Malgré sa bouille de jeu micro des années 90, Wonder Dog est bel et bien né sur Mega CD, des mains des développeurs de chez Core Design. Ce studio anglais, jadis partenaire d’U.S. Gold au travers de la structure Centregold, avant d’être racheté par Eidos, a été l’un des rares partenaires fidèles du Mega CD. Mais il est surtout connu pour avoir créé la plus célèbre des pin-ups vidéoludiques, Lara Croft, alias Tomb Raider. Autant dire qu’on est dans un autre registre avec notre héros canin, même si la riche archéologue ne manque pas de chien.
C’EST UN OISEAU ? C’EST UN AVION ? NON, C’EST… UN CHIEN ?!
Le jeu se déroule sur la planète K-Ninus (vous pouvez applaudir), en proie à l’invasion du Pitbully Empire. Les armées du général Von Ruff-Bone, en provenance directe de la planète K-9 (prononcez « kei-naïne », ou canine en anglais), sont sur le point de remporter une bataille décisive, lorsque surgit de nulle part le Wonder Dog, sorte de super-héros au pays des chiens. Costumé comme un Superman canin, le voilà parti pour bouter l’envahisseur hors de chez lui.
LE JEU (parce que des fois, j’ai du mal à trouver mes jeux de mots)
Wonder Dog est un jeu de plates-formes en deux dimensions. Une fois que l’on a écrit ça, on a quasiment tout dit de lui, tant il s’apparente à beaucoup d’autres titres du même genre. L’aventure comporte six mondes divisés eux-mêmes en deux ou trois niveaux. Au terme du dernier niveau de chaque monde, vous affronterez un boss.
Les environnements traversés sont relativement standards. Vous commencerez votre parcours dans la forêt, puis poursuivrez par une ville, une décharge. Vous pourrez découvrir également, si vous cherchez bien, des niveaux bonus comme ceux du cirque ou des mines lunaires. Passages secrets, zones bonus, niveaux cachés, plates-formes invisibles… À vrai dire, Wonder Dog a tout d’un petit Super Mario à l’européenne.
À ceci près que le héros est un chien coiffé d’un casque ailé sans doute piqué à Astérix. Votre avatar peut sauter et tirer des étoiles, hommages cette fois-ci à Kirby probablement. Ces fonctions de base lui permettront d’affronter les hordes d’animaux maléfiques et d’humanoïdes qui ne le sont pas moins, mais aussi d’éviter les précipices et autres pièges agencés dans les niveaux.
Il récoltera également toute une panoplie de bonus qui ont là encore comme un air de déjà vu. Vies supplémentaires, recharges d’énergie, cristaux qui viennent gonfler votre score comme les pièces chez Nintendo, ou encore invincibilité temporaire, tout ceci est définitivement classique. À propos de l’invincibilité, vous noterez que le chien merveilleux se transforme en Diable de Tazmanie (celui du dessin animé), puisqu’il se met à tourbillonner sur lui-même et tue tout ce qu’il touche.
MONTS ET MERVEILLES
Encore une fois, il semblerait que le scénario de Wonder Dog ait été rajouté après coup, une fois le développement terminé, tant la guerre qu’il nous conte ne ressemble en rien aux niveaux bucoliques que le jeu affiche. Cette aventure ressemble plus à une balade qu’à une bataille rangée, mais sait-on jamais, peut-être que le titre de Core Design s’est mieux vendu avec son message belliqueux qu’il ne l’aurait fait sans.
Toujours est-il que le rendu graphique est plaisant. Les ennemis sont dans l’ensemble assez mignons (à l’exception de certains boss au design repoussant) et les arrière-plans, qui semblent avoir été dessinés pixel par pixel, vous feront indéniablement penser à d’autres productions du même style sur la bécane, comme par exemple Soccer Kid. Quoi qu’il en soit, l’ensemble est coloré et agréable à l’œil.
Qui plus est, les animations demeurent d’une fluidité constante et jamais l’Amiga ne se retrouve pris au dépourvu. Par contre sur le plan sonore, le résultat est moins satisfaisant. Les thèmes vaguement jazzy tournent en bouclent et auront tôt fait de provoquer l’énervement du joueur.
Pourtant, il se serait bien passé de ça, le joueur. Parce que le Wonder Dog a beau être parfaitement maniable, la difficulté du jeu a été calibrée un peu haut. On ne peut pas faire un pas sans tomber sur un ennemi, parfois bien planqué, et du coup on est obligé d’y aller petit à petit. C’est dommage, parce que pour une fois sur micro-ordinateurs, on tenait un jeu de plates-formes au rythme enlevé, qu’il aurait été plaisant d’explorer un peu plus vite.
Ceci dit les stages ne sont pas chronométrés, ce qui contrebalance quelque peu cette difficulté. Et comme les niveaux sont longs, nombreux et bourrés de secrets, une partie complète de Wonder Dog dure un certain temps, à mille lieues d’une partie de Og ! par exemple.
Néanmoins, le soft manque de charme, et le héros de charisme, pour pouvoir prétendre au titre de gloire du jeu de plates-formes. Ceci dit, il n’y a pas non plus des tonnes de bons jeux du genre sur Amiga, alors vous pourriez peut-être vous laisser tenter. Moi pendant ce temps, je vais aller m’acheter quelques vannes pour mon prochain test.