Même s’il n’est pas un développeur particulièrement reconnu dans le milieu, milieu où seules deux grosses pointures tiennent les rennes, Core Design n’en a pas moins signé quelques point’n click de très grande qualité. Après Curse of Enchantia, je vous propose un voyage d’une toute autre sorte.
VINGT-MILLE LIEUES DANS L’ESPACE
Vous êtes Boris Verne, un paisible jeune homme qui vivait une vie franchement monotone jusqu’à ce qu’il rende visite à son oncle.
Le vieux tonton étant moitié fou, Boris n’est pas très chaud, mais les liens familiaux finissent par l’emporter. A peine arrivé, vous constatez que la folie du pseudo-scientifique ne s’est pas arrangée, mais lorsqu’il vous laisse seul en présence de sa nouvelle invention, vous ne pouvez vous empêcher d’appuyer sur tous les boutons.
Et ce qui devait arriver arriva : l’Inducteur de Réalité Virtuelle vous transporte à l’autre bout de l’univers, dans une galaxie dirigée d’une main de fer par le tyran du coin, le Roi Doré.
DANS UNE GALAXIE FORT LOINTAINE…
Hormis son cadre éloigné des canons du genre, Universe est un point’n click très classique. On y évolue à travers plusieurs planètes et astéroïdes en suivant les indications que l’on trouve ici et là, et en ramassant des tas d’objets inutiles au premier abord, mais qui vont se révéler indispensables.
Pour se déplacer de planètes en planètes, on mettra rapidement la main sur un PTV, un vaisseau spatial monoplace. Les commandes à l’intérieur de celui-ci sont les suivantes :
quitter la planète pour décoller,
atterrir pour… atterrir, la vie est bien faîte,
choisir la destination pour sélectionner la planète où se rendre sur un atlas galactique,
et choisir le quadrant pour choisir quel quartier de la planète on veut visiter.
Pour le reste, vous vous déplacez à la souris et sélectionnez un objet avec le clic gauche. Le menu principal propose de prendre un objet quelque part dans le décor, de visualiser un endroit précis, d’accéder à votre inventaire, de parler, de se battre ou de sauvegarder.
La dernière option est l’icône d’action, qui ouvre un sous-menu où vous pourrez :
insérer un objet, genre une clé ou une carte dans une serrure,
pousser ou tirer un objet,
manger quelque chose (je ne me souviens pas avoir mangé quoi que ce soit, mais ça doit bien servir),
revêtir, typiquement un déguisement,
jeter un objet sur quelque chose ou quelqu’un,
attirer un objet vers vous,
se cacher quelque part,
ou sauter, notamment dans votre PTV comme Starsky & Hutch dans leur Ford Gran Torino.
DEPAYSANT
Universe se montre fort plaisant. Son ambiance à contre-courant de ce qu’on a l’habitude de voir dans un point’n click, parsemée de touches d’humour mais pas abracadabrantesque comme une production Lucas, y sont pour beaucoup.
Ses beaux paysages peints, l’une des marques de fabrique, si l’on peut dire, de Core, aussi. Toutefois les sprites (manquant souvent de détails) s’y intègrent moins bien que ne pouvaient le faire ceux de Curse of Enchantia, et globalement les décors manquent tout de même d’un poil de variété.
Nos ouïes sont toujours les parents pauvres dans l’histoire, et seuls les bruitages - de qualité tout de même - nous accompagnent durant notre quête.
L’interface de Curse of Enchantia, toute en icônes, a été conservée mais s’est vue simplifiée. Par exemple lorsqu’on décide de sauter, plus besoin d’indiquer dans un sous-sous-menu par-dessus quoi on saute, on clique simplement à l’écran et basta.
Le jeu est également plus diversifié, avec la possibilité de s’essayer à un Space Invaders-like dans un des bars du jeu, et on note même une phase de shoot’em up en 3D assez bien foutue, quoiqu’ultra-simpliste, puisqu’il suffit de poursuivre des fuyards. Il n’y a pas de jauge d’énergie ou quelque notion de survie que ce soit, donc impossible de mourir. Mais n’empêche que cette adjonction est sympa.
Universe, à l’image de son grand frère, n’est ni très difficile - même si certaines scènes nécessitent un minimum de réflexes - ni très long, et globalement vous ne bloquerez jamais devant une énigme. Au pire vous risquez de faire des allers-retours entre les planètes pour récupérer un objet oublié, mais c’est tout.
Core Design se crée donc une petite école en marge des blockbusters, mais leur passion naissante pour le genre ne sera finalement qu’une idylle, et de mémoire ils n’ont pas développé d’autres point’n click.