Body Blows est un jeu vidéo Amiga publié par Team 17en 1993 .

  • 1993
  • Combat

Test du jeu vidéo Body Blows

2.5/5 — Moyen par

Les jeux de baston, c’est pas le genre le plus en vogue sur Amiga visiblement. Pourtant, ici c’est la Team 17 (Worms, c’est eux !) qui s’y colle, alors je veux bien tenter le coup. Oui mais voilà…

LES HUILES QUI FONT TACHE

L’histoire du jeu ? Ah oui. Euh… Non. A pas. C’est à dire que vous êtes quelqu’un qui a très fortement envie de coller son poing dans le maxillaire le plus proche, et ça tombe bien parce que vous en avez onze autres sous la main. D’ailleurs, il n’y a pas non plus une fin par perso comme dans SFII, juste un décompte des victoires.

Bref, parlons un peu des forces en présence. Nous avons :

  • Danny et Nik. Vous savez, c’est le duo de héros pareils-à-un-détail-près, ici une casquette. Fringués à la Terry Bogart, ils sont les plus faciles à contrôler et se servent de boules de feu qu’ils chargent façon super-sayen dans DBZ.

  • Dug. Un gros catcheur disproportionné qui prendra un malin plaisir à tenter de vous écraser.

  • Junior. Un Noir parce qu’il faut respecter la proportionnalité en matière de minorités, et boxeur parce qu’on sait tous que les Noirs savent se battre. Cliché, quand tu nous tiens…

  • Kossak, qui ressemble trait pour trait à Karnov, l’embonpoint en moins. Il aime bien disparaître sous terre pour ressortir derrière vous.

  • Loray. Un moine bouddhiste qui nous prouve bien que le discours de paix du Dalaï-Lama, c’est du flan.

  • Maria. THE gonzesse. Il en faut une par jeu, pas plus. C’est juste pour essayer d’initier votre copine aux jeux de baston. Comme de bien entendu, elle est rapide, et elle se transforme en toupie pour son coup spécial.

  • Mike. Un salary-man qui a la classe, et qui utilise des tornades pour se battre.

  • Ninja. Un ninja, sans nom à la con pour une fois. Mais pourquoi faut-il toujours qu’il y ait un ninja dans un jeu des 90’s ?!

  • Yitu, un combattant en arts martiaux qui, pour le coup, ressemble à Andy Bogart (ou est-ce l’autre, je confonds les prénoms : c’est celui qui a pas de casquette).

  • Et puis il y a Max, le boss. Une sorte de Village People, celui avec le casque de chantier, sauf que lui j’irais pas lui dire que c’est une tafiole, surtout après sa transformation.

CORPS EN SUEUR

Ça sent bon la testostérone tout ça, et effectivement on va pouvoir s’en donner à coeur joie. Commençons déjà par choisir notre mode de jeu. Ca va aller assez vite puisqu’il n’y en a pas beaucoup : le one player où vous choisissez un gus et affrontez tous les autres - d’abord les trois autres, puis le reste des persos normaux, y compris votre double maléfique (bah oui, sinon comment expliquer qu’il y ait deux persos identiques avec juste un short d’une couleur différente ?) et le boss ; le two players où vous vous frittez avec un pote, histoire de régler enfin la question sur kikina la plus grosse ; et le tournament dans lequel peuvent tenir, en se serrant un peu, jusqu’à huit joueurs, qui s’affrontent jusqu’à déterminer le vainqueur du tournoi. Bien sûr, il reste aussi les options, grâce auxquelles vous pourrez régler la limite de temps, la difficulté (seul le mode difficile permet d’affronter le boss), le nombre de rounds…

Pour ce qui est de la jouabilité, c’est assez spartiate. Non pas qu’il soit question à un quelconque moment de se faire sodomiser pour devenir un homme, mais la maniabilité est assez limitée, vu que tout se joue au joystick. En fait les coups de poings ou de pieds ne se différencient que par l’inclinaison que vous donnez au manche, et le coup spécial - il n’y en a qu’un à priori - se déclenche en maintenant la gâchette appuyée, et à condition que la jauge en bas d’écran soit remplie (donc que vous vous soyez pas mangé de gnons, sans quoi elle redescend).

LE STREET FIGHTER DU PAUVRE

Je suis d’accord avec vous, et d’ailleurs, je mets mes tocs de côté : il n’y a pas forcément besoin d’un scénario dans un jeu de baston. N’empêche que j’aime bien ça moi, savoir pourquoi un mec a envie de foutre sur la gueule à un autre alors que le quart d’heure d’avant il le connaissait même pas.

Enfin bref, Body Blows est d’une qualité à géométrie variable. Visuellement c’est un peu un poids plume. Les persos sont imposants, kitchs au possible et dotés de proportions que ne renierait pas Rob Liefeld - Google est ton ami. Les décors sont parfois sympas, parfois non. Ainsi le village sur la falaise de mon screenshot , le porte-avions ou le temple bouddhiste sont réussis, la caverne, les ascenseurs ou le chantier sont ternes et fades. Par contre, aucune trace de vie, ils sont tous statiques. Surtout, il n’y a que onze (douze en fait, mais chut : c’est un secret) persos : ils auraient pu faire l’effort de leur coller un stage chacun.

Côté animations, c’est parfois un peu haché mais rien de bien grave. Pas gênant non plus mais ultra vintage, les poses lors des coups spéciaux : entre Junior qui se la joue Popeye, les deux frangins qui sont plus dans un trip DBZ et Mike qui fait sortir des tornades de ses manches retroussées, on ne sait pas trop si la déconne est assumée. Seul le coup de l’invisibilité de Ninja est classe, je trouve.

Je ne m’étendrai pas trop sur la partie musicale parce que c’est pas ma came - oh non mon dieu, je me suis carlabrunisé - mais ceux qui aiment les années 80 devraient apprécier. Les bruitages sont pour leur part grossiers et quelconques.

Là où ça passe mal, c’est au niveau de la jouabilité. Paraît qu’à sa sortie le jeu a été comparé à Street Fighter, et qu’on l’a donné gagnant. Je serais curieux de voir la gueule des mecs qui ont raconté ça, parce que ça tient vraiment pas la route. Alors c’est vrai que la jouabilité est ultra-simple (vous connaissez les coups spéciaux de SF Zero ou Marvel VS Capcom qui sortent tout seuls ? Eh bien là c’est encore moins compliqué), mais arriver à enchaîner les coups au joystick relève peu ou prou - le Petit Larousse est ton ami - du coup de bol de cocu.

Et le jeu n’est pas simple en plus, à moins de mettre un niveau de difficulté à la George Wesh Bush. Bref, c’est pas dit que vous y passiez beaucoup de temps, en tout cas, il a à mon sens trop de défauts pour mériter qu’on s’y attarde plus d’une ou deux parties.

Body Blows