C’est rigolo comme les grands esprits se rencontrent. A peine avais-je terminé ma partie de Prehistorik sur Amiga que le test de la version PC de Kenseiden était publié. Le hasard, quoi.
Titus, un éditeur français aujourd’hui dans la tombe (mis en faillite en 2004), a réalisé et édité deux jeux en 91. Le premier, c’était La Zoubida, featuring Lagaf’ en personne, oui monsieur. Le deuxième, c’était Prehistorik. Et figurez-vous que ce n’est pas forcément celui auquel on pense en premier qui est le plus foireux.
CHRONIQUE DE L’A-PEU-PRES-HISTOIRE
Comme dans pas mal de jeux de plates-formes à l’époque, que ce soit sur micros ou consoles, vous incarnez un homme préhistorique, ce qui nous arrange pas mal vu que c’est un peu le nom du jeu.
Alors qu’il rêvassait sur son fauteuil de pierre (les Flintstone ont dû passer par là), pensant à un chouette rôti de ptérodactyle, sa famille disparaît. Il part donc à la recherche de sa jolie femme, de son ado boutonneux, de son bébé grassouillet et de son perroquet domestique.
LA SURVIE DU PLUS FORT
Prehistorik est composé de sept niveaux. Et ceux-là sont de deux types. En fait, vous alternez entre une phase de plates-formes et un combat contre un boss, mais ces combats sont considérés comme des niveaux.
Vous commencez par une phase de plates-formes dans une région montagneuse, puis vous affrontez votre premier boss, un tyrannosaure. Vous continuez dans une région glacée, avant d’affronter un tricératops (j’suis super bon en dinosaures hein ?). Ensuite, à vous l’exploration de la forêt primaire, avant votre dernier boss. Mais dernier boss ne rime pas avec fin du jeu, puisqu’il vous restera un dernier stage à traverser : une caverne volcanique.
Notre homo héroïcus est capable de sauter, ce qui lui permettra de franchir les zones de vide, et il donne des coups de massue pour se débarrasser de ses ennemis.
Au fil du jeu, vous trouverez une hache de pierre, bien plus efficace, mais également des fruits qui vous redonnent de l’énergie et des os qui augmentent votre score.
Lorsque vous vous faîtes toucher, une aura vous entoure un court moment, vous rendant invincible. Notez enfin que le jeu est chronométré, il vous faudra donc vous dépêcher.
UNE EPOQUE FORMIDABLE
Autant on peut être compréhensif avec un jeu comme Og ! (normalement les deux tests devraient être synchro) qui est un jeu développé par un mec tout seul au fond de sa cave, autant là c’est plus difficile de faire l’impasse sur les tares d’un jeu commercial.
D’abord l’ambiance préhistorique bourrée d’anachronismes, ça commence gentiment à gaver. C’est pas comme si c’était novateur.
Ensuite, le visuel n’est pas particulièrement agréable. En toute franchise le jeu aurait pu sans difficulté tourner sur un Commodore 64 si on veut rester dans la marque. Les graphismes manquent de finesse, les couleurs sont ternes, les animations sont limitées. Le jeu ne se fatigue même pas à scroller comme un jeu de plates-formes bien élevé, il est juste découpé en écrans. Et avec tout ça, la bande-son est rachitique et les bruitages affreux.
Même à jouer, Prehistorik n’est pas agréable. La portée des coups du bonhomme est limitée, et la longueur de ses sauts aussi.
Ajoutons une difficulté assez élevée - du fait de ces problèmes de jouabilité justement - et une durée de vie ridicule (vingt minutes pour boucler l’aventure) et on obtient un tout petit jeu.