Dans ma folle naïveté, je croyais avoir déjà connu le summum du mauvais goût en matière de beats, en matière de jivés plus généralement d’ailleurs. Ca c’était avant de connaître Cosmic Carnage.
PETITS MEURTRES ENTRE AMIS
Tout d’abord, Cosmic Carnage c’est une ambiance. Imaginez-vous au cœur de l’espace, dans un vaisseau spatial qui a connu de graves avaries suite à un crash avec un vaisseau-prison mutiné. Les huit protagonistes de l’histoire se retrouvent donc dans un beau merdier et se dirigent naturellement vers les capsules d’évacuation du vaisseau. Maldonne : il ne reste plus qu’un seul module de secours viable, aussi une grosse baston s’engage-t-elle pour savoir qui va avoir le droit de sauver sa peau. Le truc rigolo, c’est que vu la taille de l’engin (non je ne parle pas du mien, il est hors concours) ils auraient pu y rentrer à huit, et même organiser une petite teuf avec toutes les péripatétiputes du quadrant. Mais bon, y’aurait pas eu de jeu non plus. En même temps, ça aurait pas forcément été une injustice.
METAL HURLANT
Cosmic Carnage, c’est aussi un roster en cart… en acier trempé. Au programme, huit candidats au titre de perso le plus ridicule du jivé. Pas de boss, pas de perso secret, pas de chance.
Nous avons donc :
Cylic l’homme-fourmi, peu puissant mais avec un ou deux coups spéciaux utiles dont une jolie boule de feu.
Deamon ou quand un Predator copule avec un Alien. Puissant mais mou (on en reparlera ; oh putain oui, on en reparlera…) et aux spéciaux limités en terme d’efficacité.
Naja, un serpent comme on pouvait s’en douter, doté d’une très bonne allonge.
Naruto (aucun lien de parenté) le ninja, parce que même paumé dans le trou du cul de l’univers il faut toujours un ninja. Quoi que celui-là soit l’un des persos les plus intéressants, rapide et doté de coups spéciaux aériens redoutables.
Talmac (aucun lien de parenté non plus, mais là la référence est incompréhensible par un moins de trente piges) le Ryu-like, avec sa panoplie de coups spéciaux destructeurs, dragon punch anti-attaque aérienne et tout le toutim.
Tyr le clone du Silver Surfer. Un perso un peu lourd mais doté de bonnes attaques pour compenser.
Yug le primate alien. Le perso qui sert à rien en dehors d’un casse-garde sympa.
et Zena-Lan la gonzesse du jeu aux cheveux en feu, et au reste aussi sans doute vu qu’elle se trimballe pratiquement à poil. Comme n’importe quelle gonzesse de jeu de baston, elle est rapide mais faible. Sans compter que ses attaques de base ont une portée ridicule.
S’il y a une chose qu’on est obligé de concéder à ce jeu, c’est son gameplay original. En fait il y a deux camps de persos : les gentils du vaisseau-cargo qui s’est fait rentrer dedans, et les méchants du vaisseau-prison qui a joué au suppositoire.
Dans le jeu, cela se traduit par deux types de gameplay. Les méchants ont toute leur panoplie de coups de base, comme dans un bon vieux beat normal, alors que les gentils peuvent s’équiper, ou non (le choix vous est laissé avant le combat), d’une armure. Il y a trois pièces d’armure, jambes, tronc et bras (et la tête alouette ? Dans l’cul Lulu.).
Vous pouvez choisir d’en équiper zéro, une, deux ou trois, augmentant en puissance à mesure que vous perdez en mobilité. Cela dit, ce sont les pièces d’armures qui vous confèrent la plupart de vos coups spéciaux, du moins les plus puissants. Ca permet à ceux qui veulent se la jouer hardcore de la faire à la loyale (sachant que face à l’IA c’est tant pis pour ta gueule, vu que l’ordi ne se prive jamais de ses coups spéciaux), et aux noobs de la jouer plus tranquille. Mais lors du combat, vous perdrez des pièces d’armures à mesure que vous encaisserez des coups.
COMIQUE CARNAGE
Le scénario a beau être pitoyable, c’est la première fois de mémoire que j’assistais à un beat dans l’espace. Alors ouaip, c’est original, mais si ça avait été bien réalisé ça aurait été encore mieux.
Visuellement c’est vrai que c’est un carnage, l’écran titre nous y prépare en nous annonçant un fier « Let’s begin the carnage ! ». On a huit décors la plupart du temps avec un fond noir, agrémenté de deux trois étoiles histoire de se souvenir où l’on est. On a huit persos à peu près aussi charismatiques qu’un bulot après trois mois de vacances sous le soleil. On a des couleurs particulièrement mal choisies, des effets de lumière pathétiques mais presque et des effets de zoom à faire mourir de rire l’APN de votre téléphone portable.
Et si vous risquez de ressortir épileptique de cette expérience malsaine, ne croyez pas que vos oreilles seront épargnées. Les thèmes vaguement technoïdes de loin sont insupportables même avec le volume au minimum.
Bon, mais le gameplay est sympa quand même, vous me dîtes. Eh bien même pas, je vous répond. Le principe des armures aurait sans doute mérité d’être plus creusé, mais en l’état il ne change pas grand-chose. Et au final, malgré un emballage différent, on se retrouve avec un Street bis, les mêmes manipulations de boutons, les mêmes genres d’attaques… La vitesse d’exécution en moins.
Oui parce que là c’est du jamais vu. Pour tout vous dire j’ai vérifié les perfs de mon PC en cours de jeu, voir si ça venait de lui. Mais non, il était pépère mon PC, c’est juste que le jeu est hallucinament (si, celui-là il vaut la peine d’être inventé) mou. C’est incroyable, le mec qui a pris du speed avant d’y jouer a le temps d’aller pisser entre le moment où il appuie sur le bouton et le moment où le perso finit son action. Allez, j’en remets une couche histoire de vous bourrer le mou : pour bien jouer, il faudrait presque entrer les commandes avant le combat et regarder ce que ça donne après.
Du coup la difficulté est assez intense face aux personnages « rapides » (comprenez : moins lents), vu que le CPU a au moins douze tours d’avance sur vous. La durée de vie culmine pour sa part aux alentours du quart d’heure, après quoi vous effacerez promptement la rom de votre disque dur, ça serait con de se faire gauler pour avoir voulu jouer à Cosmic Carnage.