Pierre Le Chef is... Out to Lunch est un jeu vidéo Amiga publié par Mindscapeen 1994 .

  • 1994
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Pierre Le Chef is... Out to Lunch

3/5 — Très bien par

Cocorico ! Un héros franchouillard sur Super NES puis Amiga (dans cet ordre) ! Oui, le jeu de Mindscape nous met dans la peau du plus frenchy des cuistots. Et à vrai dire, une fois qu’on a mis de côté le chauvinisme, il reste pas grand-chose…

Chronique de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le lapin.

VA ACHETER LE PAIN ET RAMENE-MOI DU BEURRE

Pierre est un cuisinier hors pair, mais comme tous les grands chefs, il a besoin des ingrédients les plus frais. Aussi, comme l’inflation ne semble pas l’avoir atteint (vous êtes sûrs qu’il est Français ?), il ne va pas chez Leclerc comme nous autres petites gens, mais il va se fournir en faisant le tour du monde. Quand on aime…

Mais il n’est pas le seul à vouloir remporter le concours du meilleur maître-queux, et son pire rival, Le Chef Noir, n’aura de cesse de lui mettre des bâtons dans roues.

L’ATTAQUE DE LA MOUSSAKA GEANTE

Out to Lunch est un jeu de plates-formes qui se déroule sur six pays (Suisse, Grèce, Mexique, France, Chine et Caraïbes (qui n’est pas un pays, je sais, mais eux ne le savent apparemment pas)), chacun représenté par huit niveaux. Les niveaux en question sont fermés, dans le sens qu’il n’y a pas de défilement d’écran.

Le but du jeu, dans chacun des niveaux, est d’enfermer un nombre prédéfini d’ingrédients dans une cage, et de sortir du niveau par la porte ainsi créée. En ce sens, Out to Lunch se rapproche du principe d’un Bugs Bunny in Crazy Castle par exemple.

Capturer les fruits et légumes n’est pas forcément une partie de plaisir. Il faut d’abord les assommer ! Et même si un simple saut sur la tête suffit, vous n’hésiterez pas à vous équiper d’une arme, à savoir une sorte de carte que vous jetez sur l’ennemi, ou un piment pour cracher du feu. Il ne reste plus ensuite qu’à attraper l’ennemi étourdi avec le filet à papillons. L’arme et le filet doivent être récupérés dans chaque niveau, vous êtes démunis tant que vous ne les avez pas trouvé.

Ne croyez pas pour autant que c’est aussi simple : les ennemis se défendent. S’ils vous touchent, ils vous assomment et vous font perdre tous les ingrédients que vous avez capturé et pas encore mis en cage. Mais surtout, ils peuvent être atteints de salmonélose, et là c’est une vie que vous perdrez. Vous pouvez détruire ces ennemis hargneux en leur sautant dessus, mais vous pouvez aussi les rendre de nouveau comestibles en leur tirant dessus, puis les capturer.

Malgré tout, ce n’est pas la seule difficulté : tout d’abord les décors deviennent de plus en plus vicieux à mesure que vous progressez dans les niveaux, avec des labyrinthes, des téléporteurs, des murs friables, etc. Ensuite le temps joue contre vous, et si vous traînez trop vous perdrez une vie. Enfin, une fois la porte apparue, dépêchez-vous ! Sans quoi Le Chef Noir arrive en courant pour libérer les fruits et légumes enfermés, et donc faire disparaître la porte.

Néanmoins réjouissez-vous. D’abord il existe des passages secrets. N’en ayant pas trouvé, je ne saurai dire ce qu’ils contiennent, mais y’en a, c’est bien non ? Et surtout, si vous avez pété le score du niveau, vous aurez le droit de jouer au bandit manchot. Et si vous alignez trois fruits identiques, vous aurez droit à un niveau bonus. Là pour le coup vous êtes dans un supermarché, et devez ramasser le plus de fruits possible, tout en poussant votre caddie. En effet, il n’y a pas de limite de temps mais le niveau s’arrête si le chariot se fait avaler par le défilement de l’écran.

RISQUE D’INDIGESTION

Le contexte est un peu original, ça me rappelle un dessin animé que je regardais quand j’étais gamin, le Petit Chef il me semble, ou un truc dans le genre.

Visuellement, c’est pas la panacée. Les décors sont souvent jolis (Grèce, Mexique) mais parfois très vides (Suisse), la palette de couleurs est limitée et les sprites manquent de finition, si bien qu’on ne sait pas trop ce qu’on affronte / capture.

Les animations sont assez limitées elles aussi, avec un héros qui se déplace comme un bloc de ciment et des ennemis qui se contentent d’aller et venir bêtement.

Par contre la bande-son est variée et, grosso modo, plutôt réussie. Je mettrais juste un bémol sur les niveaux en France. Cliché oblige, ils sont accompagnés de la musique de jeu vidéo la plus chiante que j’ai eu l’occasion d’écouter, tout à l’accordéon. Je hais cet instrument.

Pierre est facile à prendre en mains, mais la portée du filet est assez limitée, si bien qu’il n’est pas rare de se faire toucher stupidement.

La difficulté est bien réglée, très progressive, et si on traverse sans encombres la Suisse, les puzzles se corsent à peine le pied posé en Grèce, pour devenir limite capillo-tractés dans les derniers niveaux.

La durée de vie d’Out to Lunch est donc fort raisonnable. Malheureusement, comme dans tous les jeux du genre que j’ai pu essayer, je me suis royalement fait chier à partir du deuxième stage. Le principe est atrocement répétitif malgré les nouveaux pièges qui apparaissent au fur et à mesure, et donc on finit par avancer pour avancer (on ne peut sauvegarder qu’à chaque fin de pays, donc tous les huit niveaux), et le plaisir s’émousse.

Pierre Le Chef is... Out to Lunch