Qu’a-t-on au menu aujourd’hui ? Un jeu de plates-formes avec des pizzas et une jolie allitération en M ?
Mouais. M’a pas l’air bien frais ce jeu. T’es sûr qu’il vaut le coup ? Qui ça ? 21st Century Entertainment ? C’est pas la boîte qui fait que des jeux de flippers ça ?
**- C’EST QUI ?
- C’EST L’PLOMBIER !**
Pendant que le Professeur faisait une petite sieste, satisfait de son invention, le Ténébreux pénètre dans son laboratoire et vole la puce destinée à faire marcher l’engin.
C’est là qu’on se dit que le Destin, c’est une vache de saloperie : pile au même moment, Marvin arrive chez le Professeur pour livrer sa pizza.
La sonnerie réveille le savant, le Ténébreux, pris de panique, active la machine mais sans remettre la puce, et les deux disparaissent à cause du rayon qui s’ensuit.
Las d’attendre sans que personne lui réponde, Marvin entre et… disparaît à son tour.
IT’S MARVELOUS !
Ce qui aurait pu mettre un terme au jeu avant même son début, mais heureusement le rayon ne désintègre pas, il téléporte dans un monde bizarre les trois individus. Individus qui, d’entrée, se répartissent les rôles : le Ténébreux sera le grand méchant, le Professeur sera votre conseiller, n’apparaissant qu’au travers des bulles « Help ! » étalées dans les niveaux, et Marvin sera le héros.
Marvin’s Marvelous Adventure (dorénavant ce sera MMA, ça va plus vite) est donc un jeu de plates-formes vu de profil, composé très précisément de soixante-et-un niveaux. Ces stages sont séparés en cinq mondes distincts, au terme desquels vous affronterez un boss.
Ainsi, vous commencez dans la forêt où vous attend Big Bang le marteau géant, puis vous traverserez le navire volant et y affronterez Massaka le soleil fou, avant de choir sur la plage où vous rencontrerez Gigorath qui se planque dans une huître. Votre parcours vous entraîne alors dans les sous-sols ténébreux que garde Blobbing Bob l’homme de gélatine, et vous finirez dans une sorte d’usine, face au Ténébreux en personne(s).
Marvin se dirige dans ce fatras avec beaucoup de simplicité : incliner le joystick vers le haut le fait sauter (vous pouvez faire un double-saut), et le bouton Fire le fait tirer. Ce sont deux des moyens de vaincre les ennemis, mais il en reste un : se rouler en boule, ce qui vous permet aussi de franchir les passages étroits. Toutes ces indications vous sont d’ailleurs données par les bulles d’aide du Professeur, ainsi que bien d’autres.
Au niveau des objets à récupérer, les pommes restaurent votre énergie, les étoiles accumulées vous offrent une vie supplémentaire, les soleils servent de projectiles et les lunes… Les lunes sont fort utiles, puisque si vous en ramassez trente, vous invoquez une lune tueuse qui vous suit partout et s’attaque à vos ennemis ! Soixante items lune ramassés et ce sont deux alliés qui vous épaule, cent et c’est carrément une lune géante que vous invoquez.
Il existe également des arbres qui recèlent de nombreuses pommes (mais aussi parfois des abeilles), qu’ils laissent tomber si vous les frappez, des coffres garnis de bonus en tout genre, mais aussi parfois de clous dangereux. Vous finissez un niveau en passant la (ou l’une des) porte(s).
Sachez enfin que tout votre parcours ne se fera pas qu’à pieds, puisque vous récupèrerez à certains endroits un jet-pack pour voler, ou chevaucherez un monstre marin pour vous déplacer sous l’eau.
NON, C’EST LAVE AVEC MIR COULEURS
Le propos de MMA est léger, l’ambiance est chaleureuse et l’intro, accompagnée de jolis artworks, est bourré d’humour.
MMA ne se prend donc pas au sérieux, et si vous aviez encore des doutes, les graphismes finiraient de vous convaincre. Les décors sont archi-colorés, dessinés dans un style minimaliste à la Mario et les sprites sont trognons à souhait, y compris celui du big boss. On a droit aussi à de jolis effets de transparence dans les niveaux des nuages.
Tout ce petit monde se remue dans tous les sens sans que cela pose de problème à la bécane. Par contre, les musiques guillerettes et répétitives sont absolument insupportables. La seule que j’ai adorée, c’est celle des écrans de chargement entre les niveaux, une sorte de mix entre une sonnerie de téléphone et un air joué au xylophone. Ah si, la musique qui accompagne les scènes de début de niveaux aussi. Lente et en décalage avec le reste du jeu, elle m’a rappelé l’une des musiques (il me semble que c’est celle de Nibbelheim) de Final Fantasy VII.
A jouer, MMA est efficace, dans la lignée des jeux de plates-formes console. Néanmoins, le level design s’appuie plus sur des mini-énigmes à résoudre pour avancer, que sur des chausses-trappes en pagaïe et des sauts en aveugle.
La difficulté est progressive mais, en toute honnêteté, même les derniers niveaux ne devraient pas vous poser de gros problèmes (hormis les sous-sols qui sont un peu chiants). Et le jeu est donc très long, avec sa trouzaine de niveaux labyrinthiques.
MMA est donc un jeu qui ne paie pas de mine, mais la facilité que l’on a à se le procurer en émulation aujourd’hui fait qu’il serait dommage de s’en priver.