Edité par Neo Software Produktions. Existe sur Amiga et Amiga CD32
C’est pas facile d’être une idole. Regardez-moi, impossible de me promener dans la rue sans mon tigre domestique pour éloigner la foule de groupies en transe et de cocus vengeurs. Vous n’y croyez pas ? Alors prenons Street Fighter II ou Fatal Fury.
Pas facile non plus d’être les stars des beat’em up 2D à l’époque, alors que toutes les boîtes un tant soit peu versées dans le JV ont juré votre perte et produit « leur » beat. Et l’Amiga dans tout ça ? Eh bien la boîte à clones a eu droit… à son clone.
TYRAN CH. J.H. OU J.F. POUR MEURTRES & + SI AFFINITES
Pas facile non plus d’être le grand patron du crime organisé, le roi des assassins… et de manquer de main d’œuvre ! C’est pourquoi Jenshi décide d’organiser un tournoi pour recruter ses petites frappes. Après tout, s’ils savent se battre, ils feront de parfaits sbires. Et bien sûr, une dizaine de bastonneurs vient tenter sa chance, sans ça y’aurait pas eu de jeu.
IT’S SO GOOD TO BE BAD !
Petite présentation de vos adversaires potentiels tout d’abord :
Burke, un para à la Guile engagé pour infiltrer et détruire l’organisation de Jenshi
Eric, un biker qui participe au tournoi pour veiller sur Sheila
Kento, le Ryu du jeu, qui part venger son maître histoire de changer
Lorentz, un mec classe avec un monocle mais un pourri fini
Rahjang, l’homme-tigre de compagnie de Jenshi, qui souhaite se libérer de ses chaînes
Sheila, une agent de la CIA qui se fait passer pour une éleveuse de dauphins
Shuzar, un vieil ermite hindou qui a le staïle comme tous les vieux ermites
Tong Lee, le boxeur thaï qui veut se venger parce que Jenshi la vaincu dans un tournoi
Yadon, un croisement entre un vélociraptor et Casimir, création de Jenshi
Yuri, un bon moine shintoïste, avec chapeau triangulaire et tout
Shiro, un perso mystérieux qui apparaît comme ça, juste pour vous foutre sur la gueule
et Jenshi donc, qui est un assassin et accessoirement le big boss du jeu.
Pour le reste, attendez-vous à du très classique : combats en un contre un sur un à trois rounds, chronométrés ou non selon les options choisies, plusieurs modes de jeu (entraînement, un joueur, deux joueurs ou tournoi), finir le mode un joueur nécessite de vaincre tous les persos y compris votre jumeau, un perso secret qui apparaît d’on ne sait où à la Gouki et un bonus stage où il faut casser non pas une voiture mais un hélico. Bref, tout y est pour qu’on se croie dans un Street.
A l’exception peut-être du principal, le gameplay. Ici, tout se joue au joystick et chaque direction associée au bouton Fire vous permet de réaliser une action, coups de poings /pieds hauts /bas, sauts ou choppes. Les coups spéciaux se réalisent par une manipulation du stick genre gauche droite gauche, suivie immanquablement d’une pression sur la gâchette de tir. Chaque perso dispose de trois ou quatre coups spéciaux.
COPIE CERTIFIEE CONFORME
Le scénar’ est assez amusant quand on y réfléchit. Le mec est un parrain du crime et, bien sûr, il va aller recruter le mec qui l’a battu en face à face et l’autre, c’est son truc, il veut bien faire la vaisselle et le ménage pour le bizut qu’il vient d’humilier.
Bref, ça sent bon Street Fighter II, et c’est qu’un début. Visuellement, on a de la superbe 2D pleine de détails, aux couleurs ultra-saturées comme un bon vieux World Heroes (la copie de copie, quoi !), de gros sprites archi-détaillés eux aussi, et dans l’ensemble une énorme chape de plomb qui s’appelle manque d’originalité, et qui fait que les décors comme les sprites, on a l’impression de les avoir vus et revus 36 547 fois.
N’empêche que c’est super beau et très bien animé, y compris les décors bondés de petits persos qui lèvent le bras en cadence façon rassemblement de néo-nazis, et les musiques sont toniques et rébarbatives à la fois, exactement comme celles du modèle, qu’elles ne sont pas sans rappeler d’ailleurs.
La jouabilité est bizarrement pas désagréable, bizarrement parce qu’elle est sensiblement la même que celle de Body Blows, mais là c’est jouable. La difficulté est assez progressive et le jeu dispose d’une excellente replay value, à un comme à deux.
Bref oui, Fightin’ Spirit est un énième clone, mais en toute honnêteté c’est le meilleur clone auquel j’ai pu jouer jusqu’à présent. Alors c’est sûr, vous n’y trouverez rien de nouveau, que du Street bis. Mais Street c’est comme le caviar, on a redemande même si on vient juste d’en manger.