Mais non, ‘Archon’ n’est pas une insulte.
Archon (prononcez : ‘Ar-konne’) est un jeu de stratégie d’Electronic Arts. Il se présente comme un mélange de jeu d’échecs et d’heroïc fantasy… Bref du Chess-Fantasy comme j’aime bien appeler ce type de jeu.
Nous nous retrouvons donc sur un damier de 9x9 cases : 25 blanches, 25 noires et 31 de couleurs variables où les forces de la lumière et des ténèbres s’apprêtent à se livrer un combat sans merci.
Après un petit menu, histoire de dire qui commencera, quel camp sera joué par un humain et qui aura droit au joystick, la partie commence.
Archon en cinq points
Le but du jeu est simple : faire que son clan gagne. Pour cela deux possibilités : détruire tout le camp d’en face (pour les bourrins) ou contrôler les cinq points de pouvoir du damier.
Cinq points de pouvoir ? Késako ? On remarque rapidement sur le damier que 5 cases clignotent. Une dans chaque camp et les trois autres au milieu du terrain. Si à un moment donné un joueur contrôle ces cinq cases, il a gagné. Plus facile à dire qu’à faire. D’abord chaque camp a de base sa pièce la plus puissante sur la case de pouvoir de son camp. Et il n’est pas conseillé d’attaquer n’importe quand à cause de la marée de lumière. Vous vous rappelez les cases de couleurs variables ? En fait elles varient lentement du blanc vers le noir avant de repartir vers le blanc puis le noir… etc. Le blanc symbolisant la lumière et le noir les ténèbres. Lors d’un combat entre deux pièces, plus la case est sombre, plus la créature des ténèbres sera avantagée et réciproquement.
Et oui, comme dans tout bon chess-fantasy, lorsqu’une pièce essaye d’en prendre une autre, la pièce attaquée a le droit de se défendre. L’écran montre alors un champ de bataille recouvert d’obstacles. Les deux créatures se livrent alors un duel à mort et le survivant (s’il y en a un) devient alors le maître de la case visée.
La lumière et les ténèbres, c’est pas pareil, il est donc normal que les forces en présence sur le terrain diffèrent. Qui a quoi pour taper sur l’autre ?
Archon, le bestaire
Nous avons les créatures de base : les chevaliers lumineux et les gobelins ténébreux. Ce sont les créatures les plus faibles du jeu : peu de vie, une attaque ne fonctionnant qu’au corps à corps. Ils n’ont quasiment aucune chance de remporter un combat contre une créature plus puissante. Ils sont là pour contrôler temporairement une case ou alors tenter l’exploit en cas de situation désespérée.
Ensuite, chez les éclairés nous trouvons du plus faible au plus fort : l’archer, le golem, la valkyrie et la licorne, en deux exemplaires chacun. Ces pièces combattent en lançant des missiles. L’archer tire vite mais est lent et faible, tout le contraire du golem qui encaisse très bien mais se déplace encore plus lentement et tire une fois de temps en temps. La valkyrie est un archer en plus rapide et la licorne est le top moumoutte, alliant rapidité, résistance et vitesse de tir.
Chez les ténébreux, on a l’équivalence suivante : la manticore, pareille que l’archer mais avec un dard au lieu d’un arc. Le troll, jumeau ténébreux du golem. Le basilic avec les même avantages que la licorne et la banshee qui elle n’a rien à voir avec les valkyries. Il s’agit d’une créature lente attaquant de manière originale : en hurlant. Si lors du déclenchement de son attaque son ennemi est assez proche, il se prend des dégâts sans que l’on ait à viser. Cette manière efficace de tuer est contrebalancée par la lenteur de la bête.
Nous avons ensuite les quatre attaquants les plus puissants du jeu (deux dans chaque camp) : le djinn (lumière) et le dragon (ténèbres). Prenez une licorne ou un basilic, augmentez leurs capacités et vous obtenez ceci. Un véritable cauchemar à affronter.
Les deux autres attaquants sont le phénix (du côté lumineux), une super-banshee vouée au bien et sans le défaut de la lenteur. Le phénix explose au contact de son adversaire et renaît de ces cendres après. Et pour finir, dernier mais non moindre, le ténébreux changeur de formes qui, avant chaque combat, devient une copie de son adversaire. A aborder avec précaution.
Et enfin pour terminer nous avons le lumineux sorcier et la ténébreuse sorcière : gardiens du point de pouvoir de leur camp respectif, ils font paraître le djinn et le dragon faibles. Très durs à tuer, lors de votre tour ils sont aussi capables de lancer un sort au lieu de se déplacer. Que font ces sorts ? Rien que du classique : résurrection d’une pièce, invocation d’un élémentaire qui livre un combat pour vous, emprisonnement temporaire d’une pièce ennemie, téléportation ou échange de pièces et, pour finir, inversion de la marée de lumière. Des sorts très puissants mais à utiliser avec parcimonie car chacun d’eux ne sert qu’une fois par partie.
Alors bien ou pas ?
Graphismes : En mode 0, ils sont relativement grossiers mais on distingue quand même aisément qui est quoi.
Son : Bip, beep, blop, meeeep. Voilà ce que vous entendrez. Rien à sauver de ce côté, c’est la cata.
Animation : Ça bouge, mais suivant les pièces c’est plus ou moins saccadé. Ce qui est dommage car bon, il n’y a pas tant de choses que ça qui bougent en même temps.
Difficulté : Très simple à comprendre, vous ne mettrez pas longtemps à vaincre l’ordinateur et sa stratégie très frileuse. Contre un autre humain maîtrisant le jeu, il sera plus dur de gagner sans prendre de risques.
Richesse : C’est un jeu de stratégie bien frais, bien agréable. Même si on a vu mieux depuis dans le même genre sur d’autres supports, Archon a quand même un petit plus qui fait que l’on peut y revenir régulièrement.
Scénario : La lumière et les ténèbres se font la guerre. Voilà, vous connaissez le scénario.
Ergonomie : Au joystick comme au clavier, les commandes sont simples et répondent bien. Seul regret, on ne peut pas jouer à deux joysticks, ni redéfinir les touches.
Longévité : Vous ne mettrez pas longtemps à vaincre l’ordinateur, mais vous ne mettrez pas cinq minutes quand même. Si vous accrochez, il pourra vous occuper un bon moment.
En bref :
Archon est un petit jeu de stratégie simple et sympathique qui, à mon avis, mérite d’être testé au moins une fois par tout amateur d’Amstrad et de stratégie. Il y a mieux ailleurs mais pas sur CPC.