The Colonel's Bequest (a Laura Bow Mystery) est un jeu vidéo Amiga publié par Sierraen 1989 .

  • 1989
  • Aventure

Test du jeu vidéo The Colonel's Bequest (a Laura Bow Mystery)

4/5 — Exceptionnel ! par

Quand on demande quels jeux d’aventure sont indispensables, en général deux écoles s’affrontent. Quoi qu’il en soit, les réponses sont un peu toujours les mêmes : les LucasFilm Games/LucasArts, et les Sierra.

The Colonel’s Bequest entre dans la deuxième catégorie, que je découvre avec ce jeu, à priori pas le plus connu de la firme. Eh, arrêtez de me jeter des tomates, j’ai le droit de pas connaître ! Eh ! Arrêtez, j’ai dit !

LE COLONEL MOUTARDE, AVEC LE CHANDELIER DANS LA CUISINE

Vous incarnez Laura Bow, une détective en herbe qui refera plus tard son apparition dans The Dagger of Amon Ra, merci Wikipedia. Vous êtes invité(e) par votre meilleure amie pour un week-end chez grand-tonton.

En effet, le colonel Dijon, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a réuni sa famille pour leur parler d’héritage. Chacun héritera à parts égales de la fortune du vieillard. SAUF s’il ou elle venait à mourir avant le vieillard, auquel cas sa part serait partagée équitablement entre les survivants.

Peu après cette révélation fracassante, les meurtres commencent à s’enchaîner. Ce qui n’a rien d’étonnant, vu l’aspect extrêmement vénal qu’ont affiché tous les convives présents sur les lieux.

Vous décidez de mener l’enquête. Bah, de toute façon y’avait rien à la télé. Bah, de toute façon la télé existait pas encore, on est en 1929.

LES DIX PETITS COCHONS

L’intégralité de l’enquête se déroule en une nuit - plus précisément de 19h à 3h du mat’ - dans le domaine du colonel. Imaginez une barraque bien flippante, à la Twin Peaks mais plantée au milieu d’un bayou de Louisiane. Vous avez devant vous la grande maison coloniale, sur deux étages plus un grenier et une cave, le jardin à l’anglaise, les dépendances et divers lieux un peu particuliers : un kiosque, un cimetière… Tout va se dérouler là.

Bon, quand je dis de 19h à 3h, ne croyez pas que le jeu dure huit heures non plus. Mais il est divisé en huit actes, qui progressent dans le temps à mesure que vous découvrez de nouveaux indices.

Votre père vous apparaît en vision au début du jeu, vous introduisant (beurk, c’est sale l’inceste…) au maniement du jeu. Il vous conseille notamment de tout noter, ce que Laura fera toute seule à chaque fois que vous trouverez quelque chose, à condition que vous ayez récupéré votre journal en début de partie. Cela n’aura pas de grande incidence dans le jeu, ça servira uniquement à calculer votre pourcentage de complétion à la fin.

Dans la pratique, c’est assez simple : lorsque vous entrez dans une pièce, il suffit de pointer n’importe quel objet présent pour en obtenir une brève description. Lorsque vous voulez interagir avec un objet, approchez-vous en et entrez une commande. Il existe des commandes de base (ouvrir, déplacer, regarder, ramasser, etc.), il vous suffit alors d’écrire le nom de l’objet. Si jamais vous faites une faute, le jeu vous envoie péter.

Par exemple, pour donner un biscuit au perroquet, il suffit d’appeler la commande « give » et d’écrire « crackers to parrot ». Ah vi, le jeu est en anglais. À moins qu’il n’existe un moyen de mettre en français, mais je n’ai pas trouvé.

La plupart du temps, vous pourrez vous balader à loisir sans être inquiété. Laura n’est pas de la famille, après tout. Il est néanmoins possible de mourir. Si vous vous approchez trop des alligators par exemple, ou si vous êtes mal équipé pour faire telle ou telle chose.

Par contre, attention dans la salle de bain. Si vous utilisez les toilettes, le jeu se contentera de cacher la scène en vous demandant si vous vous croyez dans Leisure Suit Larry. Mais si vous décidez de vous doucher, VOUS VOUS FEREZ ASSASSINER ! Je sais bien que je vous spolie, mais j’ai trouvé cette mort si injuste que je vous la donne d’avance.

LE CLUEDO DE CHEZ SIERRA

L’ambiance du jeu est à mi-chemin entre le célèbre jeu de société et les romans de la non moins réputée Agatha Christie, et c’est ce qui fait la principale force de ce jeu (à condition d’aimer bien sûr).

Parce que visuellement c’est pas la joie. Le jeu tourne en seize couleurs et le dessin n’est pas ce qui se fait de plus beau. Les animations sont très robotiques, et il est par exemple amusant, en début de jeu, de voir votre amie s’avancer vers vous en déplaçant d’abord sa moitié supérieure puis sa partie inférieure.

L’aspect sonore n’est pas non plus exceptionnel, loin s’en faut. La musique n’apparaît que rarement et les bruitages sont ignobles, ce qui fait perdre un peu de l’ambiance noire propre au jeu.

Même la jouabilité n’est pas parfaite. Trois points gênants en sont la cause : les déplacements difficiles, le fait qu’on doive se coller à un objet pour interagir avec lui (ce qui est problématique du fait du premier point) et les noms. Mais ça c’est plus un problème perso : je n’ai aucune mémoire des noms, donc les discussions sur telle ou telle personne m’ont posé de graves difficultés.

Hormis cela le jeu n’est pas très difficile, en dehors de la mort injuste dans la douche. On progresse sans trop de difficulté, il n’y a pas de grosses énigmes, c’est surtout les discussions à espionner qui feront avancer le shmilblick.

Le jeu est long, sans plus. Il a ses qualités et ses défauts, comme on vient de le voir, mais il dispose surtout d’un vache de caractère digne d’un Sherlock Holmes ou d’un Hercule Poirot, et rien que pour ça il mérite une bonne note à mon avis.

The Colonel's Bequest (a Laura Bow Mystery)