Développé par Vivid Image, First Samurai a connu bon nombre de portages, ainsi qu’une suite, Second Samurai. Un cheminement logique pour ce jeu fort réussi, tant et si bien que je commence déjà à lui jeter des fleurs dès l’intro. Pas grave, je me vengerai plus tard.
FALLAIT PAS L’ÉVIDER
Le Samouraï et son maître se jetaient tranquillement un p’tit saké de derrière les fagots au fond du gosier, quand tout à coup surgit le Roi Démon, descendu de sa montagne (l’histoire ne dit pas si c’était à cheval). Impuissant, le Samouraï ne peut défendre son vieux senseï, qui se fait ouvrir comme un poisson, non sans avoir invoqué le Sorcier.
Le Roi Démon se barre dans le futur, craignant de se prendre une rouste, et le Samouraï en profite pour demander au Sorcier de lui apprendre à maîtriser les rudiments de la magie. Ainsi préparé, et armé d’une épée magique, il se rend lui aussi dans le futur.
Alors, l’histoire est sympa, mais ils auraient pu faire un petit effort pour les noms quand même.
COMME UN BON VIEUX KUROSAWA
First Samurai est indubitablement (aucune vulgarité) un jeu d’action, mais avec un côté recherche non négligeable. Il est constitué de dix niveaux, et bien sûr vous devrez vaincre le gardien pour passer au stage suivant. Mais il vous faudra aussi ouvrir le passage dans les niveaux précédents, ce qui implique de nombreux allers-retours entre les stages et un côté résolution de puzzles plutôt agréable.
Vous commencez dans le passé, dans des niveaux colorés et garnis de verdure, puis traversez le temps pour vous retrouver au coeur d’une mégalopole assez glauque. Alors que vos assaillants seront dans les premiers niveaux d’autres samouraïs, à la ville se sont des gangsters qui vous attendent. Par contre, les démons sont valables tout le long du jeu.
Dans First Samurai, on n’a pas inventé l’électricité mais tout fonctionne à l’énergie mystique. Cette force, contenue dans les carcasses de tous les ennemis, vous sera particulièrement utile.
Ainsi, elle permet d’activer les pots de régénération. Ces derniers sont des checkpoints éparpillés dans tout le niveau. Ils servent aussi à se téléporter d’un endroit à un autre.
Mais ce n’est pas tout. L’énergie mystique permet aussi de se battre. Vous commencez la partie à main nue, et à force de collecter de l’EM (ça va plus vite), vous obtiendrez le katana. Celui-ci, en plus d’améliorer votre patate, encaisse les coups à votre place (vous continuez alors à mains nues jusqu’à ce que vous ayez récupéré suffisamment d’EM) et peut même consommer de l’EM pour restaurer votre santé physique, représentée par un bras en bas d’écran.
Et puisque le Samouraï s’est mis à la magie, l’EM va aussi lui servir à l’utiliser. Ainsi vous trouverez des items permettant de réaliser des sorts - pont de lumière, invocations du Maître qui vous donne des indices ou du Sorcier qui détruit tout, etc. - que vous ne pourrez ramasser qu’en ayant assez d’EM, et qui en consomment à chaque utilisation.
LA VOIE DU SAMOURAI
Un samouraï est un héros rêvé pour un jeu d’action. D’autant que même s’il est déjà vu et revu, le scénario se veut fidèle à la fameuse éthique de ces légendaires guerriers.
Preuve en est la superbe intro, dans le style des vieilles peintures japonaises. Le reste du jeu est tout aussi beau, avec des décors très détaillés, hyper-colorés dans le passé et assez glauques dans le futur. Les sprites sont de belle taille mais se confondent souvent au décor, ce qui nuit parfois tant l’action en devient confuse.
L’animation n’est d’ailleurs pas sans failles, et il n’est pas rare de voir le jeu ramer, notamment lorsqu’il y a du monde à l’écran.
La partie musicale est bien assurée, les thèmes étant musclés pour bien coller à l’action. Malheureusement, la longueur des niveaux fait qu’ils y passent en boucle et forcément, à la longue, c’est gonflant.
Le jeu est plutôt jouable, mais se battre à mains nues est un calvaire, tant la portée des coups est alors ridicule.
Et comme en plus la difficulté est véritablement énorme, vous risquez d’en chier des ronds de cuir. Certains passages sont presque infranchissables vu que les ennemis reviennent encore et encore à la charge.
Les niveaux sont longs, labyrinthiques et nombreux en plus, ce qui fait de First Samurai un jeu que l’on prend du temps pour finir.
Un très bon jeu, mais dont la difficulté pourrait rebuter pas mal de joueurs.