Je HAIS les jeux de foot ! Je trouve ça anti-ludique, de toute façon j’aime pas ce sport et de manière plus globale j’aime pas le sport tout court. Na. Bon, par contre j’aime bien Soccer Kid. Mais ça change rien à l’histoire.
FALLAIT Y PENSER
Soccer Kid était si je ne m’abuse une sorte de jeu officiel, sans vraiment être officiel justement, de la coupe du monde de football qui s’est déroulée aux Etats-Unis en 1994. Mais plutôt que de nous sortir un bête ISS maison (PES n’existait pas encore, je crois pas), les développeurs ont eu une idée de génie : engager un scénariste.
Et celui-là aussi a eu une idée de génie : écrire n’importe quoi et faire passer ça pour une idée de génie. Et l’équipe commerciale a trouvé ça génial. Ca quoi ? Ca :
Y’a un extraterrestre un jour, qui se pointe sur Terre dans son navire spatial à la Albator, et qui est du genre très très vénal. Il a tendance à voler tout ce qui brille et, justement, s’empare de la coupe du monde, qui sera un chouette trophée dans sa collection.
Mais pas de pot, comme le gars est un peu manche sur les bords, il se crashe sur Terre. Catastrophe ! La coupe du monde vole en éclats, et tant qu’à faire chier chacun des morceaux se retrouve dans un pays différent. Le Soccer Kid se lance à leur recherche, ce qui est totalement absurde puisqu’il doit avoir dix piges au mieux et ne passerait de toute façon pas les portiques de sécurité de l’aéroport avec ses crampons.
Ah oui c’est sûr, n’est pas scénariste qui veut…
EN AVANT IL FAUT FONCER DROIT AU BUT…
Premier truc amusant, parmi les réglages tous plus basiques les uns que les autres, on trouve la possibilité de changer la couleur du maillot et du short du héros, ce qui n’apporte rien au jeu mais dénote une certaine attention aux détails.
La pommade étant passée, place au jeu. Non, Soccer Kid n’est pas un jeu de sport, mais bel et bien un jeu de plates-formes. Il est réparti sur cinq pays donc, chacun d’entre eux étant composé de trois sous-niveaux, le dernier gardé par un boss.
En Angleterre, vous visiterez la banlieue bourgeoise, la campagne au lever du jour et la capitale londonienne. En Italie, ce sont les ruines romaines, Venise et la Riviera qui vous attendent. En Russie, place à la forêt, au porte-avion et à la Place Rouge. Le Japon vous dévoilera tout d’abord son terroir traditionnel, puis son train à grande vitesse et enfin, son usine high-tech. Pour finir votre périple, les Etats-Unis et leur Grand Ouest, la Californie et New York. Dans chaque stage vous aurez des ennemis et boss spécifiques (pizzaiolos en Italie, surfeurs en Californie, soldats russes en Russie…).
Rien de bien surprenant jusque là. Ce qui différencie notre mini-Zidane de ses confrères héros de JV, ce sont ses capacités à gérer sa balle. Lorsque vous avancez, vous poussez en même temps le ballon. Mais bien vite il va vous falloir apprendre à vous en servir de plusieurs façons : comme une arme en tirant vers l’avant ou en jonglant pour le propulser en l’air, ou encore comme un ressort en prenant appui sur lui pour atteindre des hauteurs vertigineuses.
Ceci afin de ramasser les nombreuses sucreries qui gonflent votre score, des vies supplémentaires, des recharges d’énergie, mais surtout des cartes.
Il y a onze cartes de joueurs par pays, dissimulées un peu partout (en l’air, derrière de faux murs ou un faux sol…), et toutes les récupérer vous permet d’accéder à un niveau bonus. Celui-ci est une sorte de mini-labyrinthe où vous devez ramasser le plus de bonus possible en temps limité.
PAS POUR LES MANCHOTS
Soccer Kid ressemble à peu près autant à un jeu de foot que Captain Tsubasa ressemble à un documentaire sur ce sport. Disons que les deux se permettent d’assez grandes libertés avec les règles si vous voyez ce que je veux dire.
D’ailleurs, Soccer Kid a une certaine ressemblance avec ces dessins animés débiles de notre enfance, mais plus encore avec L’école des champions tant la ressemblance entre les deux héros est importante (la coupe au bol qui veut ça sans doute). Globalement, le jeu est assez joli, avec des personnages dessinés de manière humoristique et des décors relativement simples mais très colorés.
Les animations sont convaincantes, que ce soient celles des ennemis comme celles du héros. La partie musicale est par contre assez quelconque, les mélodies manquant d’imagination.
Niveau scénar’, c’est du grand portnawak (un peu comme le sketch de Gad Elmaleh quand il écrit ce que lui dicte le public, pour ceux qui ont vu son premier spectacle), mais on ne sait pas trop si c’est voulu ou non, tellement on est blasé par les histoires à la con dans les JV.
Il faut aussi un certain temps d’adaptation - très long dans mon cas - pour se faire aux mouvements spéciaux avec le ballon, mais ça vient avec la pratique et, de toute façon, c’est surtout utile pour ramasser les bonus.
Cela dit malgré son look, Soccer Kid n’est pas vraiment simple, notamment lors des affrontements contre les boss, pour lesquels il faut trouver ze technique. Le jeu est long, mais les quinze niveaux sont très linéaires.
En conclusion, je conseille Soccer Kid à tous ceux qui cherchent un bon jeu de plateau, même à ceux qui n’aiment pas le foot et regrettent leur abonnement à Canal.