Pegasus est un jeu vidéo Amiga publié par Gremlinen 1991 .

  • 1991
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Pegasus

2.5/5 — Moyen par

Même les fans doivent le reconnaître (et puis s’ils le font pas, je le fais pour eux), le monde du shmup a longtemps été sclérosé. Il était difficile de se diversifier, et longtemps on a vu fleurir des shoots sans originalité de gameplay et / ou de visuel.

Pour le coup, sans bousculer les conventions du genre, Pegasus innove des deux côtés, et ça fait du bien.

SATAN L’HABITE

Vous êtes Persée. Dans la mythologie grecque, ce héros à moitié divin - fils des amours tumultueuses de Zeus - est surtout connu pour avoir tué Méduse et, de fait, libéré Pégase et son jumeau Chrysaor.

Ici, il est choisi par les Dieux pour affronter Satan. Passant outre l’antagonisme entre mythologie grecque et religion judéo-chrétienne, les développeurs ont en effet décidé que c’était lui qui foutait la merde, et qu’il a placé ses quatre archidémons dans quatre contrées que Persée va devoir nettoyer.

Pour l’aider dans sa quête, un sorcier dont j’ai oublié le nom lui file gratos une armure magique, une épée tout aussi ensorcelée, et un cheval volant, en l’occurence le fameux Pégase.

VOYAGE AU LONG COURS

Pegasus est un shoot’em up oui, mais pas que. En effet, les cinquante niveaux (cinq mondes de dix niveaux chacun) se traversent pour moitié à dos de cheval ailé dans un vrai shmup horizontal, et pour moitié à pinces, dans une sorte de Ghouls’n Ghosts plus axé baston que plates-formes.

Votre quête vous entraîne tout d’abord dans un canyon au coucher du soleil, puis dans un marécage sous un ciel jaunâtre maladif, puis dans une contrée glacée, puis dans une cité médiévale en proie à l’apocalypse, et se termine en Enfer.

Hormis une différence de jouabilité en l’air (où vous volez en zigzag et tires droit devant) et au sol (où vous courez, sautez et frappez à l’épée), le principe reste le même.

Vous ramassez des bouts de cristaux éparpillés sur la route ou laissés par les ennemis morts, ainsi que des power-up : tir multiple, couteaux servant de missiles, modules en forme d’aigles qui viennent se positionner au dessus et en dessous du cheval, invincibilité temporaire ou smart bombs (vous les déclenchez avec la barre d’espace) pour les phases de vol, armure d’invincibilité pour les phases à pied.

Les cristaux peuvent aussi servir à se payer plus de vie : une fois quasiment mort, vous pouvez choisir de dépenser des cristaux pour récupérer de la vie. Vous revenez à l’écran avec une sphère d’invincibilité pendant quelques secondes.

Et comme cinquante niveaux, c’est long, les programmeurs ont eu la gentillesse d’implémenter un système de mots de passe à chaque fin de niveau, histoire de pas tout se retaper à chaque fois.

L’HISTOIRE SANS FIN

Gremlin… Ca ne m’évoque qu’un diptyque cinématographique et un studio aux jeux surestimés (Shadow Fighter… ^^). En tout cas, force est de constater que chez Gremlin, on est pas trop férus de mythologie, parce qu’aller coller Satan dans ce merdier, fallait oser.

Enfin bref. Pegasus est un joli jeu. Les décors sont assez fins et le dégradé en fond d’écran est réussi. Les sprites sont un peu petits, mais de manière générale plutôt détaillés.

Les animations sont également correctes, notamment celles de Pégase, au vol gracieux. Persée pour sa part, lorsqu’il est au sol, ressemble au Arthur de Ghouls’n Ghosts jusque dans la démarche (faut croire que l’armure, ça gêne pour courir).

La bande-son est efficace, rythmée et pas trop barbante, et les bruitages ne sont pas plus ridicules que dans d’autres shoots. Bref, globalement Pegasus est une réussite technique.

Réussite qui s’accompagne d’une jouabilité au joystick des plus addictives, le manche à balai étant parfaitement adapté à ce type de jeux. La difficulté est élevée, mais les déplacements des ennemis finissent par être facilement planifiables, si bien que les réflexes viennent vite.

Malheureusement, ce qui empêche Pegasus d’aspirer au titre de hit tient paradoxalement à son énorme durée de vie. Cinquante niveaux, c’est long. Très long. Trop long. Vous avez remarqué ? Les shoots les plus efficaces tiennent en général sur une demi-douzaine de stages, en essayant de varier les situations le plus possible. Là, les cinquante niveaux sont tous identiques, on sait quand on y entre mais jamais quand on en sort. Et même si on compte au final deux jeux distincts (la partie shoot et les phases à pieds), les vingt-cinq stages de chaque sont affreusement identiques entre eux. Ce qu’on y gagne en durée de vie, on y perd en plaisir de jeu.

Donc non. Pegasus n’est pas un grand jeu. Un jeu réussi, mais pas un bon jeu.

Pegasus