Developpé à l’origine pour Vulcan Software sous le nom de Hell Pigs, le nouveau jeu d’aventure de Digital Dreams Entertainment est enfin commercialisé pour le plus grand plaisir des fans du genre.
Chut ! ça commence !
Le jeu est précédé d’une introduction de qualité qui dure plusieurs minutes. D’ailleurs, c’est plus une vidéo qu’une animation précalculée. Un jeune extraterrestre débarque sur Terre et se plaît à utiliser sa technologie (qui est bien supérieure à la nôtre) sur les hommes. La panique monte et le gouvernement américain forme une escouade de quatre commandos qui ont pour mission de localiser cet individu.
Côté configuration, les machines les plus modestes pourront lancer Code Name Hell Squad : ECS, 68000, 3 Mo de mémoire et un CD-ROM. L’AGA et la mémoire supplémentaire seront mis à profit si détectés. Par contre, l’introduction comme le jeu, ne sont pas compatibles avec les cartes graphiques. Enfin, inutile d’installer le jeu car tout peut s’exécuter à partir du CD-ROM (les sauvegardes se font dans le répertoire sys:s/ de votre système).
Quatre commandos dans le vent
L’escouade a été envoyée sur place. Elle est donc composée de quatre commandos armés d’une kalachnikov. Le joueur ne peut utiliser qu’un personnage à la fois ; ces derniers étant indépendants les uns des autres. Pour changer de commando, il faut appuyer sur F1, F2, F3 ou F4. C’est un peu déroutant au début car on a tendance à faire toute l’aventure avec un seul personnage, comme c’est le cas dans les autres jeux du genre. Mais changer régulièrement de commando permet aussi de régénérer l’énergie de ceux qui ne sont pas utilisés (les trois personnages inactifs sont en « hibernation » et sont grisés à l’écran). L’autre atout d’avoir quatre personnages à gérer, c’est la plus grande rapidité d’action : vous avez trouvé une bouteille vide mais il faut la remplir ? Pas de problème, j’ai justement laissé un de mes gars à côté de la rivière ! Il faut donc réfléchir à la bonne occupation de l’espace donné et penser à complémentariser vos quatre larrons.
Tout au long de l’aventure, il faudra récupérer divers objets (qui sont parfois cachés) et même en créer de nouveaux avec la fusion de deux d’entre eux. Tous ces objets sont stockés dans un inventaire commun aux quatre commandos. Bien évidemment, la partie « action » est omniprésente avec des combats ou des passages délicats à passer. La subtilité du dosage entre action et aventure est d’ailleurs très agréable, on enchaîne les périodes calmes (investigations, …) et les moments forts (chanter avec Francis Lalanne…). Beaucoup de choses de Hell Squad font penser à Wasted Dreams : l’ambiance, la gestion des objets, le scénario un peu futuriste avec une pincée d’humour, le système de cartes de terminaux. Normal, me direz vous, c’est la même équipe qui a travaillé sur les deux produits.
Le jeu se pratique à l’aide de la manette ou du clavier. Le jeu à la manette n’est que partiel car il faudra toujours recourir au clavier pour changer de personnage, prendre un objet ou parler à un individu. Jouer avec le clavier semble donc la meilleure solution.
Le scénario est assez bizarre, ou plutôt assez irréaliste, à moins que ce soit le souhait des développeurs du jeu. On trouve des objets étranges à des endroits où on ne s’y attendait pas, les auteurs se sont sûrement dit : « Mais où est-ce qu’on va mettre cet objet ? ». Les réponses sont dans le jeu : un peu n’importe où…
Mais rassurez vous, le scénario réserve quelques surprises de taille, sans compter que les dialogues / textes (tout est en anglais) sont parfois très poillants. :-)
Côté technique, on ne saute pas au plafond. Les scènes du jeu sont composées graphiquement par des planches dessinées à la main (et parfois animées). Avec une machine ECS, le résultat est assez pitoyable (surtout comparé à Flashback réalisé en 1992 !). En AGA, c’est à peine mieux (64 couleurs) mais cela reste en basse résolution. Le domaine sonore est plus abouti, surtout pour les musiques d’ambiance. Les bruitages sont très corrects et on entend même les oiseaux siffler dans les bois, mais à bien y écouter, on a une impression de déjà entendu : tous ces échantillons ont déjà été utilisés dans Wasted Dreams…
Un jeu pour petite configuration
Pour conclure, je dirais que Hell Squad est techniquement un jeu de 1991 ou 1992. Il arrive tout juste à tirer son épingle du jeu grâce à son scénario assez intéressant et la gestion, non pas d’un personnage, mais de quatre. Sa jouabilité et les pointes d’humour sont aussi à prendre en compte, mais la véritable force du jeu c’est qu’il pourra tourner sur quasiment toutes les configurations Amiga. Après l’excellent Wasted Dreams, on attendait mieux de la part de Digital Dreams Entertainment : Wasted Dreams 2 devrait remettre les pendules à l’heure.
[Test issu d’Obligement - http://obligement.free.fr]