Space Pirates est un jeu vidéo 3DO publié par American Laser Gamesen 1993 .

  • 1993
  • Gun Shooting

Test du jeu vidéo Space Pirates

1/5 — Bof… par

_Échanges de mails :

  • Bon, Seb, je t’avais envoyé ce jeu, tu devais en faire un test, tu te souviens ?

  • ARGH ! Noooon ! J’avais joué 5 minutes et j’avais fait une thérapie pour l’oublier ! Salaud !

  • Bon, bé, tu vas pouvoir faire le test, du coup…

Snif…_

Bon, ce jeu est en fait une sorte de Mad Dog McCree dans l’espace (normal, c’est le même éditeur) : un film se passe sous vos yeux, votre main tient un pad ou un flingue en plastoc, et vous devez flinguer les méchants. Simple pour la prise en main donc. Un bon vieil Opération Wolf des bois, vous pouvez laisser votre cerveau à l’entrée, vous n’en aurez pas besoin.

…Mais pourquoi tant de haine ?

L’histoire donc : un appel de détresse est lancé en intro par la princesse Leia du pauvre. Au secours, des pirates attaquent mon vaisseau. Nous on est des gentils colons, eux les méchants pirates. Appelez les « Star Rangers ». Manque de bol, le star ranger c’est vous. Allez, au taf !

Vous serez aidé par un mentor qui guidera vos pas et suivra votre progression via écran (il va pas se mouiller non plus, pas fou, non ?), et vous avertira quand vous aurez perdu une vie ou flingué un innocent (ce qui vous coûte aussi une vie). Sympa, vieux. On n’avait pas vu.

A noter que l’acteur qui joue ce mentor n’est autre que le mineur de Mad Dog McCree, et que l’on reconnaît certains « acteurs » de Mad Dog, le côté Far West en moins. Je mets acteurs entre guillemets parce que je ne veux me fâcher avec personne : ça cabotine, ça joue mal, bref…

OOOOOoooooh, mais que voilà un scénario original !!!

Vous voilà donc téléporté à l’intérieur du vaisseau à secourir ; les pirates vous attendent en embuscade, prêts à sauter au-devant de l’écran pour vous « laseriser » la face.

Une fois la simili princesse sauvée, elle vous apprend que le chef des pirates est invulnérable à vos tirs, faisant de vous un justicier en impuissance. Il va falloir, une fois le vaisseau libéré, choisir parmi 4 destinations pour récupérer les 3 cristaux qui vous permettront de dézinguer le vilain barbu. (Et là paf, je vous glisse comme ça que le chef des pirates a une barbe noire du meilleur effet sous son masque de hockey. Purée, Gilette existe plus dans le futur ou quoi ?)

3 missions, qui sont autant de décors différents (en plans fixes) où vous devrez abattre une flopée d’ennemis.

J’avoue : je n’ai réussi à en compléter qu’une, par conscience quasi-professionnelle.

A la fin du level, une sorcière arrive à l’écran lors d’une cinématique, vous fait un speech (non, on n’en sait pas plus sur elle, si ce n’est qu’elle ment tout le temps) et vous propose un choix cornélien : le coffre de gauche ou de droite ? Tirez sur le bon dans le magnifique écran fixe qui suit ! Bon, je vous conseille celui de gauche, je vous aime bien.

Donc, elle ment tout le temps. Et toi ami joueur, sauras-tu résoudre cette redoutable énigme à deux francs ? Sinon, ben, retour à la case vieux mentor, et on se retape le niveau, une vie en moins… Sans autre explication ni forme de procès !

La quatrième destination, elle, est un piège.

Si vous y allez, vous verrez une magnifique cinématique où vous ne pourrez rien faire : dix pirates vous tireront dessus en même temps avant de se taper votre fiole. Hein ? Pardon ? Kessstudis ? Pourquoi ils ont pas fait ça dans le vaisseau au début du jeu ? Non mais, je vous en pose des questions, moi ?

Bien sûr, une fois les trois cristaux réunis, ils feront moins les marioles… Et le chef qui se planque derrière encore moins… Mais gare à ne pas y aller trop tôt !

La réalisation

Bon, c’est de la vidéo de l’époque : ça pixellise pas mal, et dans les arrière-plans on a du mal à distinguer quoi que ce soit. Surtout que pour faire « ambiance », le réalisateur n’a rien trouvé de mieux que de mettre des projecteurs face à la caméra, et d’utiliser de la fumée dans le fond des couloirs pour faire « guerre ». Résultat : on se fait souvent déglinguer par un ennemi indiscernable. Un rien horripilant.

Le son est de qualité CD, mais la prise de son des acteurs n’est pas géniale, et le bruit des flingues est à péter de rire : « piou, piou… » Le genre de bruitages qu’on peut entendre sur VCS ou ColecoVision. Ça casse un peu tout, quand même.

La jouabilité - faute d’un autre terme

Une barre en bas vous montre les munitions qui vous restent (elles sont infinies, il faut recharger son flingue en tirant en bas à gauche ou à droite de l’écran).

Il y a une barre d’énergie, mais elle est là pour le bluff : un tir = mort. Ben ouais, la science a laissé tomber le développement d’armures. Sucks, eh ?.

Un tir reçu vous renverra au début de la séquence. Au bout de trois, là, c’est le drame : c’est tout le niveau qu’il faudra se retaper !

Après, c’est comme la pétanque : faut pointer et tirer. Simple et efficace. Tous les ennemis s’effondreront à votre premier tir (avec force cabrioles et « aaaaaargh » surjoués) .

Votre progression ne vous permet pas d’améliorer quoi que ce soit : vous n’avez pas d’équipement. Il aurait pu être amusant d’inclure, par exemple, une gatling laser avec une plus grande cadence de tir, mais non, vous vous taperez le piou-piou insupportable de votre pistolet pendant toute votre partie. Ark ark, c’est dur, hein ?

Sauf que des fois ça marche pas. Je m’explique :

Quand le pirate apparaît à l’écran, il faut lui tirer dessus, et vite avant qu’il ne vous refroidisse. Mais si vous tirez trop tôt, le tir ne sera pas pris en compte : il n’est vulnérable que pendant une courte période de temps.

De même, s’il y a trois ennemis à l’écran, il faudra dégommer celui à qui c’est le tour de vous tirer dessus. Ses collègues ne sont pas « activés » par l’ordi, et vos tirs ne leur feront rien.

Notez, des fois c’est l’inverse : vous tirez, et le gars est téléporté mort à deux mètres de l’endroit où vous l’avez eu, dû à un mauvais raccord entre les deux prises. Bref, les fenêtres de tir sont mal fixées par rapport au film, et ça nique un peu tout le plaisir que l’on pourrait prendre à jouer.

Alors, on se distrait : on se demande pourquoi les pirates de l’espace sont pour moitié suspendus au plafond par des cordages dans la moitié des pièces ; pourquoi les colons sont habillés comme des paysans sortis de « Sacré Graal » et pourquoi ils se lèvent de leur planques en gueulant « don’t shoot » en agitant les bras avant de se replanquer ; si c’était vraiment de bon goût d’habiller des pirates comme dans une parodie de Sankukai, avec slip en cuir et poutre apparente. On comprend mieux pourquoi le jeu est interdit au moins de 17 ans.

Bref on s’ennuie ferme ; on refait 15 fois les mêmes séquences parce que l’ennemi que vous avez flingué n’était pas prêt, et du coup vous a descendu parce que vous rechargiez, et on a envie de tirer sur le vieux mentor qui nous dit : « j’étais pourtant sûr que tu en étais capable, tu veux pas réessayer ? ».

Ben non.

Note finale : 4/20

POST SCRIPTUM :

A noter, ceci dit, que ce jeu ne fut testé qu’avec le pad, qui se traîne comme une limace anémique sur l’écran (rendant la séance d’entraînement tout simplement impossible à faire, bien ouéj, les gars !).

Le dos de la boîte stipule «  Playable with Gamegun 3DO « . Je suis pas convaincu, mais une chose est sûre, il est clairement unplayable au pad !

Pour en avoir le cœur net, si quelqu’un a un flingue 3D0, je peux lui envoyer le jeu pour qu’il nous donne ses impressions en commentaires. Gratos. Sérieux. Débarrassez-moi de cette bouse !

Space Pirates