Rubicon est un jeu vidéo Amiga publié par 21st Century Entertainmenten 1991 .

  • 1991
  • Gun Shooting

Test du jeu vidéo Rubicon

3.5/5 — Très bien par

Développé par Twisted Minds, édité par 21st Century Entertainment.

Surtout connu pour ses jeux de flipper, 21st Century Entertainment a aussi édité le Zarathustra (un shoot ‘em up dans le genre de Thrust) de Whiz Kidz ou encore le Marvin’s Marvellous Adventure d’Infernal Byte Systems, sympathique jeu de plates-formes dont je vous avais déjà causé dans un précédent test. Rubicon provient pour sa part d’un studio qui m’est totalement inconnu, Twisted Minds (et a priori il n’est pas connu de grand monde), ce qui ne l’empêche pas d’être bon, des fois que certains auraient fait la corrélation un peu vite.

LE GLORIEUX PLAN QUINQUENNAL

Rubicon a beau être sorti à la toute fin de la Guerre Froide, l’Empire Soviétique représente encore pour ses développeurs la source de bien des mystères contemporains. C’est ainsi que le joueur découvre à ses dépens que la Mère Patrie a été frappée par une terrible catastrophe nucléaire, qui a ravagé le paysage et provoqué bien des mutations : la catastrophe de Tchernobyl n’est pas si loin, et l’Ukraine fait encore partie de l’U.R.S.S. Bref, quoi qu’il en soit, vous incarnez un soldat solitaire envoyé dans ce bourbier pour arrêter les réacteurs encore en activité.

CASUS BELLI

Rubicon est un run ‘n gun particulièrement inspiré de Contra (Gryzor/Probotector), la série de Konami qui a créé le genre. Vu de profil, le jeu vous demande de courir droit devant vous et de tirer sur tout ce qui bouge. L’aventure comprend sept niveaux gardés comme il se doit par un boss chacun. S’ajoutent à cela un ou plusieurs boss de mi-parcours, et vous ne pourrez avancer plus loin dans le stage tant que vous ne les aurez pas réduits à l’état de passoire.

Si vous me le permettez (et sinon c’est pareil, c’est moi qui écris après tout), attardons-nous deux secondes sur les niveaux en question et sur leur faune locale. De deux choses l’une : ou bien les développeurs ont oublié en cours de route que leur jeu se passait dans la Russie de l’époque, ou le contexte n’a été trouvé qu’à la fin du développement, pour justifier ce parcours du combattant. Parce qu’on ne me fera pas croire qu’un dragon perché au sommet d’une montagne ou qu’un bourreau qui vous attend dans sa forteresse médiévale représentent le mieux possible le Bloc de l’Est. Pas plus d’ailleurs que la jungle (!) peuplée d’Orcs ou que la caverne gardée par le cousin germain du Monstre du Loch Ness. Finalement, seule la plaine enneigée et ses chars d’assaut, fiers représentants de l’Armée Rouge, font honneur à leur situation géographique (ou à l’idée que l’on s’en fait), et le reste n’est qu’un patchwork d’éléments disparates comme c’est le cas dans nombre de jeux de l’époque. Oui c’est ça, tu vas me faire croire qu’en Italie on trouve des plantes piranhas qui sortent de tuyaux verts et des tortues qui volent dans les nuages !

Votre héros, clone peroxydé de Rambo si l’on en croit l’écran-titre (il ressemblerait plus à Homer Simpson durant le jeu), se dirige aisément au stick et, de toute manière, le faible nombre d’instructions à retenir joue en faveur des moins gâtés, question cerveau. Moi voir, moi tirer. Vous sautez, vous vous accroupissez, vous avancez et vous crachez vos balles comme au stand de tir.

Le seul bonus que vous pouvez espérer récolter, c’est un objet long vaguement de la forme d’un bazooka. Il vous donne une nouvelle arme pour remplacer votre petit pistolet : lance-missile, lance-flammes, rayon laser, tir triple… Comme de bien entendu, les munitions ne sont disponibles qu’en quantité limitée et vous reviendrez à votre bon vieux flingue une fois vos chargeurs épuisés (ou si vous mourez, le premier cas entraînant souvent le second). Pour le reste, que dalle. Vous regagnez votre énergie uniquement en début de niveau, et vous ne pouvez obtenir de vie supplémentaire qu’en atteignant un certain score.

À LA GUERRE COMME À LA GUERRE

Ce n’est pas tellement que Rubicon est laid, c’est juste que l’on a l’impression que l’Amiga est loin d’être exploité comme il le mérite. Ceci s’explique peut-être par le fait que le jeu a d’abord été conçu pour son grand frère, le Commodore 64, dont les capacités sont bien moindres. Et même si, au final, les deux versions n’ont quasiment plus rien en commun, on imagine sans trop de mal que les « devs » ne se sont pas amusés à tout redessiner à la main. Enfin bref, Rubicon est tout de même très acceptable et si, comme nous l’avons dit (ouaip, parce que nous écrivons à la première personne du pluriel si nous voulons), l’ensemble paraît fait de bric et de broc, certains niveaux ont vraiment de la gueule.

L’animation est par contre un peu molle, chose préjudiciable pour un jeu de la sorte, et si les thèmes très 80’s des écrans d’introduction et de fin sont plutôt agréables, seuls des bruitages, assez grossiers qui plus est, nous accompagnent (nous pensons que nous sommes peut-être plusieurs dans notre tête) durant le reste du jeu.

Bref, donnons simplement la mention assez bien à l’élève Rubicon, accompagnée d’un « Peut faire mieux » de bon aloi. Il en va de même pour ce qui est de la prise en main. Un peu rigide, le personnage reste tout de même fort maniable, et la simplicité du gameplay n’a d’égale que l’extrême difficulté du jeu. Pourtant, les niveaux sont longs et les phases mortes, où l’on se contente d’avancer bêtement, ne sont pas rares. C’est juste qu’entre deux balades champêtres, les ennemis vous tombent dessus comme la petite vérole sur le bas clergé.

Rubicon