter aussi que dans la page de présentation, le mois est indiqué dans la date. Il y a décidément un certain air artisanal dans le rétro !