Comment faire un jeu commercial avec une qualité technique pitoyable ? C’est le défit d’Alive Mediasoft qui nous présente un jeu d’aventure/RPG du nom de The Prophet.
RPG ou aventure ?
Alive Mediasoft est un éditeur anglais qui a récemment déposé le bilan. Pour supporter l’activité ludique sur Amiga, ils n’ont pas hésité à publier des jeux bas de gamme tels que MoonBases, Blade et plus récemment, une vraie-fausse mise à jour de Goal. Des démos de ces jeux sont d’ailleurs incluses sur le cédé. Parmi leur catalogue de jeux, on trouve The Prophet, un RPG (ou JDR, jeu de rôle) à la Dungeon Master développé par l’équipe de Lost Legends. Il est donc fourni sur cédérom mais on ne peut pas le lancer à partir de ce support et une installation complète sur disque dur est obligatoire. The Prophet requiert une configuration très modeste : tout Amiga avec 2 Mo de mémoire, un disque dur et un cédérom, mais comme souvent, un processeur plus véloce et un peu de mémoire supplémentaire ne font pas de mal. La carte graphique est inutile puisque l’affichage est obligatoirement en PAL et le chipset utilisé est l’OCS.
Techniquement pauvre
L’introduction est inexistante et le menu super simpliste. L’unique possibilité est de démarrer ou charger une partie. Pour commencer, il vous faut générer un personnage (le vôtre). Plusieurs critères sont modulables tels que la force, l’intelligence, le charisme, l’endurance, etc. Les points dans chaque critères sont donnés aléatoirement et il suffit de cliquer sur « Reroll » pour changer toutes les caractéristiques de votre personnage. L’intelligence est plus que nécessaire puisqu’elle vous permettra de vous perfectionner lors des combats. L’endurance aussi est un critère crucial puisque vous perdez des points de vie à chaque déplacement. Veillez donc à prendre un personnage bien équilibré et non un gros lourdeau ;o).
Les graphismes sont dignes des jeux Amiga des années… 1980 ! La palette de couleurs est pauvre et les graphistes n’ont pas usé de génie pour réaliser les décors et les personnages du jeu. L’ambiance sonore est à peu près dans le même ton, les musiques sont à priori pas mal mais elles sont coupées à chaque fois que vous faites une action spéciale (combats, entrée dans une taverne, …) et ne se relancent plus ensuite ! Les quelques sons sont très ordinaires et répétitifs. En un mot, c’est une qualité minable !
200 000 lieux !
Comme dans la majeure partie des RPG des années 1980, les déplacements se font case par case. Ils s’exécutent grâce aux boutons de direction sur l’écran ou avec les flèches du clavier. L’inventaire est bien sûr présent avec tout un tas d’objets utilisables (différentes formes de nourriture, des médikits, des clés, des armes, des autocollants « I Love Petro », etc.). Vous partez donc à l’aventure avec tout ceci. Les débuts se font sur les docks mais on s’enfonce vite dans la ville : Primal City.
On déambule dans les rues de la ville et on tombe ici ou là sur des tavernes ou des huttes de magiciens. Ces lieux sont particulièrement importants pour reprendre des forces, acheter des potions ou tout simplement se faire embaucher pour gagner quelques précieux deniers. Votre personnage se fatigue vite (se cogner contre un mur fait perdre des points de vie) mais l’option « dormir » est là pour recharger les batteries.
Les rencontres sont multiples : citadins, monstres, voyous,… et il faudra combattre souvent pour arriver à ses fins. Les combats sont assez monotones même si on peut administrer les coups sous différents angles. Les résultats des combats sont directement influencés par les capacités de votre personnage (notamment avec les points de dextérité et de force) d’où l’importance de choisir un héros aux possibilités vastes. En cas de victoire lors des combats, on récolte des points d’expérience qui peuvent ensuite accroître certaines des compétences du personnage. L’aventure est très longue, on peut entrer chez les habitants de la ville et on peut parfois recevoir des indications sur tel lieu ou sur telle personne. La ville est un véritable labyrinthe et votre carte ne sera pas superflue. La localisation se fait avec les 4 points cardinaux et avec des coordonnées, et la ville est tellement grande que les auteurs ont inclu des portes de téléportation aux extrémités de la carte.
Conclusion : j’aime mieux Heretic 2 ;-)
La série des Ishar m’avait plu et les RPG sont ensuite devenus assez rares. The Prophet signait donc le retour de ce style de jeu sur notre bécane mais il faut se rendre à l’évidence que les RPG en 2D sont démodés. De plus, les graphismes immondes et l’ambiance sonore peu originale de The Prophet rendent ce jeu particulièrement fade. On aurait aimé des graphismes supportant la carte graphique et un mode multi-joueurs. The Prophet est mal réalisé et aucunement original.
[Test issu d’Obligement - http://obligement.free.fr]