L’action se passe en 1999, mais dans une dimension parallèle, dans laquelle la télé est encore en noir et blanc (dixit l’intro du jeu) et où la mode vestimentaire est restée comparable à la fin du XIX°s, dans un univers qui ne cesse de rappeler la SF à la Jules Vernes. Les extra-terrestres sont connus (au moins une chose sur laquelle cette dimension est en avance par rapport à nous :p). Bien entendu ils sont moches à pleurer et bien entendu, leur passe-temps favori est de tout péter. Et justement, comme c’est jour férié et qu’il s’ennuie, Blardax, dirigeant de l’Empire Styx, se dit (toujours dans l’intro) : « Et si on envahissait cette bonne vieille Terre? ». Les jours où on bosse pas, il y en a qui plantent des bégonias, d’autres qui lavent leur Mercedès de plouc, d’autres enfin qui ronflent paisiblement devant Michel Drucker qui fait son habituel panégyrique du copain qu’il a invité (il est venu que 4 fois depuis le début de l’année celui là :p). Mais bon, chez les Styx vu qu’on a pas le Home Cinéma avec l’écran plasma et le kit 12.1 qui va bien pour regarder Drucker (pour ceux qui suivent pas la télé est en noir et blanc) et que les bégonias ça fait pas guerrier, il faut bien s’occuper entre deux cornets de glace… Bref, c’est là que vous intervenez, vous, Sven Svartensvart. Vous l’avez mauvaise depuis qu’ils ont bousillé le camion pizza où vous aviez l’habitude d’acheter votre 3 fromages hebdomadaires, avec des olives mais pas trop. Bon, le fait que les Styx aient assassiné votre père sous prétexte qu’il a refusé d’inventer le micro-ondes (si, si c’est vraiment dans l’intro ça :p), ça ne fait que rajouter à votre rogne… Comme votre père, vous être un ingénieur de génie, alors vous bidouillez dans le garage un avion sur-armé, le Banshee, pour prendre les Styx à leur propre jeu (c’est-à-dire pour les latter un bon coup).
Banshee est un shoot vertical on ne peut plus classique, qui fait immanquablement penser à des titres comme la série des 194x de Capcom ou Tiger Heli. A bord de votre avion, vous aurez à shooter les nombreuses escouades ennemies qui viendront à votre encontre. Pour cela, vous aurez à votre disposition un canon à double tir bien peu efficace au départ. Heureusement, des bonus apparaîtront de temps à autres vous donnant accès à de nouvelles armes : tirs latéraux ou en diagonale, missiles à tête chercheuse… Et ces armes supplémentaires, elles vous seront bien utiles, car les ennemis sont sacrément nombreux et comme on l’a dit, votre arme de base est d’une inefficacité désespérante. D’autres bonus amélioreront votre blindage ou vous redonneront un peu de vie, celle-ci étant représentée à l’écran par une jauge qui se vide au fur et à mesure des impacts encaissés par le Banshee. Evidemment, quand la jauge du blindage est vide, votre avion fait un pathétique « prout-prout » avant d’exploser… Généralement, en tirant sur un bonus, celui-ci se change en un autre, on a ainsi l’opportunité intéressante de choisir celui qui semble le mieux convenir à ses besoins. Désavantage de cette possibilité, le bonus est propulsé momentanément vers l’arrière quand il est shooté. Résultat, pour pouvoir s’en saisir, il faut impérativement arrêter de tirer, ce qui ne manque pas de vous mettre dans une situation de vulnérabilité très dangereuse, ou bien s’en saisir en reculant.
Car en effet les ennemis sont souvent assez nombreux à l’écran et évidemment, ils ne vont pas manquer de vous tirer dessus, sinon c’est pas drôle. Nombreux et variés, car parmi eux, on compte des avions, des hélicoptères, des chars d’assaut… De temps à autres un camion déboulera pour lâcher une escouade d’infanterie et il est alors particulièrement amusant de le dégommer avant que les gaillards aient eu le temps de descendre pour les voir se contorsionner dans le feu (après tout, ça vaut bien Drucker :p Oui c’est la Saint Michel aujourd’hui :op). Les niveaux seront ponctués de plusieurs boss plus ou moins coriaces, des très classiques bombardiers ou sous-marins à des adversaires plus originaux, comme ce zeppelin qui sort d’un bâtiment dont le toit explose sous vos yeux. Globalement on trouve quelques idées assez intéressantes, ainsi des montgolfières ou des soldats ouvrant brusquement la fenêtre d’un bâtiment pour vous tirer dessus. Pas forcément très original mais bien intégré. En tout cas, vous apprendrez à côtoyer tout ce beau monde car la timidité ne fait pas partie de leur défaut et ils aiment venir vous voir en nombre. Il ne faudra pas hésiter à utiliser votre capacité spéciale quand vous vous trouvez submergé. Il s’agit en fait de propulser le Banshee vers l’avant pour faire un looping. Pendant cette manoeuvre vous être évidemment invincible (invincibilité qui se prolonge quelques secondes salvatrices) et les ennemis qui sont sur le même plan que vous et qui sont touchés subissent des dégâts. On aura soin cependant de ne pas les gaspiller car on en a que 3 par vie.
Les niveaux sont très longs et riches. L’action est à peu près incessante et en soit leur architecture est agréable, sans toutefois présenter de véritables originalités. Les décors sont relativement variés, avec divers bâtiments représentés (maisons luxueuses, églises, ponts…) et quelques moments sympathiques comme un passage dans un canyon d’où s’effondrent des rochers qu’on aura bon goût d’éviter si on veut continuer à progresser. ;) Les décors présentent parfois des animations annexes comme une mère en train de courir en poussant un landau au beau milieu de la bataille et le climat changeant au fur et à mesure (pluie, brouillard, neige) enrichit l’aspect visuel du jeu. On regrette cependant la faible interaction avec les décors, qui se limite à devoir prendre garde à ne pas toucher des obstacles (le clocher des églises par exemple) : en règle générale on ne peut pas détruire les bâtiments ce qui est dommage car cela aurait permis l’incorporation de surprises de bon aloi (comme des ennemis qui sortent à ce moment d’un toit détruit par exemple)… mais bon, en même temps, on est censé sauver la Terre, pas la ravager plus encore! :p
Au final Banshee est un shoot très proprement réalisé et d’une efficacité certaine. Dans la lignée de Tiger Heli, il en fait un successeur plus qu’acceptable, même si on aurait aimé un peu plus d’originalité. Bref un bon jeu.
Réalisation :
_Graphismes : _les décors sont relativement variés et assez jolis même si la CD32 n’est pas exploitée à fond dans ce domaine. Les sprites sont bien détaillés, parfois très petits, parfois énormes, ils font preuve de variété.
_Animation : _Le scrolling multidirectionnel est parfaitement fluide et on ne constate aucun ralentissement, malgré des ennemis souvent nombreux à l’écran et les effets climatiques.
_Ambiance sonore : _Pas de musique, mon iso ne disposant pas des pistes audios. On a seulement les musiques d’intro et de game-over, assez sympathiques. Heureusement, les bruitages sont assez présents et variés pour faire oublier ça.
_Jouabilité : _Les commandes répondent parfaitement et le Banshee ne meut aisément dans les niveaux. Les 3 niveaux de difficulté permettent d’ajuster le jeu à la majorité des joueurs et d’obtenir une durée de vie honorable.