Deuxième épisode de ce qui aurait dû être la trilogie des aventures de Jérôme Lange (Sukiya n’est jamais sorti), Maupiti Island est la « suite » du Manoir de Mortevielle qui avait tant impressionné à son époque. A vrai dire, j’avais acheté un ST après avoir vu ce dernier, Turrican et X Out. Ma NES me faisait nettement moins d’effet d’un coup… ;)
Quelques temps ont passé depuis la sinistre affaire du manoir de Mortevielle et Jérôme Lange, équivalent Français de Hercule Poirot, passe des jours paisibles jusqu’à la réception d’une lettre venant d’une de ses amies malgaches, lettre dans laquelle lui est signifiée une invitation chez Mr Saito, bonze haut placé officiant dans un temple Shinto au Japon et désirant rencontrer le célèbre détective Français. Jérôme Lange embarque donc sur un bateau (l’action se passe au début du XX°s.) en partance pour Madagascar, le héros devant d’abord s’y rendre pour visiter son amie. Après son séjour sur l’île, réembarcation, cette fois-ci pour le Japon mais le bateau, ayant subit des avaries au cours d’un typhon, doit faire escale sur l’île de Maupiti… Coincidence, une jeune femme du nom de Marie a mystérieusement disparu la nuit précédente.
Votre enquête vous ménera donc à interroger en profondeur la dizaine de personnages présents sur l’île. Personnages souvent pas très clairs, avec entre autres un marin qui n’en n’est pas un, une gestionnaire d’hôtel prostituant ses serveuses et un amoureux désemparé par la disparition de sa belle. Au fur et à mesure de vos interrogatoire, vous découvrirez les relations parfois ambigües entre les personnages qui nourrissent souvent des querelles qu’il ne sera pas toujours facile de mettre à jour. Il sera moins facile encore de se dépétrer dans toutes ces histoires et mensonges plus ou moins voulus afin de finalement trouver ce que vous cherchez : la cause de la disparition de Marie, son ravisseur et évidemment, Marie elle-même. Il est indispensable de garder à l’esprit que les personnages peuvent refuser de vous répondre voir vous en vouloir si vous manquez de courtoisie à leur égard. Dans ce cas, la réussite de votre enquête beaucoup moins évidente!
Il faudra par ailleurs arpenter les divers lieux intéressants de l’île, à la recherche d’éléments faisant avancer votre enquête. Et ces éléments sont parfois bien cachés : d’objets gisant à la suite d’une perte jusqu’aux trappes secrètes apportant des éléments instructifs. Il faut savoir que le temps joue contre vous puisque vous n’avez que trois jours devant vous, en sachant que chaque action demande naturellement plus ou moins de temps… Par ailleurs, certains événements-clefs se dérouleront à un moment précis, ce qui aménera à de spectaculaires évolutions du scénario.
La navigation à la souris est des plus simples. Une fenêtre présente les décors très exotiques et dans l’esprit des années 30. Statiques, ils sont néanmoins très beaux et rehaussés par quelques animations discrètes (un ventilateur qui tourne, une souris qui se ballade…). Dans la fenêtre de droite se trouve la liste des personnes présente sur le lieu et diverses informations. Un clic sur le nom du personnage permet de l’interroger. En promenant le pointeur de la souris en haut de l’écran, divers menu apparaissent permettant d’effectuer toutes sortes d’actions (observer, déplacer…) ou encore de se déplacer ou d’intervenir sur un objet de votre inventaire.
Outre de jolis graphismes, on est impressionné par la qualité sonore du logiciel. Si les bruitages et les musiques sont discrets, ils sont très efficaces. Les sons rendent les décors très vivants et de courtes mélopées ponctuent certaines actions. Mais ce qui impressionne le plus, ce sont, comme pour le Manoir de Mortevielle, tous les dialogues intégralement en voix digitalisées. Si elles peuvent aujourd’hui nous paraître très robotiques, c’était un véritable exploit à l’époque, et sans aucun doute la grande force du jeu au niveau de sa réalisation. Malheureusement, WinUAE restitue très mal ces voix qui souffrent de déformations assez désagréables. C’est très dommage.
Que dire si ce n’est que Maupiti Island est un jeu très réussi, tant techniquement que par la qualité du déroulement du jeu. L’enquête se révèle passionnante et complexe à souhait. Plongé dans une ambiance très Années Folles, le jeu est envoutant et les fans d’enquêtes policières dans la veine des Hercule Poirot seront ravis! Dommage que la synthèse vocale soit mal rendue par WinUAE… Si les émulateurs ST rendent correctement le jeu, mieux vaut se tourner vers cette version.
**Configuration : **68000 (More Compatible), 512 Ko RAM, ECS, Kickstart 2.x
Nombre de disquettes : 2
Installable sur HD : Non
Numéro CAPS : 1362 (version allemande)