Réalisé par Abstrax, édité par Readysoft
Sorti moins d’un an après Shadow of the Beast, Wrath of the Demon est un peu la réponse de Abstrax au hit de Reflections Software. Jusque dans le titre qui sonne un peu pareil. Et sans connaître le même succès, WotD n’en est pas moins agréable.
PUTAINS DE MAGOTS !
Finalement les armes bactériologiques n’étaient ni en Irak ni en Afghanistan. La preuve : le sorcier du Royaume s’appelle Anthrax. Et cet enfoiré de magot a invoqué le Démon pour renverser le Roi (ils ont pas de nom, personne à part Anthrax, juste des majuscules). Manque de bol, le Démon est pas du genre très coopératif, alors il a tué Anthrax. Mais ça ne l’empêche pas d’obéir au dernier vœu du défunt, et d’envoyer ses sbires foutre le souk dans tout le Royaume.
Heureusement, l’Etranger était de passage dans le Royaume, et le Roi le supplie d’aller péter la gueule au Démon. Parce que forcément, un étranger c’est une quantité négligeable et sacrifiable, tout le monde sait ça.
VOLONTAIRES, UN PAS EN AVANT !
Wrath of the Demon est donc un jeu d’action /aventure découpé en seize scènes de différentes natures : course à cheval, exploration à la recherche d’un objet, simple marche à pied en découpant du démon ou combat contre un boss, chaque scène est séparée de la suivante par une cinématique (quoique cinématique soit un bien grand mot puisqu’il s’agit d’un plan fixe avec un texte qui défile, vous expliquant votre prochaine mission).
Vous commencez donc à dos de cheval sur la lande et parcourrez par la suite une caverne peuplée d’étranges créatures, un marécage, un temple et j’en passe, sans oublier bien entendu le château du Démon, puisqu’on sait tous que le Mal aime le confort.
La plupart du temps notre Etranger se bat uniquement avec ses petites menottes. Il peut aussi courir, sauter pour éviter une attaque basse ou faire une roulade pour esquiver un danger aérien. A cheval le scrolling est permanent et vous ne pouvez que faire sauter votre monture, donner un coup ou vous pencher de selle pour ramasser quelque chose par terre.
Le quelque chose en question étant généralement une potion de soin, placée là par on ne sait trop qui. Mais il vous faudra également récupérer, notamment dans la forteresse, des clefs pour déverrouiller les portes qui vous barrent la route.
Lors des combats contre les boss, le héros daigne enfin dégainer l’épée et peut s’en servir pour une attaque d’estoc (à la plus longue portée) ou de taille (pour toucher vers le haut). Chaque boss nécessite d’ailleurs une technique particulière pour être vaincu sans trop de casse, parfois très sportive : ainsi le mort-vivant dans la grotte donne parfois des coups de gourdin à hauteur de tête - il faut alors se baisser -, parfois dans les jambes - il faut alors sauter - et pendant tout ce temps il ne faut pas oublier de lui latter la gueule.
DANS L’OMBRE DE SHADOW
A première vue Wrath of the Demon n’a rien d’extraordinaire. Le scénario ressemble peu ou prou à celui d’un Livre dont Vous êtes le Héros, plus précisément à un de ceux de la série Défis Fantastiques, ceux-là même qui contaient les histoires les plus primitives.
Visuellement c’est nettement moins beau que Shadow of the Beast, les décors manquent de couleurs, de vie et détails et les sprites manquent pour leur part de fantaisie.
Et à jouer, le bébé d’Abstrax est raide au possible, le héros répondant avec un temps de latence très important (c’est pour ça que je disais que le combat contre le mort-vivant était homérique).
Et pourtant… Pourtant Wrath of the Demon est une chouette aventure micro. Pas aussi frénétique qu’un concurrent nippon, mais les divers protagonistes sont parfaitement animés à défaut d’être nerveux. Le scrolling sur plusieurs parallaxes et du plus bel effet également.
La partie sonore colle diablement bien à l’aventure et contribue grandement à nous plonger dans cette ambiance digne des jeux de rôle papier.
C’est ça surtout. Cette atmosphère si prenante qu’il devient difficile de décrocher de Wrath of the Demon. Malgré cette rigidité du héros, malgré la complexité de la quête, malgré la durée de vie toute relative du soft. On est motivé de bout en bout pour rester jusqu’à la fin, les situations sont diversifiées et, passés les premiers à-priori visuels et de gameplay, on se plonge dans cet univers de guingois pour n’en ressortir qu’une fois le Congratulation atteint.