——– 2XXX… et une apocalypse ou deux plus tard ———-
C’est amusant de constater que, même après 167 déflagrations nucléaires, où l’on est censé faire table rase et repartir de zéro, l’humanité ne se satisfait finalement que de deux choses :
Du pain et des jeux !!
Et en bon humain que je suis, ce n’est pas pour me déplaire…
Pour le pain, qui n’est bien sûr pas fourni avec le packaging, vous serez priés d’ouvrir votre frigo.
Quant au jeu, il est inscrit sur une bande magnétique en voie d’extinction et répond au doux nom de Nitro.
C’est dans ce contexte post-champignonnesque que 4 pilotes à la mine résolument cybernétique s’affronteront. Dans l’espoir d’atteindre un lendemain meilleur, où la mer semble s’accoupler au soleil et où l’abjecte banalité ne serait qu’un souvenir fort lointain.
——– Fuel for life ———-
Au paradis des pompistes, il y avait déjà le Hummer et la Cadillac (juste devant la R25…) maintenant il y a Nitro !
Oui, les chevaux nucléaires ça suce un max., c’est indéniable, avec 2000 unités de gaz au départ il va falloir s’économiser pour survivre dans ce monde ou le pétrole se monnaye au prix fort.
Afin de ne pas se retrouver au beau milieu de la cambrousse qui fleure bon la radioactivité, il convient d’édicter 4 règles primordiales :
Du gaz et du flouze, partout tu t’empareras !
Des bords de piste qui flinguent ta jauge, tu t’éloigneras !
Du gaz au bon moment, monnayer tu sauras !
La première place généreuse en gaz, toujours tu brigueras !
Car Nitro utilise un système de bonus qui renforce le ton résolument survival amorcé par la gestion fine du carburant. Au tableau des objets, on retrouve donc :
Les barils de pétrole qui parcourent la piste, d’un air goguenard (100 unités de gaz).
Les symboles G qui clignotent incessamment (100 unités de gaz).
Et plus indirectement… citons également la précieuse oseille qui assure des lendemains chantants.
Les billets verts qui se font la malle sur la piste (1 unité d’argent).
Les symboles C qui s’illuminent joyeusement (1 unité d’argent).
Les items restant sont de nature plus secondaire, on retrouve le N jaune qui file un coup de boost tantôt salutaire tantôt dévastateur (‘tain pas dans le mur !) selon l’endroit de la piste où il est situé. Son homologue, le moteur (volant ??) qui traverse parfois le circuit procure précisément le même effet. Le dernier item recensé, le P, quant à lui représente les points. Exception notable pour les pistes de nuit ou l’on retrouve un item de phare permettant au pilote d’avoir deux feux de croisement (quelle sophistication !).
En sortie de course, passage chez le mécano du bled, avec plusieurs achats possibles :
Repair : pas trop vu l’utilité…
Changement de bagnole : 3 types dispo dont F1/Buggy/Sport
Nitro : no comment
Top speed : vitesse de pointe améliorée
Accel. : C’est bon pour la reprise
Traction : Evite les têtes à queue…
Petit indice : une F1 gonflée du point de vue traction est un bon choix.
——– Le (petit) coin des techniciens ———-
Comme vous ne l’aurez sans doute pas compris en matant l’image titre, Nitro est à classer dans la catégorie course 2D vue de haut, dans le même esprit qu’un Supercars, Jupiter Masterdrive, All Team Racing ou encore Overdrive.
Point de vue scrolling, c’est impeccable, le soft ne tombe pas dans le piège d’une trop grande vélocité qui pourrait devenir pénible dans les virages. Les graphs ingame sont sympas (on atteint quand même pas le niveau graphique d’ATR cité plus haut mais c’est logique en comparaison des dates de sortie), la palette est plutôt limite mais correctement utilisée, 16 couleurs ça fait un peu mal au cœur mais il semble que le jeu ait été conçu sur la machine de l’inventeur de la souris à ventouses (sisi véridique > ;) ) et c’est bien connu la couleur n° 17 chez nos amis Ataristes reste un phénomène inconnu. Nitro se paye en revanche quelques écrans
Interstitiels (ouais, euh on va dire écran intermédiaire plutôt) de très bonne qualité histoire de patienter entre deux courses.
Et pour s’achever sur un bon point, la bande-son est excellente, que 2 morceaux par contre (si je ne me trompe pas…), un pour le passage à la caisse et l’autre pour le pilotage effréné. Les SFX quant à eux correspondent à ce que l’on attend de ce type de jeu, c’est-à-dire des bruits d’engin qui ne vous suggèrent pas qu’un moustique bourdonne insidieusement autour de votre oreille.
——– En route vers la postérité ———-
Ce qui frappe chez nitro par rapport à ses pairs et nombre de ses successeurs, c’est que le soft esquive habilement le concept de monotonie, généralement associé au jeu de caisse. Là ou d’autres s’acharnent à créer des circuits complexes mais ou tout le monde tourne en boucle jusqu’à ce que la loi des 3 tours dise stop : fin de course, le petit a l’audace de noyer complètement la notion de circuit et de nous promener sur des pistes nombreuses où départ ne rime pas avec arrivée. En découle une nervosité bien enchaînée et un rythme soutenu qui balaient efficacement le spectre de l’ennui.
Second sceau de qualité, les courses sont structurées de manière à laisser la part belle à l’improvisation. Au menu : embranchements divers, impasses, raccourcis et chemins pavés de bonus pour les audacieux. Et c’est peut-être bien sur ce point que Nitro s’assure et s’assurera le succès auprès du joueur exigeant, cette variété des situations amène un replay fort et solide, à même de renouveler le plaisir du pilotage, délesté de ses éternelles boucles qui tournent à vide.
Et pour parfaire cette pièce déjà si bien montée, on se paie une option multijoueurs à deux joys et un clavier, vu le style de jeu l’absence de multi aurait été de toute façon sacrilège.
La conclusion, pour moi, est évidente :
That, my friend,
Is
Success !