Unreal est un jeu vidéo Amiga publié par Ubi Soften 1990 .

  • 1990
  • Action

Test du jeu vidéo Unreal

4/5 — Exceptionnel ! par

Développé par Ordilogic Systems, édité par Ubisoft.

Finalement, les catégories généralistes ont du bon : comment classer Unreal dans une autre catégorie que le jeu d’action, lui qui est à la fois un shoot ‘em up et un jeu de plates-formes mâtiné de beat ‘em all ? Attends, mais n’importe quoi ! Unreal c’est un FPS, tout le monde sait ça. Oui mais ça c’est le Unreal d’Epic Games. Moi je vous parle de celui d’Ordilogic. Vous connaissez tous ce studio belge, mais sous sa seconde incarnation : Art & Magic. Eh oui, les développeurs du célèbre Agony, qui sortaient un an plus tôt un autre titre baignant dans une atmosphère surréaliste mâtinée d’éléments de fantasy.

LE RETOUR DE LA MAMIE

Iseult, ou Isolde pour les Saxons, c’est un peu le prototype médiéval de la princesse Peach. Elle passe son temps à se faire enlever et tout ce que les îles bretonnes comptent de preux héros se lancent courageusement à sa recherche, espérant obtenir ses faveurs en retour. Et généralement ça finit mal. Bref. Aujourd’hui le héros ne s’appelle pas Tristan, mais Artaban, qui a visiblement délaissé sa Cléopâtre, elle aussi bien allumeuse mais inaccessible. Vêtu d’un simple pagne mais bien monté (monté sur un dragon pour être plus précis), le héros, probablement pas peu fier comme lui-même, parcourt la campagne environnante jusqu’à atteindre la forteresse où est séquestrée la belle.

VA, COURS, VOLE ET ME VENGE

Unreal est un jeu d’action qui alterne les phases de shoot ‘em up en trois dimensions typées Space Harrier (si ce n’est que le héros est juché sur un dragon et non pas muni d’un jet-pack) et les séquences de plates-formes/hack ‘n slash agrémentées de quelques énigmes basiques, vues de profil.

L’univers d’Unreal reprend nombre de poncifs de l’heroic-fantasy, et c’est ainsi que vous traverserez forêts, cavernes, forteresses, volcans et montagnes enneigées, affrontant au passage les orcs, dragons et démons d’un bestiaire archétypique, auxquels s’ajoutent quelques dinosaures anachroniques.

Les huit niveaux que comprend le jeu se décomposent aux deux tiers de vol à dos de dragon, et le reste à pied. En vol, vous devrez éviter les différents obstacles (rochers, arbres, jets de lave…) et tirer sur les ennemis statiques postés le long du parcours. Vous obtiendrez des bonus de puissance (vous pourrez ainsi tirer jusqu’à cinq boules de feu à la fois), de quoi restaurer votre santé (représentée par un pourcentage, le maximum étant 99%), ou encore une invincibilité temporaire.

À pied, il faudra sauter et donner des coups d’épée pour vous frayer un chemin jusqu’au bout d’un niveau tout ce qu’il y a de plus linéaire. Certains obstacles ne peuvent être franchis qu’avec un minimum de jugeote, et il faudra trouver le moyen de se construire un passage sûr. Ainsi, votre épée peut adopter certaines propriétés de ce qu’elle touche : si vous touchez un feu, elle s’enflamme, une bulle d’eau et elle vous servira d’extincteur… Vous pourrez même tirer des boules de feu pour éliminer les ennemis distants.

AUX FRONTIÈRES DU RÉEL

Mine de rien, Unreal est un jeu très attrayant, visuellement parlant. Certes, il accuse le poids des ans et les graphismes ne sont pas aussi fins que les productions ultérieures sur la bécane - d’autant que le moteur de jeu utilisé est déjà un peu vieillot pour l’époque - mais le design est vraiment plaisant, notamment les décors, et les couleurs sont superbes, ce qui est plus ou moins une constante sur Amiga.

Les animations sont également un point fort d’Unreal, et nous saluerons entre autres les phases de shoot ‘em up en 3D, particulièrement le dernier niveau du genre avec la forteresse volante qui tourne sur elle-même pendant que vous l’approchez, évitant tant bien que mal les jaillissements de flammes, hommage à Galaxy Force 2. Concernant la bande-son, le constat est moins bon : les thèmes expérimentaux de l’écran-titre laissent place à de simples bruitages durant le jeu, qui tentent sans grande conviction de retranscrire les bruits de la faune locale.

Quoi qu’il en soit, Unreal est plutôt agréable à regarder, et, ma foi, plutôt agréable à jouer également. La maniabilité est somme toute correcte, même s’il existe un petit temps de latence entre le moment où l’on déclenche l’injonction et le moment où l’avatar réagit. Le principal problème du titre d’Ordilogic provient finalement de son level-design parfois bancal, les phases de shoot ‘em up s’étirant en longueur plus que de raison et les séquences de beat ‘em all souffrant de zones mortes, où l’on ne fait qu’avancer sans rien pour s’opposer à nous.

De fait les premières sont bien plus compliquées que les deuxièmes, alors que, paradoxalement, il y a moins besoin d’être précis lorsqu’on est en vol : les tirs touchent facilement l’adversaire. La durée de vie, enfin, est très raisonnable puisque les niveaux sont longs et nombreux.

Unreal