Puisqu’un quatrième épisode est sorti il n’y a pas très longtemps, voici une occasion de revenir sur l’épisode fondateur d’une petite saga de point’n click bien sympas, en marge des mastodontes de chez Lucas ou Sierra.
LE LION, LA SORCIERE ET… UN AIR DE DEJA VU
Si Curse of Enchantia (voir l’excellentissimement génial test un peu plus haut dans la liste) est semble-t-il tiré du premier volume des Chroniques de Narnya, Simon the Sorcerer en est une parodie assumée.
Simon, jeune ado un peu rêveur, trouve un livre dans son grenier (du moins c’est son chien qui le trouve) et, sans qu’il comprenne pourquoi, l’ouvrage l’aspire et il se retrouve dans un monde d’heroic-fantasy.
Sur le point de servir de dîner à une bande de gobelins en vadrouille, il est sauvé par son chien et atterrit on ne sait trop comment dans la masure d’un puissant sorcier du nom de Calypso.
Par magie (forcément), le mage lui apparaît pour lui confier une quête ô combien importante : sauver ses miches de l’affreux sorcier méchant qui répond uniquement quand il le souhaite au nom fort à propos de Sordid.
Et c’est donc en tant qu’apprenti-sorcier que Simon se lance à l’aventure.
FANTASIA
Simon the Sorcerer est un point’n click de facture très classique, à ceci près que les interactions possibles sont écrites en toutes lettres sur un gros tiers du bas de l’écran, ce qui diminue d’autant la visibilité du reste.
Enfin bref, comme dans tout point’n click vous vous dirigez à la souris, vous pointez sur l’objet qui vous intéresse à l’écran (le nom de l’objet apparaît alors en bas) et vous choisissez ce que vous voulez faire avec.
Vous pouvez :
Aller vers un endroit précis de l’écran ou un autre écran
Regarder à un endroit ou un objet pour en apprendre plus
Ouvrir, typiquement une porte ou quoi que ce soit qui est fermé
Déplacer un objet vers un autre endroit
Consommer, genre une soupe par exemple
Prendre un objet et le placer dans votre inventaire, visible lui aussi dans la partie basse de l’écran, à droite
Fermer un truc ouvert
Utiliser un objet de votre inventaire
Parler à n’importe qui, depuis le tavernier jusqu’à une souche d’arbre bavarde
Porter un déguisement
Donner quelque chose à quelqu’un
Rapidement, vous allez mettre la main sur une carte magique. Lorsque vous atteignez pour la première fois un endroit important, il apparaît sur la carte. A partir de ce moment-là, vous pourrez, n’importe quand, vous téléporter à cet endroit, genre parce que vous aviez oublié un objet lors de votre dernière visite, ou tout simplement parce que votre quête nécessite un second passage.
THE SHOW MUST GO ON
Simon the Sorcerer appartient à la classe des point’n click aberrants, où le décorum fantasmagorique se mélange avec des objets du quotidien sans que cela ne pose problème à aucun habitant de ce monde (par exemple un extincteur dans la caverne du dragon ou le gobelin qui utilise un poivrier pour vous assaisonner). Et ce type d’humour décalé est à vrai dire très plaisant.
Les décors sont pour la plupart très agréables à l’œil, le jeu est très coloré et les designs ridicules de la quasi-totalité des figurants les rendent particulièrement attachants, accentuant d’autant l’aspect rigolard du soft. Par comparaison, Simon the Sorcerer se rapproche dans l’esprit des Monkey Island ou des Discworld.
Même si la majorité des décors est statique, le jeu est très vivant grâce à des personnages parfaitement animés. Simon en tête, dont la palette d’animations est très variée.
Côté son, les thèmes musicaux emplissent nos cages à miel de bonheur sucré, les mélodies étant très douces mais surtout, le jeu est entièrement joué. Et les dialogues sont très nombreux. Je me suis aperçu trop tard qu’il existait une version française, et honnêtement même avec un bon (j’estime) niveau d’anglais j’ai eu du mal à tout comprendre, à cause de certains accents ou défauts volontaires de prononciation. Toujours est-il qu’en anglais le jeu est fort bien joué.
La jouabilité est correcte mais le jeu est long, surtout à cause de sa « difficulté ». En effet, les énigmes ressemblent étrangement dans leur fonctionnement, à celles des Discworld, c’est-à-dire qu’elles sont plutôt absconses et qu’on met du temps à essayer de trouver une logique alors qu’il n’y en a pas. Du coup, on croit avoir oublié un objet, on revient en arrière pour rien, on retourne à l’endroit où on bloque… Bref, beaucoup de bruit pour rien, heureusement que la carte simplifie les déplacements. D’autant qu’on n’est pas obligé de résoudre toutes les énigmes dans l’ordre, donc si on en a marre de bloquer quelque part, on essaie de faire autre chose ailleurs, et parfois c’est possible.
N’empêche que Simon the Sorcerer, du moins dans cette version CD32, est très joli et, malgré une certaine frustration lorsqu’on est bloqué, on prend plaisir à y vadrouiller. Et non, Kékidi, il n’y a pas de quêtes secondaires :p