Traveler’s Tales, le studio à l’origine de ce Leander, est connu notamment pour ses jeux développés pour Disney ou ses LEGO quelque chose plus récents. Ce Leander, connu aussi sous le titre The Legend of Galahad, est leur tout premier jeu.
CA S’EN VA ET CA REVIENT
Dans la mythologie grecque, Léandre est l’amant de Héro, chacun vivant d’un côté du fleuve, Héro sur Sestos et Léandre sur Abydos (Shol’va !). Et chaque nuit, Léandre traverse le fleuve, guidé par la lampe de Héro (qu’est-ce qu’il faut pas faire pour pas dormir sur sa béquille…). Une nuit, la lampe s’éteint, Léandre meurt noyé et le lendemain, Héro se suicide. Ca plombe l’ambiance.
Dans le jeu, Leander parcourt bien plus qu’une simple rivière, mais il faut dire aussi que sa belle, baptisée Lucanna (l’histoire n’a donc sans doute rien à voir avec l’autre, preuve que j’aime bien écrire du vent), s’est faîte kidnapper par le démon Thanatos. Bonne nouvelle, ça finit bien ici.
HACK’N SLASH
Leander est un jeu de plates-formes / action. Vous allez y traverser vingt-et-un stages répartis sur trois mondes. Donc sept stages par monde, mes amitiés à mes profs de maths, et au terme du septième vous affrontez un boss. Dans le reste des niveaux, le but est de trouver l’objet magique qui active la porte de sortie. Il vous est à chaque fois indiqué lorsque vous entrez dans un niveau, à vous de trouver le chemin pour y parvenir, puis de faire la route en sens inverse jusqu’à la porte maintenant active.
Leander se bat à l’épée et est revêtu d’une armure. Au départ, celle-ci est « de niveau trois » et bleue. A chaque coup encaissé elle change de couleur (violette puis verte) et perd un niveau, et au coup suivant vous êtes mort. Mais vous pouvez récupérer des fioles qui restaurent son niveau, voire l’augmentent (au dessus de bleu, il y a gris, puis jaune, puis noir).
D’autres items peuvent être récupérés, tels que les bombes runiques (des smart bombs qui nettoient l’écran), des vies supplémentaires, mais aussi des pièges qui invoquent un gros démon qui n’aura de cesse de vous harceler.
Mais surtout, chaque ennemi mort laisse tomber des pièces. Grâce au pactole encaissé, vous pourrez entrer dans les magasins (vous pouvez aussi y entrer les poches vides, mais n’espérez pas y gagner autre chose que la mine boudeuse de l’accorte commerçante) et y acheter des armures, des bombes runiques ou de nouvelles épées plus puissantes.
Il existe en effet six niveaux d’épées, de l’épée courte à la lame du lion, mais les dernières sont hors de prix. En maintenant la gâchette de tir appuyée, vous réaliserez avec la dernière épée une attaque dévastatrice bien utile contre les boss.
I NEED SOME HOT STUFF BABY TONIGHT
A l’époque de sa sortie, Leander était probablement l’un des plus jolis jeux de la bécane. Ses décors grandioses, son ambiance sombre, ses grands sprites au design définitivement japonisant, tout concourait à en faire une réussite visuelle.
S’ajoutent à cette bonne note une animation sans failles et une bande-son entraînante. Néanmoins pour cette dernière, la qualité est variable, certains thèmes vaguement technoïdes étant juste hors contexte. Mais dans l’ensemble c’est une réussite. Bref, la réalisation est au top.
La jouabilité est également agréable, Leander répond bien et on ne lui reprochera que ses difficultés au freinage. En effet, il a tendance à continuer un peu à courir après qu’on ait arrêté de bouger le joystick.
Reste que Leander, le jeu, est long et difficile. Les niveaux sont nombreux et vastes, certains passages difficiles d’accès, les phases de plates-formes sont à certains moments un calvaire, si bien que l’on s’y reprend à plusieurs reprises pour les franchir. Et avec tout ça, les ennemis deviennent vite retors, sans compter qu’ils ressuscitent très vite.
Donc, même si c’est un plaisir de découvrir chaque environnement, c’est aussi un challenge de parvenir jusqu’au suivant. Leander est à réserver à un public patient, maître de ses nerfs. Ce sera le mot de la fin.