Vous ne savez pas comment occuper les dix minutes que vous allez passer dans le métro / le tram / le bus / un taxi / la poubelle à moteur de tonton Albert ?
Eh bien amenez votre Amiga avec vous ! Myth est fait pour vous, il se complète en dix minutes montre en main.
OH MY GOD(S) !
Vous incarnez Ankalagan, une sorte de Wolverine au rabais (regardez-moi cette coupe de cheveux !), sans les griffes, qui est l’envoyé des Dieux. En effet, le démon Dameron a pollué les différents lieux de la mythologie de créatures monstrueuses, et forcément les Dieux ne sont pas contents. Mais comme ils sont aussi feignasses sur les bords, ils préfèrent envoyer un bon gros mortel bien sacrifiable pour faire le sale boulot.
RENGAGEZ-VOUS, QU’ILS DISAIENT…
Et ce sont donc dix contrées antiques que vous traverserez dans ce jeu de plates-formes / action, certaines gardées par des sortes de boss. Des sortes, parce que l’image qu’on se fait d’un boss, c’est un gros streum qui vous tient la dragée haute pendant deux plombes alors que là, si vous avez le bon objet, vous en viendrez à bout d’un coup de cuillère à pot.
Mais revenons sur notre tour du monde old-school. Vous commencez en Enfer, face à de gros démons hideux et des morts-vivants, puis irez en Grèce affronter des légionnaires avant d’entrer dans le temple d’Athena. Vous continuez votre périple sur un drakkar, qui vous conduit dans les forêts envahies de trolls des contrées nordiques. Ceci fait, vous visiterez le Valhalla et y affronterez Thor, Heimdall et Wotan entre autres. L’Egypte vous attend ensuite, où vous vous fraierez un chemin au cœur d’une pyramide, et vous terminerez votre voyage dans le royaume du Chaos de Dameron (un niveau typé shoot’em up où vous vous la jouez Gandhi).
Pour vous défaire de tous les sbires du démon, vous disposez de bonnes ressources. Votre héros court, saute, et sait se battre à mains nues. Mais très vite, il trouvera de nouvelles façons de trancher dans le gras adverse : épée, trident, boule de feu, bouclier… Chaque arme se sélectionne dans une sorte de menu déroulant en haut d’écran, l’icône du milieu - sur les trois visibles dans la barre - étant celle sélectionnée (mais vous pouvez aussi utiliser ponctuellement une arme qui n’est pas sélectionnée). Et on en revient donc aux pseudo-boss, puisque chacun de ceux que vous vaincrez vous abandonnera son arme, que le suivant craint (à la Megaman, mais sans pouvoir choisir l’ordre des niveaux) : par exemple, le démon du début vous abandonne son trident, contre lequel le cerbère est vulnérable.
Sinon, le héros peut gagner de quoi grossir son score à chaque ennemi tué, des vies supplémentaires, mais aussi de quoi restaurer son énergie. Celle-ci est représentée par quatre (trois au début) sphères en haut d’écran. Au départ, elles sont toutes bleues. Au premier coup encaissé, celle de droite vire au jaune, au rouge, et au suivant elle est vide. Et ainsi de suite jusqu’à ce que les quatre soient vides.
MYTHIQUE ? NON, MYTHEUX
On a déjà eu droit à des jeux permettant de se frotter à la mythologie grecque, aux légendes nordiques ou à l’Egypte antique, mais Myth est le seul que je connais où l’on peut faire les trois d’un coup. Et tout ça en tant qu’envoyé des Dieux Celtes. Ca me rappelle le JCCPLN (Jeu de Cartes à Collectionner Pour Les Nuls) Deus.
Myth n’est pas super beau. Les décors sont variés, mais manquent de finesse et les sprites sont tout petit, si bien qu’on a au final l’impression d’une image « tassée ».
L’animation est également très lente, du moins trop pour qu’on s’amuse, et la partie sonore ne m’a tellement pas marqué que je ne suis même plus sûr qu’il y en ait une, deux jours après avoir fini le jeu… Vérification faite, il n’y en a pas vraiment en cours de jeu, seulement des bruitages d’ambiance (réussis) et lors des coups (ratés). Par contre, l’écran-titre s’accompagne d’un truc bizarre, comme si Era s’était tapé un trip messe noire et avait échangé sa techno boom-boom contre une vraie batterie et un vrai mec qui sait s’en servir. Mais ce truc légèrement néo-grégorien aurait pu plaire si les voix digitalisées avaient été réussies, ce qui n’est pas le cas : ça grésille tellement qu’on se croirait devant un Game Boy première génération.
La jouabilité est gâchée par l’animation mollassonne et la lourdeur du perso. La difficulté est énorme, et le jeu dure tout au plus une demi-heure en ligne droite (alors quand on me parle des jeux apéro sur Wii, je réponds : « Cette polémique me fait bien marrer ! »).
Myth n’a donc pas grand-chose pour lui, mais peut-être lui pardonnerez vous en raison de son grand âge. Perso, si j’ai voulu tester des jeux Amiga, c’était pour m’en mettre plein les mirettes et les cages à miel, et là ce n’est pas le cas.