Wasted Dreams aurait dû être édité par Vulcan Software mais ceux-ci ayant laissé tomber le marché Amiga, c’est aux développeurs eux mêmes (Digital Dreams) d’assurer la diffusion de leur programme. Et heureusement qu’ils l’ont édité car ce jeu d’aventure/action en vaut le coup.
L’introduction et l’histoire
Il s’agit d’un scénario futuriste de science-fiction. Cela se passe en 2057, la Terre est aux mains de multinationales et 90% de la population vie dans la misère, la pollution et le crime. Les explorations spatiales n’ont maintenant qu’un seul but : trouver une autre planète pour y installer une nouvelle vie humaine. Votre personnage, un simple soldat, est engagé dans cette incroyable aventure avec 500 autres personnes. Nom de la mission : Explorer FX2. Après 9 mois de voyage, le moral est au plus bas, rien n’a été découvert jusqu’à ce qu’une planète, baptisée Agillera, révèle que l’on pourrait vivre à sa surface. Rapidement, le campement s’installe et les premières explorations débutent. Les découvertes sur cette planète vont croissantes et il est temps d’en informer la Terre. Une partie de l’équipage est alors volontaire pour retourner sur Terre, parmi eux, il y a vous et votre ami Harper. Le décollage a eu lieu et quelques minutes après, une explosion illumine le vide : la navette a été touchée par un tir provenant d’Agillera. Vous arrivez à vous en sortir grâce à un petit module de secours mais celui-ci, incontrôlable, s’écrase sur la planète et vous perdez connaissance. Une fois réanimé, vous vous trouvez perdu sur cette planète, loin de votre campement…
L’introduction est une séquence cinématique de plusieurs minutes avec une voix digitalisée qui reprend le scénario précédemment décrit. Elle pèse 300 Mo sur le cédé et vous permet directement d’entrer dans l’atmosphére particulière de Wasted Dreams.
Un produit soigné
En plus de cette magnifique introduction, les nombreux points du jeu ont été réalisés avec un grand soin. D’abord, pas besoin d’installer le programme sur disque dur, tout est accessible depuis le cédé. Le manuel et les textes à l’écran ont été traduits en 16 langues dont le français (ce qui est un plus très apprécié dans ce type de jeu). Pendant la partie on pourra activer les voix digitalisées en plus des textes à l’écran mais ceux-ci s’avèrent rapidement désuets car les voix ne sont qu’en anglais (lire du texte en français et écouter sa traduction en anglais est peu utile). Au total, les voix parlées occupent 100 Mo.
Le scénario met en scène deux personnages (vous et Harper) ce qui permet de jouer seul ou à deux, chose innovante dans un jeu d’aventure/action. Les mouvements des personnages (y compris les ennemis) sont très réalistes, les développeurs appellent cela le « roto scope », cela gère tous les mouvements (marche, course, levé des bras, coup de poing, …). Le roto scope aurait pu être plus démonstratif si les brosses n’étaient pas aussi petites.
Le point à développer dans un jeu d’aventure est le scénario, et là, pas de problème il est béton ! Il mêle action, stratégie, finesse, mémoire, habileté et il inclut des passages obligatoires au sein d’une aventure totalement libre d’action. Les textes sont explicites, toujours en accord avec l’ambiance et parfois, vous aurez droit à des petites phrases ironiques en décalage avec le reste du jeu. L’ambiance est d’ailleurs fortement influencée par des décors de « jungle urbanisée » omniprésents dans Wasted Dreams. Chaque lieu a sa propre ambiance sonore (glauque, angoissante, reposante, nature, …) couplée avec des plans graphiques bien faits malgré leur faible résolution (PAL 640x240).
Le meilleur là dedans c’est que tout ceci n’est pas gourmand en ressources. La configuration minimale est un simple Amiga OCS avec 3 Mo de mémoire et un cédérom x2. Le jeu s’améliore si vous possédez l’AGA (graphismes en 256 couleurs), plus de mémoire (ambiance sonore plus fournie) et un processeur et un lecteur de cédérom plus rapides (le chargement des voix et le changement de lieu se fera plus rapidement).
La jouabilité
Les personnages sont contrôlables avec une manette ou avec le clavier, ils répondent bien aux sollicitations du joueur et leurs déplacements sont fluides. En mode deux joueurs, on peut activer l’option coopérative ; celle-ci annule les dommages infligés à vous par votre coéquipier et inversement, histoire de ne pas perdre bêtement de l’énergie. Les armes à votre disposition son vos poings et quelques pistolets plus ou moins puissants. Au total, trois pistolets sont disséminés dans le jeu : c’est peu et on aurait aimé avoir un plus grand choix (fusils, lasers, …) ; même si à un moment du jeu vous pourrez trouver des grenades, elles ne seront que rarement utilisées.
Les ennemis disposent d’armes également mais il faut savoir qu’ils ne sont pas forcément contre vous ; mais ils riposteront si vous les attaquez. De plus, dans le cas où vous tuez ces personnages, certains d’entre eux perdront leurs munitions, voire leur arme. Ces munitions sont très importantes car elles sont en quantité limitée, tous comme votre énergie. Ces deux paramètres peuvent être régénérés dans des lieux bien précis et ces lieux auront un rôle de premier ordre dans votre quête. Une sacoche est à votre disposition : c’est là où vous entassez les objets que vous prenez. Pensez à tout prendre sur votre passage, on ne sait jamais. L’utilisation des objets est souvent logique (une clé pour ouvrir une porte) mais parfois plus ardue (couper un câble avec un éclat d’obus) ou amusant (donner quelques bouteilles à un ivrogne pour qu’il nous lâche quelques informations). Dans tous les cas, une petite animation sera jouée dans le petit cadre au bas de l’écran à chaque fois qu’une séquence pourra être réalisée.
Le scénario se bâtit petit à petit, n’hésitez pas à parler aux personnes que vous rencontrez ou à allumer des terminaux pour avoir quelques informations supplémentaires sur votre situation. Parfois, une carte vous sera donnée pour vous aider (appuyez sur « M » lorsque vous êtes dans les égouts).
En gros, la difficulté a été bien dosée, bien qu’au début la prise en main du système de tir soit délicate (on recule sous l’impact des balles ennemies). De nombreuses embûches vous attendent (combat tactique, investigation palpitante, énigmes, …) mais tout cela peut être facilité car vous pouvez sauvegarder votre position à n’importe quel moment de la partie.
Un grand hit ?
Wasted Dreams est un bon jeu, on ne peut pas dire le contraire. Il est dans la lignée des Flashback et autre OnEscapee. Ses atouts reposent sur un scénario bien ficelé qui mêle action et réflexion avec la possibilité d’y jouer à deux. Les anglophones lui accorderont un intérêt encore plus grand car des voix digitalisées de qualité en anglais ponctuent toutes les scènes du jeu. Cependant, on aurait aimé une version tirant parti des cartes graphiques (plus de couleurs, plus grande résolution et quelques effets graphiques comme le brouillard, la pluie, les jeux de lumières, …) et plus d’énigmes à résoudre. Wasted Dreams est le Flashback de 1999.
[Test issu d’Obligement - http://obligement.free.fr]