Les héros sont parfois de vrais boulets!
Il fallait s’y attendre… Et pourtant la prophétie l’annonçait : « Le jour où le dernier des grands Dragons tombera, le monde s’écroulera avec lui »… Et pourtant, il a fallu qu’un héros, en mal de gobelins à passer au fil de son épée aille affronter, le dernier de la race de Fafnir qui, vénérable ancêtre endormi depuis des siècles dans sa caverne, n’en demandait pas tant! Le coeur nâvré par la mordante lame de l’inconscient, l’ichor de la créature mythique s’écoula sur le sol, et c’est la terre tout entière qui s’en lamenta. Le guerrier n’eut pas même le temps d’emporter son butin écrasé qu’il fut par le corps meurtri de la bête… Sans doute cela valait-il mieux pour lui, car l’accueil n’aurait certainement pas été celui qu’il attendait…
Aujourd’hui, le royaume est attaqué de toutes part par de redoutables créatures reptiliennes sans qu’on sache d’où elles viennent. Mais il y a peu, un navire perdu en mer est finalement revenu à bon port et le reste de l’équipage, peu nombreux, raconte une histoire invraisemblable, laquelle est rapportée dans le journal de bord du capitaine. Perdu sur les flots, le navire a finalement tant bien que mal amarré sur une terre inconnue, peuplée de ces inconnues créatures…
A la tête d’une équipe de quatre aventuriers, vous êtes finalement envoyés en mission de reconnaissance afin de comprendre qui sont les Drakkhen et comment contrecarrer la prophétie…
Création des personnages
Avant de commencer à jouer, vous passerez par la traditionnelle phase de création des personnages. Chaque personnage peut appartenir à l’une des quatre classes disponibles : guerrier, éclaireur, mage, et clerc. Pour chaque personnage il vous est proposé une série de nombre entre 1 et 20 à répartir entre les diverses aptitudes. Vous pouvez retirer de nouveaux nombres si ceux obtenus ne vous conviennent pas. Cependant, une réflexion s’impose car pour chaque personnage, seuls 3 tirages sont possibles, le dernier vous étant alors imposé. On reste donc dans du très classique. Une fois votre équipe constituée (et par la même la disquette de sauvegarde créée), l’aventure peut commencer!
Bon, on est où là? On doit faire quoi?
Les phases en extérieur se déroulent dans un univers en 3D faces pleines (un peu comme dans Interphase dans un autre genre), une représentation pour le moins inhabituelle pour ce type de jeu. Vous vous déplacez totalement librement jusqu’à ce qu’un événement intervienne (en général une rencontre peu amicale). Dans ce cas, vos quatre personnages apparaissent et vous pourrez leur donner des ordres à l’aide des icones en bas de l’écran. A noter qu’il existe une icone de combat automatique qui activée donne immédiatement l’ordre à vos personnages d’attaquer, ce qui est loin d’être judicieux fasse à un NPC amical (qui sont très rares). Première constatation, le monde est gigantesque… Le jour et la nuit sont gérés, de même que le déplacement des astres (et pour cause, ils sont votre seul moyen d’orientation!)… Deuxième constatation, le monde est aussi très vide… Les bâtiments sont très rares (pas de villes, une seule armurerie perdue à perpet’) et les NPC avec qui discuter presque autant… Le meilleur moyen de ne pas trop se perdre est donc de suivre les routes qui parsèment le pays.
Chaque prince Drakkhen dispose d’un palais. En entrant dans ceux ci, vous passez de tableaux fixes en tableaux fixes parsemés de combats et d’énigmes plutot classiques (choisir le bon interrupteur pour ouvrir une porte par exemple). Finalement, vous arriverez devant le prince Dragon de la maison, qui parfois préférera discuter avec vous, plus par intérêt que par peur, honnêtement! ;)
Le système de combats est malheureusement des plus primitifs puisque vous assistez au déroulement de celui-ci plus comme spectateur que comme acteur. A part ordonner le lancement d’un sort, vous êtes totalement impuissant. C’est assez frustrant, surtout quand vos personnages se font latter. A ce propos, il est fortement recommandé d’utiliser le cheat-mode au moins au début, pour s’en séparer quand les héros ont pris de la bouteille car leur chance de survie est bien mince…
Car il faut bien le dire, Drakkhen est un jeu difficile… On peut dès le départ tomber sur des ennemis contre lesquels on ne peut rien faire, aussi des sauvegardes fréquentes sont nécessaires. Par ailleurs, l’immensité du monde et la quasi absence d’éléments pour vous guider sont loin d’aider… On sent que l’équipe est « parachutée » en terrain ennemi, sans réellement savoir comment accomplir sa mission et sans alliés… D’autant que certaines actions peuvent irrémédiablement vous bloquer pour la suite du jeu sans que vous le sachiez forcément de façon immédiate… Quoi de plus frustrant? A ce propos, un petit conseil, ne tuez pas le premier prince Drakkhen lors de votre première rencontre (celui dans le chateau avec le requin dans les douves)…
Techniquement, ça vaut quoi?
Techniquement, néanmoins, le jeu est une réussite. Les graphismes en 3D faces pleines peuvent certes paraître un peu primitifs de nos jours mais ils étaient un choix audacieux de la part des développeurs et au final laissent une grande impression de liberté. Par ailleurs, les animations sont très correctes et la jouabilité vraiment bonne. On aurait aimé une ambiance sonore un peu plus développée, l’absence de musique se faisant ressentir.
Pour conclure, Drakkhen est un jeu qui souffre de sa trop grande difficulté initiale : on ne sait pas vraiment ce qu’on doit faire et surtout comment y arriver… On ne sait même pas réellement par où commencer… C’est d’autant plus dommage qu’une fois qu’on a réussit à augmenter un peu ses personnages et que quelques indices apparaissent enfin, le jeu devient vraiment très intéressant… Pour ceux qui ont le courage de s’accrocher, Drakkhen est un jeu riche et très intéressant (qui vaut alors un bon 8), mais la plupart se tournera vers un jeu plus accessible.
Installable sur HD : Oui via WHDLoad
Configuration : 68000 (more compatible, OCS, 512Ko Chip + 512Ko Slow
Numéro CAPS : 458, 769 (v1.1)
Note : le jeu a connu une suite, uniquement disponible sur Super NES.