Et hop ! Un nouveau dépucelage. Et pour mon premier test de jeu Amiga, j’ai choisi de vous parler de Curse of Enchantia. Autant le dire de suite, il est plus difficile pour moi de trouver des anecdotes sur les jeux de ce support, n’étant pas familier de la bécane.
Néanmoins, je peux vous dire que celui-ci est, paraît-il, tiré en partie de The Lion, the Witch & the Wardrobe, qui est si je dis pas de conneries une partie de la trilogie de Narnya.
J’AI PAS D’POT
Y’a des jours, comme ça, où on ferait mieux de rester au lit. Tenez, Brad par exemple. Le gamin était peinard, en train de jouer au base-ball, lorsqu’il est transporté comme par enchantement (ben, justement, pour tout te dire mon gars…) à Zeloria, un monde d’heroic-fantasy.
Et tant qu’à faire chier, il se réveille pendu au plafond d’un cachot miteux par des chaînes. La loi de l’emmerdement maximum, je vous dis. Bref, il va devoir s’évader et parcourir la contrée (gouvernée d’une main de fer dans un gant de plomb par la sorcière la plus dépravée de l’univers, dixit la notice) pour rentrer chez lui.
ESPRIT LOGIQUE, ES-TU LÀ ?
Dans la pratique, Curse of Enchantia est un bon gros point ‘n click bien baveux aux énigmes bien torturées. Vous commencez votre périple dans le donjon, donc, et parcourrez la contrée depuis les fonds marins jusqu’aux landes enneigées en passant par divers endroits plus insolites, jusqu’à revenir à votre point de départ.
Comment ça se joue ? me demanderez-vous. Eh bien je vous répondrai que les point ‘n click ont ceci de merveilleux qu’il suffit de pointer et de cliquer pour progresser. On n’arrête pas le progrès.
Un peu plus en détails, Curse of Enchantia se joue au choix à la souris, au joystick ou au clavier. Moi j’ai choisi le clavier. On dirige Brad avec les flèches (on peut en utiliser deux à la fois pour bouger en diagonale), et on appelle la barre d’icônes pour choisir quoi qu’on va faire.
Le curseur est une main, qui se ferme pouce tendu vers le haut si vous réussissez une action ou vers le bas si vous échouez. La main ouverte vous indique qu’il n’y a plus rien à faire là où vous vous trouvez.
Comme la barre d’icônes n’est pas forcément claire, et que vous n’avez pas forcément la notice à portée de main, je m’en va vous expliquer ce qui s’y trouve :
le sac est votre inventaire. Vous pouvez à tout moment y vérifier vos objets.
la main qui pioche vous permet de récolter un objet à l’endroit où vous vous trouvez. S’affiche alors ce que vous pouvez prendre dans une nouvelle barre.
la main ouverte vous permet de manipuler des objets. Elle ouvre une deuxième barre, avec dans l’ordre les choix : déverrouiller, insérer (pour ces deux choix, l’ordre des action est : icône manipuler, icône déverrouiller/insérer, objet pour déverrouiller/à insérer, qu’est-ce que je déverrouille/où j’insère), pousser ou tirer, boire ou manger, mettre (un « casque » par exemple), jeter, donner, ou attacher, genre j’attache le poil de cul de babouin à la fourchette rouillée pour me faire un grappin.
l’oeil permet d’observer l’endroit où vous vous trouvez, à la recherche d’un objet ou d’un indice.
la bulle vous permet de parler. Vous avez un choix de quelques répliques basiques.
le guerrier est l’icône d’attaque. Vous choisissez ensuite avec quoi vous attaquez.
l’homme bras levés vous permet de sauter. Il faut ensuite choisir par-dessus quoi vous sautez dans la barre qui apparaît.
L’ENCHANTEMENT DES SENS
Je ne connais pas Narnya, je ne saurais donc dire si le jeu se rapproche du livre, du film, ou d’aucun. En tout cas c’est franchement rigolo, à la croisée des chemins entre Monkey Island et Broken Sword pour les références les plus marquantes.
Le héros a d’ailleurs un côté flegmatique et ridicule à la fois, comme Guybrush ou George. Les ennemis, eux, bénéficient d’un design ridicule à souhait, et les décors sont de toute beauté, avec un effet peint qui les rend très statiques mais très jolis. Mention spéciale à la vallée des perdus, un grand moment de portnawak où les boîtes aux lettres côtoient les bateaux échoués et où les escaliers mènent au même niveau.
Du côté des animations, c’est un peu moins brillant, les déplacements étant un peu robotiques, mais les mimiques des persos sont amusantes. N’espérez pas de grands airs musicaux par contre, seuls les bruitages, réussis, vous accompagneront.
La jouabilité est correcte, on regrettera juste de se cogner régulièrement dans le décor, ce qui se révèle assez agaçant à la longue. Autre point gênant, les objets à ramasser sont parfois difficiles à distinguer, notamment dans les décors vus de loin.
La difficulté est élevée. Disons que les énigmes sont souvent portnawak en fait. Du coup, on cherche un moment quoi faire, à la manière des Discworld par exemple.
Le jeu est d’une longueur standard, on va dire. On n’y passera pas sa vie, mais il y a de quoi se creuser les méninges.
Je pourrais encore vous parler de l’abominable palais des glaces, de la jouissive rencontre avec les vampires, incroyablement stupide et donc formidablement géniale, et de tout un tas d’autres choses, mais je vous laisse découvrir ça tous seuls.