Thundercats est un jeu vidéo Amiga publié par Eliteen 1988 .

  • 1988
  • Action

Test du jeu vidéo Thundercats

1.5/5 — Bof… par

Décidément, je vogue d’étron en étron sur le vaste océan amigien en ce moment. En mémoire du dessin animé des années 80, que je n’appréciais que moyennement d’ailleurs, j’ai voulu laisser sa chance à ce jeu. Mal m’en a pris puisque Gargoyle Games a commis un acte de vandalisme envers tout l’univers du JV avec Thundercats.

LE RETOUR DE LA MOMIE

Si vous ne connaissez pas le dessin animé, les Thundercats, ou Cosmocats en France, c’était une sorte d’émule des Maîtres de l’Univers dans lequel un groupe d’hommes-félins, menés par un courageux prince lion à l’épée magique, menait une guerre sans relâche contre les hybrides d’humains et d’animaux de Mumm-Ra la momie vivante (les créateurs font la différence entre les chats et les autres bestioles, va comprendre).

Aussi vous ne serez pas surpris si l’histoire, résumée sur un simple écran où elle est d’ailleurs écrite en très gros histoire de remplir l’espace vide, l’histoire donc, est la suivante : Mumm-Ra a volé l’oeil de Thundera (un artefact de grande valeur pour les Cosmocats), oserez-vous venir le lui reprendre ? Bah forcément connard, sinon y’a pas de jeu…

CA MERITE REFLEXION

Thundercats est un jeu d’action à la limite du beat ‘em all bête et méchant. Il se compose de quatorze niveaux, aucun n’étant gardé par le moindre boss.

Un niveau ne se termine que lorsque vous atteignez une sorte de poteau marqué de votre emblème. Votre score est alors décompté, le jeu prenant en compte le nombre d’ennemis tués et le temps restant s’il y’en a.

Adieu donc les combats dantesques que l’on s’imaginait déjà, contre Mumm-Ra en personne ou l’un de ses sbires récurrents, Vulture-Man, le crapaud ou un autre. Bah, de toute façon, oublions les combats dantesques, il n’en est pas question ici : Lion-O le prince ne sait que sauter péniblement par-dessus les trous et les pièges et frapper à courte portée tout ennemi qui se présente devant lui.

Et pour le coup, il va pouvoir mettre la machine à baffes en automatique, puisque lesdits ennemis (nains, chauves-souris, humanoïdes peu engageants, etc.) arrivent en pagaille, devant vous comme derrière, et en quantité illimitée. Pire, le jeu est chronométré et lorsque le chrono arrive à zéro, Mumm-Ra apparaît en haut d’écran et il pleut littéralement deux fois plus d’ennemis qu’avant.

Malgré tout, notre lionceau n’est pas démuni pour autant : il pourra trouver des items de vie (ils sont très nombreux mais, comme à la moindre touche vous perdez une vie, vous verrez qu’ils ne sont pas de trop), ou bien un pistolet laser remplaçant votre épée à courte portée.

A certains moments, il vous faudra aussi prendre le contrôle d’un hovercraft pour franchir un grand vide. Vous le garderez ensuite jusqu’à la fin du niveau. Il peut tirer droit devant lui, mais il faudra vous positionner correctement en vertical pour viser vos adversaires.

AU TEMPS POUR LA NOSTALGIE

Bon, déjà le dessin animé a pris un sacré coup de vieux, en même temps que ceux qui le regardaient. Autant on voyait ça comme une série vachement épique quand on était gamins, autant avec le recul l’histoire fait vraiment pitié. N’espérez pas plus du jeu.

Espérez d’ailleurs plutôt moins, à commencer par des graphismes à faire pleurer de rire un joueur de Colecovision (poussez pas, y’en aura pour tout le monde). Les décors ont un fond vide, seul le haut de l’écran ressemble vaguement à quelque chose, mais sans même atteindre une qualité digne d’une Master System (et de deux). S’ajoutent à cela des sprites tellement peu détaillés qu’ils feraient passer les jeux CPC ou Spectrum pour du pixel art (et paf, deux d’un coup). Et les couleurs ! Mon dieu, ces couleurs à faire dégobiller un adepte de la NES (ça y’est, j’ai fâché une bonne majorité des lecteurs ? Je peux continuer ?)…

Le pire, c’est que ça, on peut s’en rendre compte rien qu’en regardant trois screens. Et pourtant il y a des gens, comme vous et moi donc à peu près normaux, mais qui ont malgré tout acheté le jeu. Mais merde, personne leur a parlé des animations auprès desquelles l’Homme de Fer passerait pour l’Homme qui valait Trois Milliards (désolé les djeunnz, c’est une private joke pour les vieux) ? Personne les a prévenus qu’écouter la BO de Thundercats pouvait provoquer le cancer des testicules par le principe des vases communicants ?

Moi j’appelle ça de la non-assistance à personnes en danger. En danger de rupture nerveuse notamment, lorsqu’ils auront compris que jamais, au grand jamais, ils ne pourront se faire à la gravité gigantesque de Thundera qui retient Lion-O collé au sol lors de ses sauts, pas plus qu’à la portée ridicule de son opinel.

Lorsqu’ils auront compris que le seul moyen d’arrêter les vagues interminables d’ennemis, c’est de couper le jus à l’Amiga. Oui, Thundercats dure quatorze niveaux, mais franchement : à qui oseriez-vous imposer un tel supplice ? Qui détestez-vous tant, que vous l’obligeriez à subir une telle répétitivité ?

En fin de compte, Thundercats c’est comme mettre des coups de boule dans un radiateur. On est hyper content quand ça s’arrête.

Thundercats