Voilà ce qui arrive quand Renegade se mêle de faire un jeu arcade sur micro. Parce que je sais pas vous, mais moi Ruff’n Tumble me fait ‘achement penser à des trucs genre Blue’s Journey ou Top Hunter. Ah ben oui, c’est pas des références de merde ça madame !
NON, LUI C’EST FRACAS. MOI C’EST PERTES.
Ruff Rogers est un gamin qui joue aux billes. Un point de départ un peu chiant, c’est vrai. Un jour, son sac de billes se déchire et ses billes tombent dans un trou, qui est en fait le passage vers une autre dimension.
Dans cette autre dimension y’a un mec qui s’appelle le Dr. Destiny, et qui met au défi Ruff de récupérer ses billes, comme ça, pour faire chier.
Mais ne s’appelle pas Ruff (combattant en argot amerloque) qui veut, aussi notre chère tête blonde - probablement pote avec Dick Cheney ou Charlton Heston - se dote-t-elle d’une mitraillette pour aller mettre une bonne branlée au docteur farceur.
TUEZ-LES TOUS, DIEU RECONNAITRA LES SIENS
Amis pacifistes qui vous amusez sagement devant Léa Passion Prostituée en fumant un petit cône pour rester peace, passez votre chemin. Ruff’n Tumble se joue de préférence avec un QI d’huître et un pack de Kro, à moitié affalé devant le micro (c’est beau quand ça rime).
Ruff’n Tumble est un jeu de plates-formes / action qui s’étale sur seize niveaux, répartis en quatre mondes. A la fin de chaque monde, vous aurez droit au traditionnel boss. Les stages sont vastes, tant en hauteur qu’en largeur, et on peut s’y déplacer à volonté, revenir en arrière, etc.
Parcourons donc ensemble les vertes étendues de la Forêt Fantaisiste, les sombres dédales de la caverne des Rochers et Trucs, la dangereuse usine où les Etincelles Volent, et les cachots humides du Château de la Destinée (c’est la traduction des noms des mondes, pour les deux blaireaux du fond qui ont pas compris). Oui, parcourons donc tout ça et allons buter du robot, du robot, et encore du robot. Destiny est visiblement membre du fan club d’Eggman, puisque toutes les créatures que vous affrontez sont faites de boulons.
Ruff est donc lourdement armé et peut tirer dans toutes les directions (y compris les diagonales), en sautant, accroupi ou suspendu à une échelle, et pourtant votre tir de base semble bien maigre face aux robots résistants qui vous assaillent. Heureusement, vous trouverez au long du jeu de quoi améliorer votre puissance de feu, en mettant la main sur un rayon laser, un lance-missiles ou un lance-flammes.
Vous obtiendrez aussi de quoi restaurer votre santé, des vies supplémentaires, un bouclier qui vous offre une invincibilité temporaire, des pièces pour gonfler votre score et de rares smart bombs qui nettoient l’écran. Il vous faudra aussi récupérer des clefs pour ouvrir certaines portes verrouillées, et bien entendu des billes. Il vous faut d’ailleurs un certain quota de billes de chaque couleur pour quitter le niveau. Ce qui signifie de nombreux allers-retours afin de récupérer celles que vous aviez oubliées lors de votre premier passage, si vous n’aviez pas fait attention.
MACHINE DE GUERRE
Le héros a une gueule de winner, et l’ambiance du soft avec des ennemis à la Sonic est des plus plaisantes. C’est un bon début, mais surtout, le soft est super beau. Les deux jeux Neo-Geo que j’ai cité au début, ce n’était pas que pour me donner un genre : Ruff’n Tumble leur tient la dragée haute en matière de finesse des graphismes, de décors colorés et de design des sprites. Mais également en matière d’animations puisque celles-ci sont fort convaincantes, et dans une certaine mesure en matière de musiques. Les thèmes sont pêchus, ils manquent simplement d’un poil d’inventivité pour en faire de grands morceaux.
A jouer, Ruff’n Tumble est également très agréable, particulièrement nerveux pour un jeu micro et la longueur des seize niveaux lui confère une durée de vie plus que raisonnable. Malheureusement, le seul défaut du bébé de Renegade est absolument impardonnable. Il est extrêmement difficile, et à vrai dire c’est presque impossible (enlevez le « presque » si, comme moi, vous êtes dotés de deux mains gauches) de boucler les derniers niveaux, comprenez la seconde moitié du jeu en gros.
Et c’est dommage, parce que ça en devient particulièrement frustrant, et on préfère laisser tomber avant la fin.