Un jeu aussi addictif qu’incroyablement difficile à terminer !

Addictif, oui, et pas qu’un peu. Des dizaines d’heures passées à explorer ce monde immense au gré des routes, des arbres et des cactus, croisant monstres, vieillards, tombes maléfiques et bâtiments clairsemés. La taverne permet d’obtenir des indices, les vieillards content l’histoire du pays entre deux brèves sur leur dernière cuite, et les donjons pleins de mystères s’explorent une fois percée l’énigme permettant d’y pénétrer. Un univers riche donc ; et ce monde est grand, très grand ! Et même si la carte est finalement peu dense, n’oublions pas qu’il était peu fréquent en 1989 d’avoir un terrain de jeu si immense en vue subjective. Cet aspect « immersion dans un monde réel » confère un intérêt au moindre élément, tout anecdotique soit-il, tel un bosquet d’arbres ou un alignement de tombes probablement juste placés là en guise de remplissage, et que le joueur se délecte de reconnaître d’une fois sur l’autre comme s’il visitait un lieu familier. C’est ça la magie de Drakkhen.

Paradoxalement, je suis complètement passé à côté de l’objectif premier du jeu, à savoir progresser dans le scénario. Comme le dit si bien le test, la difficulté est énorme et le joueur bien faiblement guidé. Enfin, comment aurais-je pu deviner qu’il ne fallait pas tuer le premier prince Hordken, alors qu’il m’accueille d’une menace de mort (« pour votre audace, humains, vous allez mourir ! ») et que mes personnages s’attèlent à lui régler son compte sans ordre de ma part (l’icône « combat » étant cochée la plupart du temps) ? Bref on le tue, l’accès à la porte obstruée par lui confirme qu’on a gagné l’étape, et rien n’indique qu’on vient de condamner sa partie ! Pas d’indication, pas de frustration, pas de progression.

Que les choses soient claires, ce jeu me laisse un excellent souvenir, ma frustration n’est venue que des années après en apprenant l’existence de ce scénario de la bouche d’un ami qui a terminé le jeu. Quoi, tout cela avait une fin ? Pour moi, ce furent juste quelques mois bien plaisants.