Dragon Ninja est un jeu vidéo Amiga publié par Imagineen 1988 .

  • 1988
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Dragon Ninja

2.5/5 — Moyen par

La vie d’Imagine Software a été éphémère, puisqu’à peine deux ans après sa formation, le studio de Liverpool fondait les plombs. Ce qui n’a pas empêché le nom de perdurer, puisqu’Ocean, le fameux pourvoyeur de jeux des années 80 et 90, récupéra les droits sur la marque afin d’en faire un sous-label servant principalement aux conversions. C’est ainsi que débarque sur Amiga un certain Dragon Ninja, adapté du jeu d’arcade de Data East nommé Bad Dudes vs. Dragon Ninja. Ninja ? Dragon ? Double Dragon ?! Non, mais pas loin.

IL FAUT SAUVER LE SOLDAT REAGAN

C’est le sosie officiel du futur Governator, alias Arnold Schwarzenegger, qui vous accueille par un message pour le moins sibyllin : « President Ronnie has been kidnapped by the ninjas. Are you a bad enough dude to rescue Ronnie ? » Ce que l’on pourrait traduire par : « Le président Ronnie (visiblement, Schwarzy et Reagan sont de grands potes) a été enlevé par les ninjas. Êtes-vous un assez mauvais garçon pour sauver Ronnie ? » Oh que oui, que vous êtes des bad boys. Des bad boys en marcel et en pantalon de survêt’, d’accord, mais il faut pas vous la faire, à vous.

DES PAINS ET UN JEU

Dragon Ninja est un beat ‘em all en deux dimensions, vu de profil, que je qualifierai de jeu de première génération. J’entends par là qu’il se rapproche plus d’un Vigilante que d’un Double Dragon, en ce sens que les ennemis y arrivent en flot quasiment continu et que le sol n’est pas vu de trois quarts, ce qui implique qu’il ne sera pas ici question de placement mais purement et simplement de bourrinage.

L’aventure comporte huit niveaux (ruelles, toit d’un camion, forêt, train, usine…) plus une zone dédiée au boss ultime, littéralement envahis de ninjas (mais où est-ce qu’ils recrutent ?) : des ninjas bleus, des ninjas rouges, des femmes ninjas, des ninjas griffus, des ninjas lanceurs de projectiles… Et puis des boss, au moins un à la fin de chaque stage. Parmi eux on saluera le bedonnant Karnov, mascotte plus ou moins officielle de Data East qui a déjà eu droit à son propre jeu, et qui deviendra par la suite le boss final de Fighters’ History Dynamite.

Dragon Ninja peut se pratiquer à deux, sachant que les deux héros sont strictement identiques sur le plan du maniement. À ce propos, leur panel d’attaques est assez varié et dépend de votre distance face à l’ennemi, puisque coups de poing et coups de pied se déclenchent au moyen d’une seule et unique touche. Touche que l’on pourra maintenir enfoncée pour réaliser une attaque chargée plus efficace que la moyenne.

En dehors de cela, les deux Bad Dudes ne peuvent pas compter sur grand-chose : tout juste obtiendront-ils des boissons énergisantes (qui rechargent la vie) et des armes (couteau ou nunchaku) de certains ninjas rouges. Pire encore, les ninjas ne sont pas leur seul problème. En effet, les niveaux sont chronométrés et parsemés de quelques pièges et autres précipices fortement douloureux, voire fatals.

DOUBLE DRAGON NINJA

Le Bad Dudes vs. Dragon Ninja des salles enfumées était un jeu visuellement réussi qui, s’il ne se montrait pas vraiment original dans ses décors ou dans ses ennemis, avait au moins le mérite de proposer de gros sprites aux animations fluides. Le Dragon Ninja dont hérite notre Amiga est bien moins séduisant, puisque les personnages semblent tout droit issus de la version CPC ou peu s’en faut. Les décors sont également moins travaillés, les couleurs plus ternes et surtout, les animations bien plus rigides.

En bref, la comparaison n’est pas à l’avantage de cette version. Mais finalement ce n’est pas si catastrophique que cela. En matière de jouabilité, c’est une autre paire de manches, par contre. La maniabilité est ici très pénible, notamment lorsqu’il s’agit d’aborder les sauts, et la précision dans la détection des coups est à géométrie variable. Aussi je vous suggère très fortement de serrer bien fort votre petit nunchaku lorsque vous en possédez un, parce que c’est bien la seule chose qui pourrait vous maintenir en vie. D’autant que la difficulté est atroce, les ennemis se montrant à la fois résistants et terriblement nombreux. Si bien que les huit niveaux s’avèrent au final un peu trop longs !

Reste malgré tout cette ambiance décalée propre aux jeux de Data East. Ici les développeurs ont conçu leur jeu comme une série B, avec un contexte bourré de clichés et d’improbabilités, des textes d’intro et de fin (le président vous offre un hamburger pour l’avoir sauvé !) à prendre au trente-huitième degré, et quelques facéties, comme le train qui est nommé Hacen Cehef !

Dragon Ninja